Tau'Va Tsua'm
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 Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.

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Manwë
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Manwë
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Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. Empty
MessageSujet: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 28 Juin - 23:14

Hop, je vous poste ici l'histoire de mon vaisseau monde perso. J'essaie de rester aussi proche que possible du fluff officiel, tout en essayant des trucs à ma sauce. Mais que ca reste cohérent et pas kikoolol, c'est mon objectif. Tout en faisant une histoire plaisante et sympa.

Bref c'est pas du Tau, mais j'espère que voue apprécierez^^

L'histoire est en WIP et s'étendra en gros de la Guerre Céleste (le big conflits au début de l'Univers entre les Anciens et les C'Tan) jusqu'au 41e millénaire.

Bref, place au récit! Et n'hésitez pas à commenter^^ Ca risque de faire un peu pavé, mais après, ce sera plus découpé^^

La suite arrive et s'intitulera la Chute d'Ethanon.





Chroniques d'Yggdrasil:



"Ne soyez pas trop prompt à juger les humains,
car tout être vivant a son rôle à jouer dans l'Ordre des Choses."

Manwë, Seigneur de l'Athal Naaru.





Prelude:


Voici venue l'Histoire d'Yggdrasil et de son peuple telle qu'elle fût contée par les chanteurs eldars et telle qu'elle est connue de ceux qui ont prété l'oreille à ces légendes millénaires. Car il est dépeint ici des temps reculés, ou les Dieux eux mêmes prenaient part aux batailles. Il y est conté comment les Anciens ensemencèrent la Galaxie, comment les Premiers Nés s'éveillèrent, comment les Ygnirs furent vaincus et renvoyés dans l'Ombre, comment s'éleva la Citée Sous les Etoiles et comment Ethanon la Lumineuse fût brisée. Comment vint la Grande Ennemie et avec elle la damnation des Eldars. Comment Yggdrasil choisit l'Exil , comment Manwë réussit à sauver son peuple et comment il disparût après avoir permis sa survie . Toutes ces histoires et beaucoup d'autres ont été couchées sur le manuscrit. A présent, ouvrez le avec précaution ; soufflez d'une haleine légère la poussière millénaire amassée sur ces pages, mettez votre jeune doigt sur ces vieilles runes et lisez.




Chapitre Premier: La Guerre Céleste.



« Lointains sont à présent les échos et le tumulte de la Guerre. Dans l'obscurité du vide ils se sont perdus à jamais. Mais voici que cette période troublée semble ressurgir car il en fût certaines parmi les races de la Galaxie qui y prirent part directement. Ainsi vinrent au récit les Eldars, les Premiers Nés, et l'on dit qu'ils furent la première et la plus puissante race créée par les Anciens, la plus belle de leurs oeuvres et ce récit nous est à présent conté à travers leurs souvenirs.

Car voici! Le tumulte de la guerre fait à présent rage à travers les étoiles, et les Ygnirs semblent ne pas pouvoir être arrêtés. Marchant inéluctablement, dévorant l'énergie même de toute chose, ils en vinrent à repousser les Anciens eux même, car il est dit que leurs esclaves étaient emprunts de jalousie à leur égard depuis des millénaires. Alors résonnèrent les tambours de guerre, et les Anciens appelèrent tous leurs Enfants à la guerre. A travers la galaxie toute entière, les armées se levèrent, se parant de milles couleurs à une époque ou les Dieux eux mêmes combattaient aux cotés des mortels. Ainsi, les Eldars répondirent à l'appel de leurs créateurs et dans le lointain système d'Asâlon, sur la planète Ethanon, se leva une force parmi les plus belles qui ne furent jamais et leurs exploits sont encore chantés aujourd'hui par les eldars d'Yggdrasil. Car enfin, sous les paroles d'Isha Mère de Toute Chose,et d’Altianesh le Mille Fois Béni, l'Athal Naaru, la Lumière de la Vengeance, se lève et prend les armes pour faire face aux Ygnirs.

Mais sombres et puissantes étaient les énergies déployées et grande demeurait leur haine pour les Anciens et leurs enfants. De nombreux morts jonchaient les sentiers de la guerre et chacun d'eux était une lame profondément enfoncée dans le coeur des Anciens. La guerre était terrible, et de nombreuses batailles eurent lieu, la galaxie se parant de sang et de larmes. Alors, contemplant du haut de son trône de diamant la désolation et les systèmes partis en poussières, Asuryan, Seigneur de tous les Dieux, plongea ses mains dans le Bassin de l'Infini et usant de ses pouvoirs divins, il sépara le Monde des Immortels par le Tissus de l'Infini, et ainsi et jusqu'au Rhana Dandra, les Mondes Mortels et Immortels seront à jamais distincts. Alors, Isha, que les Eldars considéraient comme leur Mère, versa des larmes de désespoir et de chagrin car elle savait ce que cela signifiait pour ses enfants mais surtout pour les Anciens eux même, car voici, ils étaient alors privés d'une partie de leurs pouvoirs, et condamnés à dépérir et s'éteindre.

Bien que diminués, et affaiblis, les Ygnirs ne plièrent pas et la guerre continua, alors que Kaela Mensha Khaine se délectait de la violence des combats. Mais voici! Alors que tout espoir avait disparu, vint le Messager que les légendes nommèrent Mephe'tran, et il retourna les Ygnirs les uns contre les autres. Nul ne sût jamais qui il fût vraiment, et l'on murmure qu'il s'agirait de Cegorah en personne ou encore, du plus rusé des Ygnirs. S'entre dévorant, ils se désintéressèrent de leurs proies pendant des années.
Alors, Khaine rassembla ses armées et renforça son pouvoir. Il vint trouver Vaul le Dieu forgeron et lui proposa un marché. Isha et Kurnous étaient depuis longtemps enfermés dans ses cachots depuis qu’Isha avait transgressé les ordres d’Asuryan, et ils subissaient maints tourments dans ces sombres salles.

Ainsi,Khaine lui proposa t' il leur libération contre une tache unique: forger à son intention cents épées de grande qualité, qu'il devrait terminer en une année. Vaul accepta cette tâche, et durant un an, ses forges crachèrent des torrents de flammes et de fumées, alors que de puissants sortilèges étaient tissés et que ses serviteurs lui amenaient toujours plus de minerai. Lorsque le temps fût écoulé, il restait encore une lame inachevée. Alors, Vaul la remplaça par une lame ordinaire issue de ses armureries, afin que le Dieu de la Guerre ne remarqua point que sa tache n’était pas accomplie. Ainsi furent créés les artefacts les plus puissants qui ne furent jamais: les Spectres des Lames, les légendaires Epées de Vaul.
Lorsqu'il apporta son dû à Khaine, celui-ci s'enthousiasma tellement qu'il ne remarqua pas la supercherie et il libéra Isha et Kurnous.

Et voici, les Ygnirs s'étaient entre dévorés, si bien qu'il n'en resta bientôt plus que cinq et ils tournèrent une fois de plus leur sombre regard vers les mortels. Parmi eux il fût Khaelis Râ, le dévoreur de lumière, le plus puissant parmi eux. Ayant soif de toujours plus d'énergie, il tourna son attention vers un groupe de planètes situées en bordure extérieure de la Galaxie. S'avançant, il dévora toute vie et blessa à mort nombre de mondes paradisiaques, dont Ethanon, l’'Arbre des Ames, l'Arbre d'Isha, fût brisé et vidé de son énergie et les eldars de l'Athal Naaru versèrent des larmes de tristesse et de colère, et maudissant à jamais les Ygnirs et leurs serviteurs pour tout le malheur qu'ils apportaient à la Galaxie. Nul mot ne pourra jamais décrire les souffrances, les douleurs et le désespoir qu'il y eût en ces temps, et ce qu’il en demeure aujourd’hui n’est qu’un simple murmure de ce qui fût jadis.

Alors tous se rassemblèrent pour l'ultime bataille, et Khaine donna l'une des épées de Vaul à chacun des plus puissants héros eldars. Parmi eux fût Altianesh de la Maison Sulimo, qui avait fédéré les Maisons nobles d'Ethanon autour de la sienne et créé l'Athal Naaru au nom de la Mère de Toute Chose. A ses cotés combattaient Eldanesh et Ulthanash héros légendaires et fondateurs de leurs Maisons et Lanthrilaq le Vif, qui portait la Lame Inachevée. Les armées attendaient, et un grand cercle se formait autour de ces héros mythiques alors que la bataille allait débuter.

................................................................................................................

Et voici! Eclairés par leurs lames, les héros combattirent en un grand cercle défensif que les Nécrontyrs ne purent pénétrer. Les énergies spirituelles que renfermaient les Epées de Vaul ne pouvaient être contrées, car nul ne saurait briser les armes forgées par un Dieu. La Grande Bataille dura sept jours et sept nuits, et il est dit que les cris atroces des mourants sont encore audibles au sage qui sait tendre l’oreille. Et voici, sentant une faille dans le cercle de leurs ennemis, les Ygnirs frappèrent du coté de Lanthrilaq le Vif. Celui-ci était épuisé, ses traits tirés par une fatigue intense, lorsque sa lame perdit son éclat. Le cercle fut brisé, le ciel trembla lorsque Khaine hurla sa colère, et il est dit que les Ygnirs eux-mêmes reculèrent de terreur pendant un instant. Car enfin, Vaul l’avait trompé, et sa création inachevée gisait devant lui, là ou un instant plus tôt se tenait Lanthrilaq le Vif. Nombreux furent les héros à tomber en cet instant et parmi eux Ulthanash et Altianesh.

Alors vint Celui Qui Amène la Nuit et les eldars reculèrent, se sachant condamnés. Kaelis Ra en abattit un grand nombre, et d’un simple regard, brisa leurs âmes car voici qu’en ce temps, il était au summum de sa puissance. L’espoir avait disparu lorsque Khaine descendit d’ Alean son destrier mythique et, poussant un cri de guerre assourdissant, il abaissa sa lance et chargea. Il est dit alors que le Monde dans son ensemble trembla, et que les combats se figèrent car peu de créatures mortelles ont déjà pu observer la charge divine du Dieu de la guerre. Leurs armes se rencontrèrent et des vagues de flammes et de magie surgirent et il est dit que leur lutte faillit rompre les cieux eux mêmes. Mais malgré sa vitesse et son talent inégalés, Khaine ne pût percer de sa lance le corps de cet adversaire d’ombre, car il n’appartenait point vraiment à ce plan d’existence.

Et voici qu’avec la patience de la mort, Kaelis Ra laissa son assaillant épuiser sa rage. Soudain, il porta un coup brusque en visant de sa faux la gorge de Khaine, mais celui-ci avait cherché conseil auprès du Dieu Moqueur, et lorsque ce fils des étoiles prit une consistance matérielle affin d’atteindre le Dieu de la Guerre, celui ci se fendit et la pointe de sa lance traversa son ennemi de part en part, dans une gerbe d’énergie et de lumière aveuglante.

Mais nul ne pouvait vraiment tuer Kaelis Ra, celui qui est le Dévoreur car il demeurait l’incarnation même de la Mort. Son essence fût brisée et s’échappa dans l’espace en milliers de fragments argentés, et l’on dit qu’il retourna en son monde afin de reprendre une incarnation physique.
Alors, voyant le plus puissant d’entre eux brisé et vaincu, les Ygnirs et leurs serviteurs se replièrent, ils retournèrent en leurs Mondes Nécropoles et ils entrèrent dans le Sommeil d’Ombre, un sommeil qui ne serait pas troublé avant des millions et des millions d’années.

Et voici que, Vaul s’avança et, ayant reforgé la dernière lame, Anaris, la plus belle et la plus puissante de toutes se tint devant Khaine, le toisant de tout son être, car en ce temps là, il n’était pas encore infirme, et avait même dit-on le corps le plus parfait parmi les Dieux. Les récits et les mythes ne manquent pas concernant ce combat épique, et nombre de légendes content aussi comment Eldanesh, récupérant Anaris, le défia à son tour avant d’être brisé, mais de ces récits il n’est pas question ici.

Car enfin, lorsque le dernier Nécrontyrs eût fui, vint le temps pour les Dieux de partir, de traverser pour la dernière fois le Tissus de l’Infini, vers les Terres Immortelles, au-delà du domaine des vivants, afin de laisser le destin de la Galaxie entre leurs mains. Nombreux sont les poèmes et les odes eldars à chanter la Dernière Marche des Immortels, Nath Analven Valahar dans leur langue, et elles demeurent parmi les plus belles paroles qu’ils écrivirent. La légende raconte que la dernière à quitter le plan mortel fût Isha, Mère de Toute Chose, car elle s’attarda sur le corps sans vie d’Altianesh. Alors elle se pencha et murmura des mots de pouvoirs à l’oreille de son cadavre. Une puissante lumière en jaillit alors qui s’éleva et resta comme en lévitation. Puis, alors que la dernière divinité eldar franchissait le Pont d’Or et que celui-ci se dissipait, elle sembla prendre la forme d’un corps.

Ainsi s’acheva l’Age des Ténèbres, qui vît la victoire finale des Anciens et de leurs enfants. Le temps de ces êtres immensément intelligent prenait fin avec la création de ce qu’ils appelaient le Warp car leurs pouvoirs leur étaient à présent retirés. Ils entrèrent alors sur le Chemin de l’Extinction et de ces légendes il sera question plus tard. A présent, rentrez chez vous, endormez vous d’un sommeil léger. Rêvez des héros de jadis et des vastes armées rassemblées en leur nom. Révez de l’Athal Naaru et de la Mère de Toute Chose, car demain, de nouvelles légendes seront contées »




Chapitre Second: La Cité Sous les Etoiles et la venue de Ceux Qui Voient Juste.


« Contemplez l'oeuvre de Notre Mère. Ressentez les énergies de la Nature vous parcourir. Et comprenez alors que vous n'êtes que poussière dans l'Ordre des Choses. »

Yvanna, Haute Prophétesse d'Isha.



Ainsi a-t-il été raconté comment les Mortels combattirent aux cotés des Dieux contre les féroces Ygnirs dévoreurs de vie. Après la disparition du Pont d’Or et le départ des Dieux, la liesse s’empara du peuple Eldar. Car à présent ils avaient tout loisir de parcourir la Galaxie, dignes Enfants des Etoiles qu’ils étaient, de découvrir toutes les merveilles disséminées en son sein, et d'en créer de nombreuses autres. Ainsi débuta la rapide expansion des Premiers Nés, qui formèrent les premières puissances Galactiques. La majeure partie d'entre eux se concentra dans ce qui allait plus tard devenir l'Empire eldar. De grandes choses furent créées, et de nombreuses merveilles furent bâties car en ces Temps reculés, ils n'étaient pas encore souillés par la haine et la jalousie. De nombreuses planètes se couvrirent de lumières, des palais somptueux à l'architecture complexe surplombaient des océans à l'eau cristalline, alors que l'architecture eldar prenait son envol. Les Anciens apprirent beaucoup à leurs enfants et ainsi, ils purent maitriser les secrets des voyages interstellaires et bâtir leur plus merveilleuse création: la Toile, un réseau de passages entre le Warp et le Monde Réel, permettant des voyages immensément plus rapides et sûrs. Joyeux furent ces Temps, et l' échos des rires et des cris de joie des enfants résonne encore à mes oreilles, car nombreux furent ceux à s'installer jadis dans ce havre de paix merveilleux.

Mais voici, il en fût certains qui préférèrent demeurer à l'écart, profondément marqués par la guerre qui les avait touchée et empleins d'un amour profond pour les oeuvres de leur Mére: Isha. Ainsi vinrent à présent au récit ceux que l'on nomme les eldars d'Yggdrasil, même s'ils n'étaient pas encore connus sous ce noms en ces temps reculés. Ils avaient combattu en première ligne face aux Ygnirs, et avaient grandement payé leur tribut. Altianesh, le Hérault d'Isha, fédérateur des Grandes Maisons nobles d'Ethanon, avait péri au coté de ses frères, ainsi que toute sa famille. La Maison de Süiliandë s'était éteinte, et même si Manwë, l'un des frères d'armes d'Altianesh avait pris le commandement des armées de lumière de l'Athal Naaru, cela fût une source de grand chagrin. Mais la peine ne se terminait point ici, car sombres et terribles demeuraient les conséquences de la guerre. Car les eldars d'Yggdrasil en vinrent à rentrer chez eux. Les combats étaient terminés, et nul n'avait plus besoins d'eux à présent. Rassemblant leur flotte, ils repartirent vers le lointain système d'Asalon, en bordure extérieure de la galaxie. Nul ne s'attendait à tant de souffrances et de douleur....

Car voici! S'avançant vers l'atmosphère nuageuse et brumeuse d'Ethanon, ils contemplèrent les étendues calcinées des forêts de jadis, les plages mutilées et les arbres mis à bas, les plaines noircies et les falaises écroulées. Alors, comme d'un seul tous tournèrent leurs pensées vers la chose la plus précieuse à leur coeur, celle pour quoi ils se bâtirent jadis et celle qui les unifia tous sous une même bannière: l'Yghel Draesil, l'Arbre des Ames, le cadeau offert par Isha en des temps immémoriaux, symbole de leur peuple et de l'Athal Naaru. Ainsi contemplèrent ils la plaine calcinée ou se tenait jadis cet arbre merveilleux. Des étendues verdoyantes de jadis, il ne restait que des cendres grises, soufflées par la brise légère du matin. Nombreuses furent les larmes à couler , innombrables furent les cris ,la tristesse et le désespoir, mais toujours ils avancèrent, pour se rendre compte de leur propre yeux de ce qu'il était advenu de leur bien le plus précieux. Et à présent ils se tinrent au devant de l'Yghel Draesil, immense et majestueux, mais vidé de son énergie. Son tronc noirci projetait une ombre oppressante sur les eldars d'Yggdrasil, mais du blanc de jadis il n'était plus question. La sève s'était répandue sur le sol, là ou Kaelis Ra avait porté sa lance, et cette blessure l'avait sans nul doute privé de ses forces. Nul feuillage ne demeurait plus sur ses branches, non plus que la douce lumière dorée que jadis elles projetaient. Des feuilles or et argent de jadis, il n'en demeurait que le souvenir des eldars d'Yggdrasil. De l'Arbre Sacré des Temps Anciens, il ne restait qu'un tronc noirci, brisé, consumé par la colère et la haine. Alors, en cet instant, il ne fût pas un eldar parmi eux à ne point verser de larmes, la plaine entière résonna de l'écho de la tristesse, de la colère et de la rage de ce peuple blessé. Les plus sages et les plus respectés des Généraux, Commodores, Amiraux, et Prescients de l'Athal Naaru, tombèrent à genoux et en larmes devant le spectacle de désolation qui s'offrait à leurs yeux, car chacun se rappelait à quel point cet Arbre avait été précieux, et ce qu'il avait représenté pour chacun des êtres qui à présent pleuraient sa perte. Nul oiseau ne chantait plus à présent, nul brise et nul vent ne soufflaient, nul être ne marchait, la plaine demeurait figée, devant le spectacle le plus terrible que conte la légende. Car en cet instant, et sans doute comme jamais auparavant, ils ne furent qu'un seul et même peuple dans la douleur, la tristesse et la souffrance. Chacun pouvait ressentir toute l'énergie qui s'était déversée au dehors, répandue sur un sol jadis verdoyant ou dévorée par Kaelis Ra lui même. Depuis ce jour, les eldars d'Yggdrasil jurèrent de venger le coup qui leur avait été porté et de protéger les autres races des méfaits des Ygnirs et de leurs serviteurs le jour maudit ou ils viendraient à s'éveiller de nouveau.

Mais voici! Alors que tout espoir avait disparu, alors que la tristesse, la colère et la rage s'emparaient du coeur des eldars d'Yggdrasil, une grande clameur monta de la foule rassemblée, et celle-ci manda Manwë, Seigneur de l'Athal Naaru, le plus sage et le plus respecté d'entre eux et qui n'était pas sans posséder de grands pouvoirs. C'est ainsi que Manwë s'avança , acclamé par la foule, et celui-ci arriva bientôt au pied des racines noircies qui s'enfonçaient profondément dans le sol. Ainsi, il apposa une main sur le tronc noirci et percé, et murmura des mots de pouvoirs que nul n'entendit, mais qui étaient le langage même des Immortels, celui là même qu'une poignée seulement, même aux Temps Jadis étaient à même de comprendre et d'utiliser. Une douce lumière jaillit alors de sa main et se répandit dans le tronc et jusque dans les branches les plus fines, mais éphémère fût elle et ainsi, elle s'estompa rapidement, presque aussi vite qu'elle n'était apparue. Alors, Manwë pris la parole et ainsi furent ses mots: « Voici, peuple des eldars: je ne peut donner plus que ce que notre Mère me légua jadis. Nul ne peut prétendre posséder les pouvoirs d'un Dieu, car enfin, ce présent nous fût jadis offert par un Dieu. » Alors, le désespoir emplit de nouveau le coeur des eldars, et ils pensèrent que leur fin était proche. Alors, Yvanna s'avança à son tour dans la plaine, elle qui était la compagne de Manwë, la Haute Prophétesse d'Isha, celle en qui la déesse elle même avait insufflé tant de chose – mais que l'intéressée ignorait et ne pouvait utiliser consciemment-. Alors tristement, elle se tint à son tour sur la plaine, et à travers les rayons de soleil du matin, sa silhouette svelte et ses robes portées par la brise la faisait ressembler à Isha elle même. Ainsi, le visage très pale et le corps tremblant de par les pouvoirs mobilisés, elle chanta une Ode parmi l'une des plus belles qui ne furent jamais chantées, et tous en pleurèrent tellement ces divines paroles les touchaient au plus profond de leurs coeurs.

Et voici! A présent, la lumière réapparût sur l'Yghel Draesil, et tous reprirent alors espoir. Des pouvoirs de Manwë, Yvanna en fît un puissant sortilège, combinant son savoir à celui de son amant. Alors ce fût une explosion d'énergie, la lumière fût plus aveuglante que mille étoiles naissantes, et tous plissèrent les yeux devant ce spectacle, mais pas Yvanna. La Haute Prophétesse d'Isha canalisa ces énergies vers une des branches de l'Arbre. Durant un instant, la branche reprit sa couleur immaculée de jadis, et irradia d'une douce lumière apaisante. Et soudain, apparût une fleur d'or, les mêmes fleurs d'or des saisons de liesse des Temps Glorieux, et celle ci grossit, et grossit, jusqu'à atteindre le triple de la taille des plus grosses qui poussèrent en ces temps, et la lumière qui diffusait alors de ses pétales était comme un cadeau de leur Mère. Alors, apparût en son sein un fruit d'or et d'argent, et il irradia de la même lumière que la fleur qui lui donna naissance. Et c'est ainsi que Manwë s'approcha et, murmurant d'autres mots de pouvoir, coupa le fruit d'Or à sa tige. Aussitôt, la lumière cessa, et la branche reprit sa couleur noire, couleur de la mort. Alors, tous tremblèrent dans la plaine en voyant ce geste insensé. Mais grand et sage demeurait Manwë, et toujours il savait ce qu'il convenait de mieux pour son peuple. Ainsi, il creusa un trou au pied de l'Arbre des Ames, et y plaça le fruit immaculé qui toujours irradiait une puissante lumière. Puis Yvanna vînt, et le recouvrit de la terre noircie et décrépie de la plaine. Alors, leurs regards se croisèrent et Manwë pris la main d'Yvanna et se tourna vers son peuple. Ainsi pris il une nouvelle fois la parole:

« Notre Mère, n'as pas été sans nous léguer certains pouvoirs. Je ne peux accomplir de miracles, nul ne le peux et nul ne le pourra jamais. Mais voici! Mes frères, mes soeurs, mes fils et mes filles, ensemble nous nous tenons en ce lieu jadis luxuriant! Ensemble nous contemplons la désolation!Ensemble, nous nous tenons devant Yghel Draesil brisé! Mais ensemble, en utilisant la parcelle de pouvoir en chacun de nous, nous pouvons faire en sorte qu'il se relève! Que la lumière diffuse de nouveau de ses feuilles! Que l'énergie coule de nouveau dans ses branches! ».

Alors tous se levèrent, Manwë et Yvanna se tinrent sur la plus haute des racines de l'Yghel Draesil, et le spectacle qu'il y eût en cet instant fût le moment le plus merveilleux de la légende, car enfin, d'un seul être et d'une seule voix, ensemble, les eldars d'Yggdrasil, suivis par le chant des oiseaux, la brise du vent, l'onde de la mer et jusqu'au plus petit être d'Ethanon, entonnèrent la plus belle Ode eldar qui ne fût jamais écrite, celle dont on dit que Khaine lui même versa des larmes en l'entendant: car enfin, l'Ode à Isha s'élevait de la plaine!

« Elle marche, et les étoiles s'inclinent devant sa splendeur,
Car elle est la gloire en personne.
Elle parle, et les oiseaux cessent de chanter,
Car ses mots apportent la connaissance.
Elle pense, et les érudits pleurent,
Car sa sagesse ne fait aucun doute.
Elle juge et les coupables désespèrent,
Car elle lit dans le coeur des mortels.
Elle se lève, et les empires se brisent,
Car son courroux apporte la justice.
Elle s'avance,et tous tombent à genoux,
Car son pouvoir n'a pas d'égal.
Tels sont les mots, Ô Chère Mère, que te dédient tes enfants,
Afin que nul jamais n'oublie Celle Qui Marche Aux Cotés d'Asuryan! »

Et voici! Alors que la plaine résonnait de l'écho de ces divines paroles, les pouvoirs accumulés s'éveillèrent et une fine pousse sortit de terre, aussi frêle qu'une brindille. Mais, du blanc de l'arbre de jadis, celle ci ne portait que le gris, afin que tous se rappellent ce qui fût accompli en ce jour. Alors, chaque eldar sentit la vie revenir en cette pousse à mesure qu'ils chantaient, et celle-ci se mît bientôt à grandir et grandir. Le tronc noirci de l'Arbre des Ames de jadis tomba alors en poussière alors que la jeune pousse s'élevait, et que ses racines s'enfonçaient dans le sol stérile. La Volonté d'Isha le quittait, une nouvelle ère commençait. Alors, les larmes coulèrent de nouveaux, mais cette fois ce ne fût point de larmes de tristesses mais de la joie qui perlait à leurs yeux, et nul moment ne fût jamais aussi heureux que celui-ci. Alors, lorsque l'Arbre eût atteint la taille de son ancêtre, les bourgeons apparurent, puis les feuilles d'or et d'argent couvrirent les branches, et la Lumière engloba alors les eldars d'Yggdrasil. Et soudain, une seconde vague d'énergie se déversa, mais cette foi de l'Arbre lui même. Et voici! Cette onde balaya la plaine, et l'herbe verdoyante revînt sur le sol! Elle balaya les collines, les plateaux, les montagnes, les fleuves, les lacs et les océans, et la vie qui jadis fût perdue, revînt de nouveau. Ethanon se couvrit de nouveau de verdure, les forêts revinrent, et le vert para de nouveau la surface de la planète d'une robe verdoyante et lumineuse.

Alors, s'avançant au sein de la foule, Manwë pris de nouveau la parole:
« Voyez, mon peuple, ce qui a été accompli. Que nul n'oublie jamais ces instants, car ils sont une charnière dans notre histoire -nul ne compris ce qu'il voulait dire par là-. Et voici! A présent, nous bâtiront une cité sur cette plaine, et celle-ci sera plus belle que toutes celles que vous ne verrez jamais! Ses flèches monteront hauts dans le ciel, ses dômes reflèteront la lumière de l'aube, ses routes seront de cristal même! Elle sera le Joyaux d'Ethanon, un cadeau à Isha et le symbole de son pouvoir! Gloire à Isha! Gloire à l'Yghel Draesil!

Et voici que, durant des centaines d'années, une citée s'éleva autour de l'Arbre des Ames, les flèches perçaient le ciel et les dômes reflétaient la douce lumière du soleil. Au centre du plus grand dôme, se dressait l'Yghel Draesil, splendide et majestueux, symbole de la gloire de jadis et de l'espoir retrouvé. Nombreux sont les récits contant ces légendes, et celle-ci en est une. Je ne fût pas de ceux qui y prirent part, car je n'eût pas cet honneur. Mais ressentez l'émotion de ces temps, ressentez la liesse de la Lumière retrouvée, et de la grandeur du pouvoir d'Isha, Mère de Toute Chose. Allez à présent, et méditez sur les paroles qui vous ont été contées. Comprenez que chaque chose est éphémère et un don d'Isha, et qu'il vous faut le traiter avec un grand soin et un infini respect. »









Appendice I : La Légende de l’Yghel Draesil.


"Onen i-Estel Eldari,ù-chebin estel anim"
"J'ai donné l'espoir aux Eldars, je n'en ai gardé aucun pour moi-même."


Altianesh, Hérault d'Isha.

« Ainsi, vous a-t-il été conté comment l’espoir revint dans le cœur des eldars d’Yggdrasil. Peu de mots pourraient décrire avec assez de justesse toute la joie qui s’empara d’eux à la vue des feuilles d’or et de leur précieuse nature retrouvée. Car enfin, nulle chose ne fût plus belle à leurs yeux que l’Yghel Draesil. Car tel était le cadeau d’Isha, dans les Temps Glorieux ou les Dieux parcouraient le vide sur leurs montures d’argents, bien avant qu’ils n’empruntent le Pont d’Or, pour quitter notre monde à jamais. De grande tristesse fût ce moment, il est dit que la Déesse de la Vie elle-même versa des larmes translucides, et l’on raconte que celles-ci étaient de cristal et de diamant et qu’elles brillaient plus fort encore que les étoiles dans le ciel. Nombreuses sont les légendes et les mythes relatant ces temps anciens et oubliés. En grand nombre furent celles qui furent perdues, ou qui ne sont à présent connues que d’une poignée d’érudits, éparpillés à travers les immenses vaisseaux-mondes, derniers vestiges de notre gloire jadis si grande. Mais voici, il en est une parmi celles-ci qui transcenda le temps, et qui parvînt jusqu’à mes oreilles. Elle est vaste et pleine de mystère car elle traite de l’Arbre d’Isha lui-même, de l’Yghel Draesil d’Ethanon, symbole de l’Athal Naaru et des Eldars du vaisseau-monde Yggdrasil, que nombreux sont à penser perdu. Voici venu le temps pour moi de vous conter la Légende de l’Yghel Draesil, telle qu’elle me fût contée en des temps lointains.

Ainsi me faut- il me rendre aux Temps Jadis, des milliers d’années avant votre existence et celle de vos parents. Et en vérité, des milliers et des milliers d’années avant la mienne. En ces temps reculés, la guerre n’existait pas, les Ygnirs n’étaient pas encore sortis de leurs étoiles, les Nécrontyrs n’avaient pas encore rencontré les Anciens. Les eldars venaient de s’éveiller, sous le regard protecteur de leurs créateurs et de leur Mère, Isha, Déesse des Moissons et de la Vie. Les étoiles brillaient intensément dans le ciel, si bien que chacun d’entre eux fût subjugué par leur beauté. Ainsi prirent-ils le nom d’Enfants des Etoiles car durant de nombreuses années ils parcoururent le vide interstellaire, toujours en quête des merveilles que la Galaxie leur offrait. Toujours curieux ils demeuraient, et de nombreuses choses ils apprirent des Anciens. Ainsi, bâtirent-ils un puissant empire à travers les étoiles que jadis ils observaient de loin, et qu’à présent ils pouvaient commander. Mais rapidement, ils se tournèrent vers les divinités qui les avaient mis au monde, et qui à présent les observaient avec curiosité, voir même marchaient parmi eux en prenant leur apparence; car en ces temps, le Tissu de l’Infini n’existait point. Et voici ! A travers tout l’empire, se dressèrent de somptueux temples, aux colonnes effilées et aux dômes de cristal poli. Ainsi, les meilleurs artisans adressaient-ils leurs prières à Vaul, le Dieu Forgeron, les meilleurs guerriers et les gladiateurs de Shaeldon vouaient un culte sans faille à Khaine le Dieu de la Guerre, alors que les sages érudits du système d’Aelden vénéraient Asuryan, celui qui se tient au dessus de tous les autres. Le temps passa, et le peuple eldar s’épanouissait et mûrissait. Khaine s’ennivrait de l’énergie du culte qui lui était rendu dans de somptueuses arènes, où des gladiateurs s’affrontaient dans un rituel plus spirituel que véritablement mortel. Les Hauts Prêtres d’Asuryan entretenaient quotidiennement la Flamme Eternelle, présente au cœur de chacun des majestueux temples qui lui étaient dédiés, et dont on dit qu’ils furent les plus beaux ouvrages que créèrent les Eldars.

Et voici que, sur la lointaine planète Ethanon, s’élevèrent les ancêtres des eldars d’Yggdrasil. Baignant dans une nature luxuriante et verdoyante, entourés d’animaux plus fabuleux les uns que les autres ; dont les légendaires licornes d’argent, dont on dit que les plus belles d’entres elles sont les montures des Dieux eux-même, ils étaient profondément attachés aux essences même qui la constituaient, et s’évertuaient à essayer de comprendre son sens et son fonctionnement. En cela, ils demeuraient aussi profondément respectueux de la nature, car ils savaient que, si celle-ci était merveilleuse, elle n’en demeurait pas moins très fragile. Ainsi, le moindre tribut prélevé en son sein se traduisait par une offrande à Isha ainsi qu’un rituel des plus sacrés en l‘ honneur de leur Mère. Ainsi, la déesse en fût grandement touchée, car la Nature dans son ensemble était l’une de ses nombreuses créations. Alors, vînt-elle trouver Asuryan, Seigneur de tous les Dieux dans sa demeure de diamant, le Palais Aux Mille Lumières, et c’est en ces mots qu’elle s’adressa à lui :
« Ô Seigneur, je me tiens aujourd’hui devant toi non comme une déesse, mais comme une mère. Car voici! Je demande à devenir la protectrice des eldars d’Ethanon, telle que je l’ai créée et telle que mes Enfants la chérissent. Je demande aussi à être la protectrice de son peuple, afin que jamais le chagrin n’emprisonne leurs cœurs. »

Asuryan fixa un long moment le vide, perdu dans ses pensées qui transcendaient le Temps et l’Espace. Il réfléchit un long moment, dans un silence immuable. Car enfin, il savait que Khaine convoitait lui aussi les faveurs des eldars d’Ethanon, que Vaul le forgeron n’en était pas moins insensible et que l’instable Mathlann était quant à lui charmé par ses vastes océans. Alors, après un temps de réflexion, il prit enfin la parole :
« Ce que tu me demandes, ô Isha, je ne peux te le donner, car d’autres sont venus me trouver. Mais voici ! Celui qui veut les faveurs des eldars d’Ethanon se doit de les gagner. Aussi, ce ne sera pas à moi de décider, mais au peuple d’Ethanon lui-même. Ainsi furent mes paroles. »

Khaine, Vaul, Mathlann et Isha s’opposèrent rudement, mais toujours sans violence ; même si tempérer le caractère du Dieu de la Guerre et la Foudre de Mathlann est une gageure qui s’effectue non sans mal. Ainsi, les quatre divinités rassemblèrent-elles les eldars d’Ethanon sur la plus vaste plaine de la planète. Alors ils s’adressèrent à eux, et leur dirent que chacun d’entre eux leur ferait don d’un présent. Celui qui serait jugé le meilleur, donnerait la victoire à celui qui l’aurait offert et deviendrait leur protecteur.

Ainsi s’avança Khaine le Dieu de la Guerre et du Combat, dans son armure immaculée, et serrant de sa main d’épée la Mort Hurlante, sont arme légendaire. Il traça un cercle dans les airs, et de l’énergie en jaillit à grand flot. Alors au loin, s’éleva de terre une immense arène, plus belle que toutes celles qui ne furent jamais. Ses murs étaient de cristal, ses gradins touchaient les nuages et ses piliers étaient sertis de gemmes multicolores. En son centre, un vaste terrain circulaire se dressait, et son sable était des plus fins. Alors, Khaine pris la parole :
« Voici peuple des eldars ! Je vous fais don de l’art du combat ! Puisse la liesse et la ferveur de la foule subjuguer les combattants ! Puissent les nombreux gladiateurs vous offrir spectacle et fascination ! »

Ainsi, Khaine se retira, et vînt ensuite Vaul le Dieu Forgeron, dont la beauté dépassait disait on celle de tous les autres dieux en ces temps, car il n’était pas encore infirme. Invoquant de puissants pouvoirs, il saisit sont mythique marteau, et frappa la terre devant lui. Un bruit assourdissant retentit, et une immense crevasse s’ouvrit, révélant de nombreux filons de métaux précieux, de gemmes uniques et de pierres mystérieuses. La crevasse, en s’élargissant, engloutit la magnifique arène de Khaine, qui ne manqua pas de protester, mais nul ne peut transgresser les ordres du Seigneur des Dieux. Alors, Vaul s’avança à son tour et tels furent ses mots :
« Voici, ô peuple des eldars ! Je vous fais don de l’art de la forge ! Puissiez-vous créer des merveilles et sertir ces gemmes dans des diadèmes d’or et d’argent ! Puissent vos œuvres dépasser les plus belles créations ! »

Vaul se retira à son tour, et Mathlann s’avança alors, nimbé de nuages noirs et denses comme la nuit, soufflant devant lui des vents d’une force incomparable. Alors soudain, jaillirent de ses mains des éclairs comme nul n’en vit jamais, la plaine s’illumina et le tonnerre qui s’ensuivit mis la foule à genoux. Les Dieux eux même en tremblèrent, car terriblement meurtrière et terrifiante demeure la Foudre de Mathlann. Alors, le Dieu des Orages descendit des cieux et vînt au devant des eldars, sa voix était de tonnerre, et ses mots la foudre elle-même. Et ainsi parla- t’il :

« Voici ô peuple des eldars ! Je vous fais don de la force du tonnerre et du pouvoir de la foudre ! Puissiez-vous déchainer leur colère et puissent vos ennemis en trembler ! »

Alors, Mathlann se retira, dans une brume humide et dense, et la tempête qui l’accompagnait se calma, aussi soudainement qu’elle était venue. Et voici ! Vînt alors Isha, déesse des Moissons et de la Vie, celle que les eldars considèrent comme leur Mère. Sa chevelure était d’argent, ses robes d’un blanc immaculé volaient au rythme du vent et sa tête était sein d’un diadème d’or au centre duquel était sertie une gemme pourpre scintillante. Nul ne pût alors la quitter des yeux tant son apparence les troublait, et il faut dire que celle qu’elle avait choisi n’en était pas moins unique et sublime, même parmi les dieux eldars. Tous furent subjugués lorsqu’elle s’avança, et déversa son pouvoir dans la terre, en exécutant une danse gracieuse et merveilleuse, dans des mouvements fluides et amples, tout en murmurant des paroles plaines de sagesse et de magie. La faille se referma alors, et de l’herbe verte comme nul n’en vît jamais apparue. Des fleurs d’or se mirent à pousser, et elles illuminèrent les visages de ceux qui étaient ici rassemblés. Lorsqu’elle eût terminé, la vaste plaine était baignée de lumière et tous versèrent des larmes tant ce qu’ils avaient sous les yeux demeurait magnifique. Alors, la déesse se tourna vers la lointaine chaine du Kaer Aeril, à l’extrême Nord de la plaine, que les eldars pensaient avoir été forgée par Vaul lui-même, tant ses flancs demeuraient escarpés. En son centre, se dressait le Mont Alvalendi, la plus haute montagne de la planète dont tant d’odes chantent la beauté. Isha tendit les mains vers lui, et une vive lumière bleue en jaillit. Au loin, un bruit assourdissant se fit entendre, comme si de l’eau se déversait avec fracas dans la plaine. Et ce fût ce qui arriva. Car voici ! Usant de ses pouvoirs, Isha plaça en Alvalendi la source de ce qui allait devenir l’Ithil Shanael, le Fleuve des Soupirs, car le bruit de l’eau qui se déversait dans le fleuve de jadis n’était qu’un léger murmure comme le conte la légende. Alors, Isha scinda en deux parties l’eau qui coulait, et écarta les deux bras du fleuve, pour les faire se rejoindre un peu plus loin, afin qu’ils formassent une gigantesque île, à l’endroit où se tenait la foule rassemblée. Puis elle s’avança, et pris à son tour la parole :

« Voici, ô mes Enfants ! Je vous offre la beauté de la nature, et le pouvoir de lire en elle et d’y puiser votre énergie. Puisse- t’elle vous être utile dans les moments de liesse et vous apporter réconfort et protection dans les moments de malheur. Mais voici que ceci ne correspond qu’à une partie de mon présent. »

A ces mots, elle fit apparaitre dans sa main droite une petite graine, pas plus grosse qu’une noix, mais la lumière qui en jaillissait n’en était pas moins aussi brillante que les étoiles dans le ciel. Alors, Isha lâcha la graine qui resta en lévitation. Puis elle descendit lentement, et lorsqu’elle toucha terre avec légèreté, une petite dépression se creusa d’elle-même pour l’accueillir, et la terre la recouvrit. Ainsi fait, Isha entonna l’une des plus belles odes que conte la légende, car il est dit que c’est Aelania, la Déesse des Arts, qui l’avait elle-même écrite. Et soudain, la graine germa, et ce fût une explosion d’énergie et de lumière à mesure que la pousse grandissait. La foule retînt son souffle tant ce spectacle était magnifique. Lorsque l’arbre attînt sa taille adulte, il mesurait plusieurs mètres de haut et dominait la plaine, en y diffusant une lumière vive et intense. Ses feuilles étaient d’or et d’argent, son tronc d’un blanc nacré reflétait la lumière du soleil et son écorce était plus lisse que toutes les choses existantes. Et soudain, l’arbre fleurit ! Ses fleurs étaient de l’or le plus pur et les pétales brillaient encore plus fort que toutes les étoiles de l’univers. Alors la foule fût ébahie, et nombreux furent les cris de stupéfaction, car mythique demeurait la floraison d’Yghel Draesil, avant qu’elle ne soit à jamais perdue. Alors Isha pris de nouveau la parole, et tels furent ses mots :

« Voici ô mes Enfants ! Je vous offre cet arbre, fils du grand Silpion qui demeure dans la cour centrale pavée de diamant du Palais Aux Milles Lumières, là où se tient Notre Maître à tous. Puisse sa lumière toujours vous accompagner et illuminer les recoins sombres où les pouvoirs de la Nuit sont légions ! »

Puis la déesse se recula, et la foule l’acclama, d’abord légèrement, puis tous d’un seul. Et quel ne fût pas ce moment, mes frères et sœurs ! Il est certains qu’il scella d’ailleurs leur destin à tous, en les unissant plus que jamais. Alors s’avança Altianesh Süiliandë, et il parla au nom de tous les eldars rassemblés :

« Voici ô puissants Immortels, grands furent vos présents, et non moins grande fût votre générosité. Mais voici ! Mon peuple a parlé, et il est certain que notre Mère a porté au devant de lui le meilleur cadeau. Ainsi, demeure t’elle la gagnante de ce défit. Cependant, de grands temples vous seront érigés, et toujours les eldars acclameront et vénèreront vos noms !»

Khaine gronda, Mathlann fît se déchainer des tempêtes sur les océans, et Vaul eût un sourire bienfaiteur, mais Asuryan descendit alors de sa demeure céleste, et tels furent ses mots :
« Voici ô Dieux Immortels, ô peuple des Edars ! Ainsi avez-vous parlé, et votre parole sera respectée. Isha demeurera donc la protectrice d’Ethanon et de son peuple, aussi longtemps que celui-ci perdurera. Ainsi ai-je parlé. »

Puis les dieux repartirent d’où ils étaient venus, appelant à eux leurs montures légendaires, traversant le Pont d’Or entre les Mondes. Ainsi s’achève ce conte, et il demeure l’un des points clé de ce récit, car la légende raconte que l’Yghel Draesil se tient toujours aujourd’hui au centre du vaisseau-monde Yggdrasil. Nul ne sait s’il existe vraiment, ou s’il ne perdure que dans les contes et les légendes eldars. Nul n’est jamais venu la confirmer à mes oreilles. Mais rappelez-vous toujours ceci : à toute légende correspond une part de réalité. »





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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 28 Juin - 23:38

Eh bin... chapeau, monsieur l'eldar ! T'écris plutôt bien !

Je constate une grosse ressemblance avec l'histoire des hauts elfes. Déjà, Isha est aussi considéré comme une sorte de "mère de toute chose", et elle aussi verse des larmes de désespoir. D'ailleurs, la rune haut elfe que Quyl-Isha signifie "chagrin, désespoir" (de mémoire), et représente un oeil qui pleure.

Puis la scission eldars noirs/eldars (la chute c'est ça ?), n'est pas sans rappeler la déchirure (scision elfes noirs, hauts elfes)
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyMar 29 Juin - 9:47

Citation :
Eh bin... chapeau, monsieur l'eldar ! T'écris plutôt bien !

Mici Smile


Citation :
Je constate une grosse ressemblance avec l'histoire des hauts elfes. Déjà, Isha est aussi considéré comme une sorte de "mère de toute chose", et elle aussi verse des larmes de désespoir. D'ailleurs, la rune haut elfe que Quyl-Isha signifie "chagrin, désespoir" (de mémoire), et représente un oeil qui pleure.

Tout simplement car les Eldars sont les alters égo futuristes des HE^^ Le fluff de 40k est carrément calqué sur celui de Warhammer^^ (Imperium/Empire, EN/HE, le nom des dieux... les Anciens...) avec de trés légères variantes, mais le fond est là.

Fut un temps, la planète de Warhammer était même incluse dans la galaxie du 41e millénaire, isolée par des tempètes Warp. Ca a été abandonné je crois, trop d'incohérence. (notamment sur Slaanesh: il est sensé avoir été créé par nous autres... or, dans le fluff Warhammer, il existe en même temps que les 4 autres^^)


Citation :

Puis la scission eldars noirs/eldars (la chute c'est ça ?), n'est pas sans rappeler la déchirure (scision elfes noirs, hauts elfes)

Tu as bien noté le parallèle en effet^^ (par contre, c'est la Chute avec une maj, par la barbe d'Asuryan^^).
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyMar 29 Juin - 19:26

Shas'o'Yeti a écrit:
Eh bin... chapeau, monsieur l'eldar !

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooonnn!!! Yeti!!! tu est perdu desormais!!

Sinon je dois avouer que c'est bien ecrit...
pour un eldar Smile (raagh je peux pas m'en empecher)
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyMer 30 Juin - 16:14

J'ai enfin trouvé le temps de lire cette histoire, un petit commentaire s'impose:

Apparemment tu t'es pas mal inspiré de Tolkien dans le vocabulaire et les situations (Sulimo, l'Arbre Silpion, sa mort et sa renaissance, les premiers nés ..).
Tu as un bon style d'écriture, trés appréciable, et relativement proche du style de Tolkien (relatif, car il est inimitable Smile ), juste quelques erreurs minimes .
De plus, tu as su magner le background officiel des eldar en l'incorporant dans ton histoire avec brio(notamment l'histoire de Vaul et des 100 épées).

Bref, je ne peux que te remercier pour ce texte et je salue ta motivation et ton enthousiasme pour cette race.

Juste une petite question: combien de temps as tu mis pour élaborer ce récit?


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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptySam 3 Juil - 22:22

Citation :
Apparemment tu t'es pas mal inspiré de Tolkien dans le vocabulaire et les situations (Sulimo, l'Arbre Silpion, sa mort et sa renaissance, les premiers nés ..).
Tu as un bon style d'écriture, trés appréciable, et relativement proche du style de Tolkien (relatif, car il est inimitable Smile ), juste quelques erreurs minimes .

Hihi, tu as effectivement repéré ma principale source d'inspiration Smile J'essaie de retrouver ce style épique qui lui est si particulier. Mais c'est pas évident, et je n'ai malheureusement pas son talent^^ Mais au final, je trouve le résultat pas trop mal^^ (Egaler le Maitre est du domaine de l'impossible xD)

Sinon, merci beaucoup pour tes commentaires Smile

Citation :
De plus, tu as su magner le background officiel des eldar en l'incorporant dans ton histoire avec brio(notamment l'histoire de Vaul et des 100 épées).

Ca a été je trouve le plus compliqué. Eviter la surenchère (qui vient vite mine de rien, on a tous envie que son armée défonce tous^^), et essayer d'adapter cette guerre céleste en un truc cohérent^^ (2 versions existent en fait, radicalement différentes: Necron et Eldar).
Citation :

Bref, je ne peux que te remercier pour ce texte et je salue ta motivation et ton enthousiasme pour cette race.

Et avec une remarque comme celle ci, je ne peux que continuer de plus belle^^

Citation :
Juste une petite question: combien de temps as tu mis pour élaborer ce récit?

En fait, je sais pas trop vu que je fais ca un peu quand ca me chante, genre le soir avant de dormir, hop, une dixaines de lignes écrites sur une page. Une idée, hop je note.

Mais globalement, ca fonctionne comme ca:

- j'ai noté le point de départ: la Guerre Céleste, et l'arrivée: le 41e millénaire. Au milieu la Chute. Ensuite, mettre en ordre les idées que j'avais, éliminer les moins cohérentes, et obtenir au final un fil conducteur.

-Création des titres des chapitres à partir de ce fil
-écriture à la main ensuite.
-Puis tappage à l'ordi: en gros, je me sert du texte écrit à la main comme cadre, et je transforme en style barde (donc Tolkien) en rajoutant des choses si j'ai envie, en en enlevant d'autres etc (ce qui au final peut fortement varier entre la version main et la version tapée).
-je relis, relis et relis, pour que ce soit le plus lisible possible.
-ensuite je poste le chapitre^^

Au final, j'ai du commencé en septembre, et je suis toujours dessus. Mais comme je te le disais, je prend mon temps, il m'arrive de ne pas y toucher pendant un moment.



Bref, assez parlé, voici le chapître 3. Clairement le plus triste de tous, et mon préféré. C'est le tournant de mon récit, là ou l'histoire de mes eldars prend un tout autre chemin. Mais je vous laisse lire et comprendre pourquoi^^

Introduction aussi de mon aspect personnel: les Val'Haeru.






Chapitre Troisième : La Chute d’Ethanon et l’avènement d’Yggdrasil.


« Ne soyez pas nostalgiques des Temps Jadis, car ils sont à présent révolus. »
Ashen-Shugar, Premier Val’Haeru.

« Ainsi vous a-t-il été conté la Légende de l’Yghel Draesil. Mystérieux demeure le présent qu’Isha offrit ce jour- là à ses enfants, car il semblait régénérer les corps et les esprits. Mais surtout, à ceux qui savaient tendre l’oreille, il leur était possible de communier avec les âmes de ceux qui vécurent, et qui demeuraient à présent aux côtés des Dieux dans les Cavernes des Longs Soupirs, là où chaque âme attend d’être jugée avant de se voir donner le droit de marcher dans la demeure des Immortels. Immensément précieux demeurait donc ce cadeau, et de grand chagrin fut sa perte, comme il vous l’a été raconté précédemment. Mais voici, il est temps pour moi de conter des temps plus sinistres encore, et cela m’est d’une grande peine, car immenses furent la souffrance et la douleur en ces temps. Car enfin, le Peuple Eldar s’était élevé et parcourait le vide interstellaire, commandant aux étoiles et aux systèmes selon leur gré, déplaçant des animaux et des plantes d’une planète à une autre, créant moults merveilles selon leur volonté, et parmi elles les Mondes Vierges actuels, sources de si nombreux malheurs, derniers vestiges de leur gloire de jadis. Durant un nombre incalculable d’années, ils bénéficièrent du savoir des Anciens, auprès desquels ils apprirent de grandes choses et développèrent leur technologie et leurs connaissances de l’Univers. Leurs vaisseaux effilés parcouraient les vastes réseaux de la Toile, convoyant de nombreuses richesses d’un bout à l’autre de la Galaxie en seulement quelques semaines de voyage. Grands et glorieux furent ces temps, la race Eldar gouvernait alors la Galaxie et régnait sur un empire florissant et merveilleux.
Mais voici ! Depuis la fin de la Guerre Céleste, les Anciens se savaient sur le déclin. Leur temps en ce monde était à présent révolu, depuis le moment où ils furent privés de leurs pouvoirs. Ainsi, et pour la dernière fois, ils apprirent à leurs enfants de nombreuses choses, et les mirent en garde contre leur chute, car un empire qui s’élevait si haut pouvait tout aussi bien retomber bien bas. Peu d’entre eux écoutèrent leurs sages paroles, et bien leur en a pris. Ainsi s’acheva le temps de cette race millénaire, l’une des premières à avoir parcouru les étoiles, celle qui développa la vie en cette Galaxie, et à qui nous devons tant de chose. Car enfin, lorsque tous furent partis, lorsque la dernière Arche emportant leurs ultimes représentants eût disparu dans les limbes infinies du vide, prit fin la domination des Anciens sur la Galaxie. Leur temps était terminé, l’Age des Eldars commençait. Nulle légende ne parle de ce qu’ils devinrent par la suite, s’ils survécurent ou s’éteignirent à jamais. Certains pensent qu’ils s’installèrent sur une planète lointaine et isolée, mais nul n’a jamais pu le vérifier. Les eldars pleurèrent leurs maitres, il y eût de nombreuses cérémonies et la galaxie toute entière résonna de chants, d’odes et de poèmes composés en l’honneur des temps jadis où ils apportèrent et dispersèrent la vie dans la Galaxie.
Mais voici ! Tel qu’il a déjà été conté, l’empire eldar grandit et se développa, se parant de mille joyaux et de palais somptueux et opulents. Ainsi, sur la lointaine Ethanon, la cité d’Avalondë s’élevait déjà depuis des milliers d’années. Ses hautes flèches cristallines perçaient le ciel, ses dômes polis abritaient de vastes zones de nature verdoyante et luxuriante et ses Temples figuraient parmi les plus beaux qui furent bâtis en ces temps. En leur centre trônaient des statues gigantesques à l’effigie des divinités auxquelles ils étaient dédiés, leurs parures étaient serties de gemmes scintillantes et leur corps était de cristal poli que, chaque jour, les Hauts Prêtres venaient nettoyer. De gigantesques ponts d’argents enjambaient les bras de l’Ithil Shanael, celui que l’on nommait le Fleuve des Soupirs et qui entourait la cité. Un bois féérique l’englobait, et il fut appelé Vaniar Anarnen, le Bois aux Murmures, car la légende raconte que les âmes de ceux qui vécurent parlaient aux oreilles de ceux qui y pénétraient et qui savaient les écouter. Ainsi, grande fût la gloire d’Alvalondë et majestueuse fût elle, car elle demeurait parmi les plus belles cités que comptait l’empire eldar. Mais si grande et si puissante qu’elle fût, sa lumière n’était pas éternelle pour autant car toujours rôde l’Ombre là où la Lumière des Dieux faiblit.
Car voici ! Ethanon demeurait assez distante de l’empire, rejetant les manières éloquentes de la cour et le culte de la jouissance et de la richesse en vigueur, préférant profiter des mystères de la nature plutôt que d’explorer ceux du plaisir, sous toutes ses formes. Pourquoi se suffire à soi même ? Pourquoi créer de somptueux palais, dans le seul but de satisfaire son égo ? Que sont des merveilles si elles ne sont érigées non pas à la gloire d’un Dieu, mais à sa propre personne ? Trop peu furent- ils, et ceux d’Ethanon furent parmi eux, à ressentir les prémices de grands changements dans la société eldar. Infimes ils demeuraient encore, mais chacun d’entre eux se rappelait les sages paroles des Anciens, et c’est au sommet de la pente que l’on peut encore avoir le choix. Et ils s’en rappelèrent lorsque le temps fut venu. Mais cela est une autre histoire, qui plus tard vous sera contée. Car enfin, certains des nobles de la cour impériale en vinrent à jalouser les vastes cités édifiées sur Ethanon, et particulièrement Alvalondë. Pour eux, de tels joyaux se devaient d’être pleinement intégrés au sein de l’Empire. Ils ne pouvaient souffrir que de telles merveilles ne leur appartiennent pas. Pour la majeure partie d’entre eux, cela se limita à du simple désir, à de l’envie, et beaucoup furent ceux à essayer de dépasser ou égaler sa beauté. Mais sans succès. Cependant, chez deux d’entre eux, le désir se mut en jalousie, et la jalousie laissa place rapidement à la haine. Aussi, en vinrent-ils à haïr leurs frères et à comploter contre eux. Ces nobles sont connus comme Ahel Nargoth, les Noirs Ennemis, car grands furent le chagrin et la tristesse qu’ils apportèrent à leur peuple. Leurs noms étaient Makar Eshinel et Valumiel Haerith, qui présidaient au système d’Arkimar, et maudits demeurent- ils à présent à travers les contes et les lamentations eldars. Car enfin un grand pouvoir ils possédaient, et un puissant empire commercial servait leurs intérêts. Durant de longues années, ils semèrent les graines de la discorde à la cour pour retourner le frère contre le frère, afin de s’emparer des richesses et des merveilles qu’ils convoitaient sur Ethanon. Ainsi, ils en vinrent même à interférer auprès du Conclave, pour retirer Ethanon des planètes impériales. Mais si grande que fut leur emprise, jamais ils ne purent retourner la cour contre son peuple. Aussi leur haine en vint elle à grandir, elle s’amplifia et bientôt ils n’eurent plus qu’une seule et unique obsession : détruire Ethanon et son peuple, mettre à bas les palais de cristal, piétiner les vastes plaines et brûler les forêts. Mais ils avaient besoin d’une armée, une grande armée qui traverserait le vide à travers la Toile, aussi, tel était leur but initial de corrompre d’autres nobles, et particulièrement le système de Shaeldon, admirateurs sans faille de Khaine le Dieu de la Guerre.
Et voici ! Leurs espoirs épuisés, ils décidèrent de constituer cette armée seuls. Leurs vaisseaux commerciaux furent réquisitionnés, et de nombreux fanatiques et mercenaires furent engagés. Car enfin, nombreux étaient les eldars, même en ces temps lointains, à explorer les voies du plaisir, et cette sombre entreprise en faisait partie à leurs yeux. Alors les cieux se couvrirent, les usines crachaient une fumée noire et opaque, alors que de plus en plus de vaisseaux sortaient des chantiers de construction. Nul ne s’aperçut de rien, car un grand nombre de nobles étaient déjà tournés vers leur propre plaisir, et il n’en fut qu’une poignée pour voir que quelque chose se passait. Mais, malheur à eux, ils furent traqués et exterminés, et les seuls qui en réchappèrent se cachèrent dans des endroits reculés. L’armée grandissait, leurs forces étaient nombreuses et peu expérimentées, mais elles compensaient cette tare par leur grand nombre. Et voici que tomba le dernier rempart qui protégeait Ethanon : la Flotte de Lumière, bras armé de l’Athal Naaru, sous le commandement de l’Amiral Shensha’th Athwenildë. Car dans tout l’empire se préparait un évènement rare : le couronnement du nouvel Empereur Shagael, Lumière des Etoiles Innombrables. Une gigantesque parade était prévue, un défilé des plus grandes armées de l’Empire et des meilleures flottes. La Flotte de Lumière en faisait partie. Durant plusieurs mois, Ethanon serait donc vulnérable. Qui donc s’attendait à cela ? Jusqu’où la jalousie pouvait- elle mener ?

Makar Eshinel et Valumiel Haerith lancèrent l’assaut lorsque la fête battait son plein. Des milliers de vaisseaux convergèrent vers Ethanon, des transports de troupes pour l’immense majorité d’entre eux. Les cités étaient frappées une à une, les tours mises à bas, les bâtiments incendiés et les routes coupées, les femmes violées, les enfants éventrés et les vieillards massacrés. Les défenses étaient peu nombreuses car d’une part elles se trouvaient avec la flotte et d’autre part, ce qui restait sur la planète se concentrait à Alvalondë. La vague déferlait inéluctablement, balayant tout sur son passage. Jusqu’à ce qu’elle se fracasse sur les blanches murailles d’Alvalondë, sans parvenir jamais à l’entamer. Toute tentative de communication était tout bonnement anéantie, si bien que toutes les cités en vinrent à tomber. Mais un enfant réussit pourtant à prévenir la flotte en utilisant la radio de son père massacré. Il mourut des suites de ses blessures quelques heures plus tard, mais son nom est révéré au même titre que les plus grands héros. Ainsi, Ethanon se couvrit de ruines, et de lourds nuages de fumée s’élevaient des cités brisées. Alvalondë restait debout seule et assiégée par une armée supérieure en nombre. Nul ne semblait pouvoir leur venir en aide, et la gloire d’Ethanon semblait toucher à sa fin.

Mais voici ! Alors que tout espoir avait disparu, alors que chacun des eldars d’Yggdrasil sentait la fin approcher, les cors de guerre résonnèrent et les rayons du soleil percèrent le ciel. Soudain les portes d’Alvalondë s’ouvrirent, et vint alors au devant des renégats les armées d’Ethanon rassemblées, et au devant marchait Tilmael, de la Maison Tanagar. Implacable demeurait leur marche et chacun savait que peu ressortiraient vivants de cette bataille. Nul ne pouvait décrire le courage de ces guerriers, car chacun d’entre eux était déterminé à se battre, à défendre son peuple, afin que le sang de l’innocent ne coulât plus. Tous savaient que cette bataille ne servirait qu’à gagner du temps, car enfin, lorsque le dernier d’entre eux serait tombé, plus personne ne s’opposerait à ces terribles ennemis, et même les pouvoirs de Manwë et Yvanna ne pourraient faire grand-chose. Alors soudain résonnèrent d’autres cors, et ceux-ci étaient le tonnerre même, les cieux en tremblèrent et se déchirèrent et beaucoup furent- ils parmi les renégats à prendre peur, car ce son pénétrait au plus profond de leurs âmes et de leurs coeurs. Car voici ! Dans une vague de lumière éblouissante et un grondement de tonnerre, s’avancèrent les Val’Haeru, les Guerriers du Sabre de Lumière, ceux dont on dit que là où ils vont ils apportent avec eux la bénédiction d’Isha. D’or était leur armure, ornée de branches entrelacées et harmonieuses, immaculées étaient leurs robes, frappées du symbole de la Fleur d’Or d’Yghel Draesil, et elles flottaient au vent à mesure que la brise soufflait. J’eus l’immense honneur d’apercevoir un Val’Haeru, et nul mot je ne pourrais employer pour vous décrire l’impression de sagesse et de majesté qui émanait de chacun d’eux. Et ainsi, ils étaient rassemblés, dans la Plaine de Cristal, pour se battre aux cotés de leurs frères, et derrière eux claquaient leurs somptueux étendards frappés de la Fleur d’Or d’Yghel Draesil, symbole du Temple d’Isha et des Val’Haeru. La simple vue de ce symbole suffit à semer la terreur dans l’esprit des renégats, mais menés par Makar en personne ils étaient déterminés. Alors s’avança dans la plaine Enentari-Indar, Première Val’Haeru, et tels furent ses mots qui portèrent très loin, et ses larmes coulèrent sur ses joues pâles:

« Voici ô Noirs Frères ! Que jamais vos âmes ne trouvent le repos, que l’entrée en la Cité Eternelle vous soit à jamais refusée ! Soyez maudits, vous qui avez versé le sang de l’innocent ! Le sang de mes frères et de mes sœurs ! Le sang des enfants et des vieillards ! Puissent vos corps flétrir et vos terres dépérir, puissent vos noms être châtiés à jamais ! Sois maudit toi Makar, qui incarne le Mal! Vous avez brisé des cités, vous avez brisé nos âmes et blessé nos cœur ! Mais vous ne briserez point Alvalondë tant que mon peuple et moi pourrons nous tenir debout ! Puissiez-vous à présent ressentir la vengeance du Peuple d’Ethanon ! »
Alors Makar s’avança à son tour, dans son armure noire comme la nuit, et il portait au côté un heaume tout aussi noir et ouvragé, serti de rubis éclatants. Le regard plein de haine et de colère, empli d’une volonté de verser le sang, ses mots étaient chargés d’un profond mépris envers le noble peuple d’Ethanon et tels furent-ils:

« Sottises demeurent tes mots, ô pathétique Val’Haeru ! Car voici ! Nul n’arrêtera mes armées, votre ridicule pouvoir sera balayé, votre cité sera réduite en cendres, comme l’ont été ses sœurs avant elle ! Nul ne viendra vous sauver à présent ! Que la colère de mon peuple s’abatte sur vous ! Puisse le Néant vous submerger et la peur être votre seule compagne ! Et lorsque tes frères seront tombés, lorsque tu comprendras l’erreur que ton peuple et toi avez faite, alors je viendrai balayer ta pitoyable petite âme ! »

Ainsi parla Makar, Noir Commandeur des Armées Sombres, avant de s’en retourner vers le sommet de la colline où il dirigerait l’assaut. Et soudain les cors ennemis sonnèrent, et tous se préparèrent à la bataille inéluctable qui scellerait le destin d’Alvalondë et de son peuple, celle qui plus tard fut connue sous le nom de Dagor Arva’Enari, la Bataille de la Plaine de Cristal. Alors s’avança aux côtés d’Enentari-Indar ,Tilmael Tanagar, chef de la Haute Maison Tanagar, celle dont on dit qu’ils demeurent les messagers de Khaine, et ainsi parla- t-il à celle envers qui il éprouvait un profond respect :
« Voici, ô Première Val’Haeru ! C’est un honneur de combattre à tes cotés ! Puissions-nous nous retrouver en les vastes salles du Palais Aux Mille Lumières, lorsque nos âmes seront parties ! »
Se tournant vers lui, elle lui répondit d’un ton encore plein de tristesse et de colère :
« Tout l’honneur est pour moi…Père. Ce qui a été fait ne peut plus être corrigé. Mais à présent, notre peuple a besoin de nous. »

Il inclina la tête en signe de respect, et retourna parmi les siens. Alors l’ennemi s’élança à travers la plaine, dans un cri de rage assourdissant, le ciel se couvrit de nuages sombres et denses qui masquèrent les rayons de Niel Dashan, alors que le tonnerre grondait.
« Nous y voilà… » pensa alors Enentari-Indar. Mettant son sabre au clair, celui-ci irradia d’une intense lumière alors que d’antiques mots de pouvoir étaient prononcés. Puis, dans des gestes amples et gracieux, ses frères et sœurs Val’Haeru firent de même, et bientôt, ce fut comme si la plaine n’eût jamais été recouverte par un ciel orageux et lourd comme la forge de Vaul. Car les Guerriers du Sabre de Lumière, les défenseurs de la Fleur d’Or, étaient prêts au combat. Alors la Première Val’Haeru s’élança dans la plaine, et, bientôt imitée par ses frères et sœurs, elle lança le cri « Iolavail Val’Haeru ! » pour la dernière fois.
Tilmael Tanagar se trouvait au milieu des osts de l’Athal Naaru lors de cette charge héroïque. Ses guerriers étaient nerveux, et la peur enserrait leurs âmes, mais la vue de leurs frères et sœurs Val’Haeru chargeant l’ennemi les transcenda tous. Sortant sa lame spectrale, il lança à son tour :

« Mes frères et mes sœurs ! Tant que l’un d’entre eux sera debout, je veux que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour leur montrer qui sont les vrais guerriers ici ! Par la barbe d’Asuryan, qu’il ne soit pas dit qu’un Val’Haeru surpasse un Tanagar en combat ! A la guerre mes frères ! A la guerre ! Pour la gloire d’Alvalondë ! »
En vérité, il savait qu’ils n’arrivaient même pas à la cheville du plus faible d’entre eux, mais cela galvaniserait ses guerriers. Alors les armées de l’Athal Naaru s’élancèrent à leur tour dans la plaine, à grands cris, derrière les légendaires Val’Haeru, et nul ne semblait pouvoir les arrêter. La charge fut infiniment mortelle, et nombre de valeureux guerriers mordirent la poussière avant même de s’en rendre compte. Les renégats tombaient par dizaines, fauchés par la vague inéluctable de la vengeance. Le sang ils avaient fait couler, et à présent, par le sang ils payaient le prix de leur folie. Mais de nombreux autres guerriers tombaient pour défendre leur peuple, et cette bataille fut d’un grand chagrin, et immense fut ma tristesse lorsque mon père me la conta. Car si grands et si déterminés qu’ils étaient, ils n’en étaient pas moins mortels, et chaque mort était une profonde blessure pour les eldars d’Ethanon, car faibles demeurent les naissances chez les eldars. Ainsi furent-ils nombreux à passer le Tissu de l’Infini, leurs âmes à jamais blessées par une arme plus perfide que toutes les autres. Ces âmes allaient errer dans les profondes cavernes des Longs Soupirs, ne trouvant point de repos jusqu’au Rhana Dandra, où ils reviendront se battre aux côtés de leurs frères. L’espoir s’estompait peu à peu, et tous semblaient inéluctablement perdus.
Mais voici ! Entourés par un halo de lumière pure, les Val’Haeru se battaient avec une rage et une détermination sans faille. Leurs sabres virevoltaient en sifflant, fauchant à chaque passage des dizaines d’ennemis. Ils combattaient dos à dos, dans une danse aussi gracieuse que terriblement mortelle. Pour chacun d’entre eux qui tombaient à genoux, mortellement blessé, c’étaient des centaines d’ennemis qui périssaient, profondément entaillés. Nul poème ne pourra jamais chanter leur gloire et leur courage à leur juste valeur, car le peuple d’Ethanon doit son salut à ces nobles guerriers. Mais si forts ils étaient, ils étaient peu nombreux, et chacun d’entre eux qui périssait était un lourd tribut sacrifié sur l’autel de la victoire. Et ainsi en vinrent- ils à n’être plus que quelques dizaines debout et vaillants, puis dix, puis cinq, jusqu’à ce qu’il ne reste bientôt plus qu’ Enentari-Indar et ses deux meilleurs disciples, en sueur dans leurs robes toujours immaculées et leurs armures d’or.

Ashen Shugar observait la bataille à travers la paroi translucide du dôme de cristal poli. Nombreux étaient les sentiments qui le rongeaient de l’intérieur. Il serra Ashanel, l’épée d’Enentari-Indar, symbole du plus haut grade Val’Haeru. Il savait qu’elle l’avait ensorcelé avant la bataille. Il savait aussi pourquoi. Mais il ne pouvait s’y résoudre. La simple vue de l’épée qu’il serrait à présent ne lui rappelait que trop ses responsabilités futures et le fardeau qu’il aurait à porter. Il ne pouvait se résoudre à demeurer le dernier Val’Haeru. Sa place était là- bas, à leurs côtés, sabre au clair. Il voulait se battre ! Il voulait défendre son peuple, lui aussi. Il ne savait pas qu’il ne le pouvait pas. Le regard empli de rage et de tristesse, il reporta ses yeux au loin.
Enentari-Indar mit à bas son casque. Du sans coulait de sa tempe droite, là ou l’épée de son ennemi avait violemment heurté le heaume finement ouvragé. Elle considéra un instant son adversaire qui gisait à ses pieds, implorant d’une voix faible et apeurée sa pitié. Elle lui donna une mort rapide et peu douloureuse. Bien moins que ce qu’il méritait. Nombre de ses compagnons étaient morts à présent. Ils s’étaient battus jusqu’à leur dernier souffle, donnant jusqu’à leur âme pour préserver la vie ne serait -ce que d’un seul enfant d’Alvalondë. Ce serait donc sa dernière bataille, elle en avait conscience. Elle eût soudain une pensée pour Ashen Shugar, son meilleur disciple. Un sentiment profond était né entre eux, mais elle l’avait toujours refoulé. A présent, celui-ci ressortait au grand jour et lui donnait une partie de sa force. Si les circonstances avaient été autres, ils auraient surement fondé une famille. Mais elle savait qu’il ne pouvait plus en être ainsi. Ashen Shugar serait le dernier Val’Haeru, et il aurait la charge de faire renaître le Temple de Lumière. Plus jamais la Fleur d’Or ne retrouverait son éclat de jadis, mais elle perdurerait au moins. Voilà pourquoi il ne pouvait pas se battre à ses côtés en ce jour. Pourquoi elle l’avait ensorcelé. Pourquoi elle en avait reçu l’ordre, de Manwë lui-même. Elle avait vertement protesté, elle avait même versé des larmes. Mais impassible il était resté, comme il restait toujours si sage il était. Ré-empoignant son épée, elle s’élança de nouveau. Ils n’étaient plus que deux Val’Haeru à encore se tenir sur la plaine. Son compagnon tomba, transpercé par cinq épées, non sans avoir mis fin à la vie de ses adversaires et à trois autres. Il était mort en brave. Elle courut alors vers la colline devant elle, parant et taillant dans la masse. Elle était blessée, mais ne le sentait pas. Elle se battit avec plusieurs officiers, qu’elle mit à bas. Plusieurs guerriers vinrent à elle, elle les balaya. Deux généraux vinrent eux aussi, mais elle était épuisée. L’un d’eux mordit la poussière, mais le second la blessa au flanc. Elle tomba à genoux, le souffle court, son épée plantée à ses pieds. La réalité vacilla. Le général devant elle pointa son épée sur sa gorge, mais il fut arrêté par un cri lointain. Makar s’avançait en courant vers elle. Il s’agenouilla devant elle, le visage à quelques centimètres du sien marqué d’un rictus méprisant :
« Pathétique Val’Haeru, ne t’avais -je point averti ? Ton pitoyable pouvoir ne pourra rien ! Ton peuple et toi serez balayés ! A présent, je vais prendre ton âme comme je te l’ai promis ! Mais dans ma magnanimité, je t’accorde une dernière parole. »
Enentari-Indar luttait pour rester consciente. Sa vision se troublait et elle se sentait faible. Elle avait perdu beaucoup de sang, mais sa tâche n’était pas accomplie. Elle avait attendu ce moment depuis le début de la bataille. Elle allait mourir, elle le savait, mais pas en vain. Elle leva les yeux et lui cracha au visage :
« Soyez maudits, toi et tes traitres ! »
Avec une rapidité sans pareille, elle agrippa le pommeau de son sabre, et dans un geste fluide en même temps qu’elle se levait, décapita Makar dans une gerbe de sang. Son corps flasque tomba à ses pieds, sans vie. Alors nombreux furent- ils pour venir la tuer et plus nombreux encore furent- ils à être terrassés. Elle périt, sabre à la main, percée de toutes parts de dizaines de lames, dans l’honneur et la gloire. Ici s’achève l’histoire d’Enentari-Indar, Première Val’Haeru, fille de Tilmael Tanagar, chef de la Haute Maison Noble Tanagar. Ici débute sa légende.

Les larmes coulaient sur les joues d’Ashen Shugar. La colère le submergeait. Il savait qui en était responsable, et il savait aussi que ce n’était pas la bonne personne vers qui il la tournait. Il continuait à fixer l’endroit ou sa bien-aimée était tombée. Cette blessure en son âme ne se refermerait jamais, et la dernière image de la femme qu’il aimait resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Manwë traversa la porte ouvragée qui menait au dôme. Son visage ne laissait rien transparaitre, comme à son habitude. Ainsi demeurait sa sagesse et tels furent alors ses mots :
« Je sais ce que tu ressens ô Ashen-Shugar. Grande aussi est ma tristesse. Mais voici, sache qu’ils ne sont pas morts en vain. Chaque mort a un but. Chaque but sert l’Ordre des Choses. »
La colère submergea Ashen-Shugar alors que ses larmes continuaient à couler :
« J’aurais dû y être moi aussi ! Ma place était à leurs cotés ! Ils sont morts à présents ! Tous ! Et je suis le dernier ! »
« Je partage ton chagrin mais… »
« Et que savez -vous ? Qui êtes- vous donc ? Mes frères sont morts, mes sœurs ont péri et vous osez venir me parler de chagrin ? »
Un instant, il eut une envie profonde d’en finir avec lui. Il fit mine de sortir Ashanel de son fourreau, mais il fut assailli par une violente douleur à la tête et tomba à genoux, le souffle court. Manwë n’avait pas bougé, et le fixait dans les yeux. Il s’approcha alors de lui, d’un pas ample, ses robes immaculées flottant derrière lui. Ashen-Shugar essayait de retrouver ses esprits. Le Seigneur de l’Athal Naaru tendit alors la main pour l’aider à se relever. Ashen-Shugar l’agrippa d’une main ferme. Alors il vit. Il vit les tours cristallines mises à bas, il vit les bâtiments en flammes et les allées noircies, il vit les corps démembrés, les enfants hagards et la détresse des femmes. Il vit Alvalondë en ruine, et son peuple anéanti. Il vit la fin des siens. Lorsqu’il revint à la réalité, il était profondément bouleversé.
« Pardonnez-moi, ô Seigneur ! J’oublie votre sagesse. Ma colère m’aveuglait. Ce que vous avez fait était nécessaire.»

« Nul besoin de pardon, ô Ashen-Shugar. De grands chagrins sont ces temps, mais c’est un chemin qu’il nous faut emprunter. Parfois des sacrifices sont nécessaires pour sauvegarder des millions de vies. »

D’un geste de la main, il lui intima de sortir. Il posa une dernière fois ses yeux sur la personne la plus sage parmi son peuple, avec Yvanna, inclina sèchement la tête en signe de respect, puis il sortit. Manwë s’approcha du dôme. Son regard portait loin, très loin, jusqu’aux confins de la bataille. Celle-ci touchait à son terme. Les Val’Haeru étaient tombés, et les derniers Tanagar suivraient aussi, sabre en main. Le sang imbibait la plaine. Un sang versé en vain. Un sang de honte pour les eldars de l’Empire. Ce jour resterait gravé dans les mémoires des eldars d’Ethanon jusqu’à la fin des temps. Alors Manwë ferma les yeux.

Le Portail Toile s’ouvrit brusquement, mais avec grand silence. Le premier vaisseau à en sortir fut le Son of Isha, vaisseau Amiral de la Flotte de Lumière, commandée par nul autre que Shensha’th Athwenildë, Haut Amiral des armées de l’Athal Naaru. Derrière lui, venait la flotte au grand complet. Ils avaient reçus les messages de détresse envoyés avec l’énergie du désespoir, et ils avaient rompu le protocole impérial, au risque de provoquer une crise diplomatique. L’Amiral avait éclaté de rire lorsqu’on lui avait signifié cela, et avait rétorqué :
« Le sang de mon peuple est en train de couler, et je me trouve là à faire les fanfaronnades pour un Empereur arrogant et vaniteux. Que celui qui veut m’empêcher de secourir mon peuple essaie donc. Il deviendra alors mon ennemi et sera balayé. »
Il s’en était alors retourné et avait ordonné à ses capitaines de mettre le cap sur Ethanon le plus rapidement possible. Le voyage à travers la Toile avait duré deux semaines à pleine vitesse. Ce qu’ils voyaient tous à leurs pieds leur brisait le cœur et même leurs âmes. Le ciel d’Ethanon était couvert de nuages noirs. Partout, d’épaisses volutes de fumée montaient vers le ciel, à des endroits précis de la planète. L’Amiral comprit alors, horrifié, qu’il s’agissait des emplacements des cités et des villes. Il repensa aux gens qui vivaient là, aux femmes et aux enfants. Il repensa à ces milliers d’âmes qui, sûrement à présent, étaient perdues. Il agrippa sa gemme-com, les yeux pleins de larmes et lança :

« Escouades Faolchu Un et Deux, appareillez vos Nightwings. Je veux un vol de reconnaissance au dessus de chacune des cités en bas. Sauvez ceux qui peuvent encore l’être. Ramenez- en le plus possible ! »
Et soudain il aperçut un vaisseau devant le sien, escorté par deux frégates légères. Un visage apparut sur son écran :

« Je suis Valumiel Haerith, commandant en chef de la Flotte d’Azur. Ethanon est en état de siège. Veuillez faire demi-tour, et retournez d’où vous venez. »
Shensha’th Athwenildë ne répondit même pas. Il donna l’ordre à ses croiseurs d’ouvrir le feu, d’anéantir cette flotte de traîtres et de mécréants. Les pulsars zébrèrent le vide alors que des gerbes d’énergie jaillissaient des flancs des destroyers de l’Athal Naaru. La bataille serait courte. Les renégats n’avaient pas prévu d’affronter la flotte de l’Athal Naaru, et ils s’étaient arrangés pour la tenir éloignée d’Ethanon. C’était sans compter sur la détermination de son peuple qui avait réussi à la contacter. Il tourna alors les yeux vers la plaine et vit Alvalondë debout et fière, mais assiégée. Elle ne tiendrait plus très longtemps. C’est alors que le miracle se produisit. Un miracle qui resterait gravé dans la légende.

Car voici ! La terre se mit à trembler, de profondes fissures marquèrent la plaine aux alentours d’Alvalondë, les arbres oscillèrent et des crevasses apparurent alors que de puissants craquements se faisaient entendre. Alors le ciel s’embrasa, une lumière éblouissante envahit la plaine, et nombreux furent les ennemis à tomber à genou les yeux brûlés. Et soudain, sous les rayons de Niel Dashan qui perçaient les nuages, la fière cité d’Alvalondë s’éleva dans les airs. Les renégats furent terrifiés à la vue de ce spectacle et beaucoup furent pris de folie. La cité prenait de l’altitude, et de gigantesques blocs de roches et de terre se détachaient de la massive structure pour venir s’écraser en contrebas.

L’Amiral n’en croyait pas ses yeux. La cité s’élevait bel et bien ! Cela était à peine croyable et pourtant il le voyait . Soudain, une présence familière s’imposa à son esprit. Comprenant ce que celle-ci lui demandait, il agrippa sa gemme-com, le cœur lourd, et lança :
« A tous les croiseurs de la flotte. Mettez vous en orbite stationnaire au dessus de la plaine. Armez les pulsars. C’est un ordre ! Athwenildë terminé.».
Il savait ce que cela impliquait, mais ne pouvait s’y résoudre. Il ne put dès lors plus retenir ses larmes.
Manwë se tenait toujours au même endroit. Il observait la plaine devenir de plus en plus petite à mesure que la cité s’élevait. Des pensées multiples qui assaillirent son esprit à ce moment, il en est une qui prédominait : la survie de son peuple. Il avait vu des futurs innombrables, il savait ce qui l’attendait. Mais le chemin demeurait long et toujours sinueux et lui-même ne savait pas très bien vers quoi ils avançaient. C’est à cela qu’il pensait à ce moment précis. Il implora les Dieux de lui venir en aide, mais il savait que c’était vain. Depuis la disparition du Pont d’Or, les Dieux n’intervenaient plus. Isha aurait balayé ses ennemis, aussi facilement que l’on souffle sur la poussière amassée sur un trop vieux livre. Mais elle ne pourrait répondre à son appel. Telle est la volonté d’Asuryan, Celui Qui Est. La cité s’élevait encore et encore et bientôt, la plaine ne fut plus qu’un point sombre à travers le dôme poli. Manwë fut alors assailli à travers sa gemme-com de demandes d’ordres de la part des capitaines en orbite. Il savait ce qu’il devait faire. Et il savait pourquoi. Il regarda une dernière fois la plaine qui l’avait accueilli son peuple et lui, aux temps jadis où les Dieux s’étaient tenus là, et, d’une voix brisée par le chagrin, il lança :
« Ataeloren… »
Et ce fut alors un déluge qui s’abattit sur la plaine. Des milliers de pulsars zébrèrent le ciel, et s’écrasèrent sur le sol, vitrifiant à chaque impact de larges surfaces. La roche fondit, l’atmosphère s’embrasa, les arbres se calcinèrent instantanément, les lacs et les fleuves à proximité bouillonnèrent alors que de lourds nuages de vapeurs s’élevaient dans les airs. Le Bois Aux Murmures était en flammes. Les derniers bâtiments des cités alentours furent réduits en poussière, alors que les renégats et leurs armées étaient balayés, une bonne fois pour toute, de l’Existence. Par le feu ils avaient fait couler le sang, par le feu ils périssaient à présent. Tel était le bûcher de la vengeance. Alors, pour la seule et unique fois de son existence, des larmes coulèrent des yeux de Manwë, Seigneur de l’Athal Naaru, alors que la plus belle plaine de la planète était détruite sous ses yeux. Trop lourd était ce fardeau, même pour un être aussi sage que lui. Lorsque, anéanti, il donna l’ordre de cesser le feu, il ne restait de la plaine qu’une tache noircie. Plus rien des vastes étendues vertes et or, plus rien des oiseaux et des chevaux, ils avaient fuis depuis longtemps. Peut être Ethanon retrouverait elle sa beauté de jadis un jour. Mais ce serait sans son peuple, car cette blessure était trop profonde. Il s’avança alors vers l’Yghel Draesil, dont il savait qu’il ne refleurirait plus jamais à présent, posa une main sur son tronc lisse et lança :
« Voici ô Mère ! Notre terre est morte ô Isha. Ton cadeau a été brisé. Tes Enfants t’ont déçue. La haine et la folie les ont submergés. Le frère a fait couler le sang du frère. Nous ne méritons plus ce présent. Le joyau d’Ethanon, la cité bâtie en ton nom, n’est plus qu’un souvenir. Sa lumière s’est éteinte. Nul phare ne brillera plus dans le noir à présent. Mais nous sommes l’Athal Naaru. Nous sommes les Eldars. Et Yggdrasil sera à présent notre demeure jusqu’à la fin des temps. »
Alors la Flotte de Lumière entoura ce qui allait devenir le vaisseau-monde Yggdrasil et, ensemble, ils s’éloignèrent de leur patrie. Elle mettrait du temps à panser ses plaies, mais la nature reprendrait ses droits. Comme toujours. Ainsi s’achève le terrible récit de la Chute d’Ethanon la plus merveilleuses et la plus belle planète des eldars. De grande peine fut la perte de cette planète, et l’écho de cette blessure résonne encore aujourd’hui dans le cœur des eldars d’Yggdrasil car sa chûte jetait les prémices d’une chose plus terrible encore que toutes celles qui furent : la Chûte du Peuple Eldar et la naissance de l’Ennemi.. Chacun se souvient de sa beauté, de ses plaines et de ses océans. Chacun sait ce qu’ils ont perdu en ce jour, et c’est quelque chose qu’ils ne doivent point oublier. Moi-même je ne peux qu’en parler avec grand chagrin, et une peine immense car j’eus jadis le privilège d’aller en Alvalondë. Mais à présent, elle demeure à jamais perdue, et nul ne pourra plus voir ces tours effilées. Sauf ceux parmi les eldars qui auront été choisis. Mais ce temps n’est pas encore venu. Allez à présent, et laissez-moi reprendre mes esprits. Ces légendes sont dures pour moi car elles ravivent des cicatrices encore douloureuses et vives. Mais n’oubliez jamais Alvalondë et Ethanon, car même en souvenir, elles veilleront sur vous lorsque la Nuit viendra, lorsque l’Ombre dévorera la Lumière. »
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptySam 3 Juil - 23:15

Eh bien que dire ? C'est très agréable de te lire. En fait, les Noirs Ennemis sont une variante d'eldars noirs, si je comprends bien. Et donc, l'histoire de ton vaisseau-monde commence par le refus de participer au défilé pour aller sauver Ethanon.

J'aime beaucoup le style en tout cas, et ça me motive bien pour l'histoire de mon sept, à la différence près que ça sera moins bien écrit je pense Wink
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyDim 4 Juil - 0:14

Citation :
En fait, les Noirs Ennemis sont une variante d'eldars noirs, si je comprends bien.

A peut près ca, le coté sadique et dégénéré en moins. C'est vraiment le prémice à la Chute, on doit sentir que dans des milliers d'années , ca va péter^^ (là, ca gonfle juste).Makar va jusqu'à vouloir détruire ses propres frères pour ne plus qu'Alvalondë brille.

Citation :
Et donc, l'histoire de ton vaisseau-monde commence par le refus de participer au défilé pour aller sauver Ethanon.

Ils y particippent (le temps de la bataille d'Ethanon en fait), mais quand ils recoivent les messages de détresse, ils n'hésitent pas une seule seconde, et viennent au secours de leur peuple. En gros oui, l'Histoire d'Yggdrasil en lui même débute ici, avec le Grand Exil, que j'explique au chapitre suivant^^
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 5 Juil - 22:43

Superbe récit. Trés bien conté, dans ce style si prenant. Encore une fois, il y a des similitudes avec Tolkien, notamment le massacre d'Alqualondë si je ne m'abuse. Et tu as su incorporer ce passage à l'historique des eldars avec l'intervention des ancêtres des eldars noirs.
J'ai l'impression aussi que tu t'inspire un peu de Eragon non? pour la formation des noms (Val'haeru..)

En tout cas, encore une fois bravo pour ton talent d'écrivain (même si tu n'arriveras jamais à égaler le Maître [enfin quelqu'un qui est d'accord avec moi, personne ne pet l'égaler] )

J'ai bien hâte de lire la suite.

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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyVen 9 Juil - 20:15

Yggdrasil c'est pas un truc de la mytologie Scandinave ????
Je peut me tromper !!!!
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyVen 9 Juil - 21:00

Tout a fait, yggdrasyl est l'arbre du monde selon les scandinaves mais il me semble que le sujet a déjà été lancé non?
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyDim 19 Sep - 17:49

Mais voici! Une biographie qui nous promet une histoire trépidante, quoiqu'avec pas mal de références à Tolkien. En tout cas ca rend plutôt bien le style Eldar ;-)

Car voici! Un récit qui semble s'appuyer sur le fluff des Eldars de manière très fidèle, j'attends vraiment la suite (même si j'ai pas encore tout lu)

Et voici...le seul défaut que je peux trouver, c'est qu'il y a trop de "et voici" au début des paragraphes Laughing
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyDim 19 Sep - 17:53

super l'histoire ^^ lol! lol! 9/10
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyDim 19 Sep - 20:14

Un eldar qui ecrit, c'est normal! Ils ne font que parler depuis qu'ils ont créer slannesh et comme disait Bourvil: le dire c'est bien... Mais le fer... C'est mieux! °hips°

Juste une question en fait: c'est un vrai nom de vaisseau monde??!

Ou t'a laisser ton chat taper le nom?

PS: je suis pas grand lecteur donc j'ai juste regardé les commentaires... C'est bizarre mais ca me rappèle ce qui se passe actuellement sur la terre: pour le moment ca gonfle, avant la chute!
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 20 Sep - 15:15

Héhé, ces commentaires me rappellent qu'il faudrait que je boucle le chapitre 4 pour pouvoir le poster lui et les suivants :p Merci à vous Smile

Citation :
Et voici...le seul défaut que je peux trouver, c'est qu'il y a trop de "et voici" au début des paragraphes Laughing

C'est récurrent, j'essaie de corriger ça dans les suivants. En fait, pour le justifier (mais si tu as lu les bouquins d'avant le SDA, tu t'en rendras compte), il faut imaginer ce récit raconté à la manière d'un conte vivant, par un ancien devant une foule de jeunes eldars. D'où l'utilisation récurrente,pour faire varier le rythme Smile


Citation :
Un eldar qui ecrit, c'est normal! Ils ne font que parler depuis qu'ils ont créer slannesh

Vil Mon Keigh, puisse tu périr face aux armées de mes frères rassemblées! :p


Citation :
Juste une question en fait: c'est un vrai nom de vaisseau monde??!

Yggdrasil est le vrai nom de mon VM oui^^ Tiré directement de la mythologie Scandinave (l'Arbre Monde, qui soutient les 9 mondes). Contraction des mots eldars Yghel et Draesil
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyVen 14 Oct - 1:46

*compétence archéologie: +25*

*faille spatio temporelle. Le chapitre 4 a été perdu*

En fait non, mais il est mauvais... très mauvais, du coup vais le refaire^^

Par contre, voici le suivant, sur la Chute pour ceux qui aiment Slaanesh... mais vue d'un point de vue différent...

Bonne lecture^^

Chapître Cinquième : La Chute.

«Aurë entuluva! Aurë entuluva Eldari nashten ! » « Le jour reviendra ! Oui, ô peuple des Eldars, le jour reviendra ! »
Eldrad Ulthran, Grand Prophète d’Ulthwë.



« Ainsi, les années passèrent, puis les siècles et les millénaires. Avec le temps, l'Histoire fut contée en légende, et les récits du peuple d'Ethanon furent chantés aux jeunes eldars comme un conte épique avant de sombrer dans les songes de la nuit. Et alors qu'une arche immaculée s'éloignait à travers les limbes infinies du vide galactique les eldars suivaient leur propre destinée. Car voici! L'Empire s'éleva au firmament des plus grandes merveilles, un panthéon de lumière et de gloire comme il n'en fut jamais. Des planètes entières furent couvertes de minarets immences et plus éclatants encore que l'Ishareia, des flèches imposantes dressées pour défier les cieux eux-mêmes et qui reflétaient la gloire et l'hégémonie de tout un peuple. Les eldars gouvernaient la galaxie, les étoiles et les systêmes, ils modelaient les planètes selon leurs caprices, et construisaient des merveilles à la hauteur de la puissance qu'ils avaient acquise. Ils modelaient la réalité selon leurs désirs et voguaient à travers les étoiles à bords de nefs magestueuses aux chatoiements or et argents. Nul n'inquiétait plus ce fier peuple, car tout ceux qui étaient venus en ennemis avaient été balayés et écrasés, alors que des machines redoutables et magestueuses foulaient le sol de leurs empires, broyant de leur poigne l'espoir futile d'égaler la race supérieure. Oui, les siècles passèrent, les millénaires, et les âges. Les leçons du passé furent oubliés, et les avertissements n'étaient plus qu'un sombre murmure soufflé par la brise des vents matinaux. Mais il vînt un temps où cet age pris fin, où tout ce qui fut fut créé fut perdu, où en un seul instant, nous fûmes condamnés.

Car voici ! Les eldars s'étaient libérés. Leur technologie était telle qu'il n'y avait nul besoin de travailler, des machines complexes et harmonieuses effectuant ces tâches pour eux, et ils eurent dès lors tout le loisir d'explorer les innombrables années qui composaient leurs existences. Alors ils s'engagèrent sur d'autres voies, des voies plus sombres et plus occultes. Au commencement, cela ne semblait être qu'un hédonisme naissant, une recherche du plaisir là où il pouvait être trouvé. Une exploration des multiples facettes des saveurs que leurs nombreux siècles de vie pouvaient leur apporter. La vie des eldars étant incroyablement longue, qui pourrait les en blâmer? Mais ils avaient oublié. Oui, ils avaient oublié. Car leurs émotions résonnèrent dans le Sha'eil, des émotions émanants d'esprits puissants et avancés, et ces émotions brutes eurent une répercussion dans les courants tumultueux du Sha'eil, d'abord un simple murmure, elle se mua en un écho infime puis de plus en plus imposant, alors que les eldars sombraient petit à petit dans la luxure. Et ils en vinrent alors à franchir les frontières mêmes de l'hédonisme, à rechercher des sensations toujours plus fortes et toujours plus grandes afin d'assouvir leurs psyché insatiable. Alors, des cultes abjectes se répandirent dans toutes les strates du peuple eldar, et pas une seule planète, pas un seul systême ne fut épargné par cette vague de malheur. Lentement, les eldars s'engagèrent sur une terrible voie, car ils ne savaient pas ce qu'ils allaient éveiller dans les profondeurs d'un monde dont ils connaissaient si peu de choses. Des palais luxuriants se parèrent d'une couleur rouge, et le sang des malheureux qui tombaient imbiba les soieries et les tapisseries d'une époque glorieuse à présent révolue. Partout, des enfants étaient massacrés, des femmes violées et des citées brisées, sur un simple caprice d'un noble assez puissant pour l'ordonner. La société eldar plongea alors dans l'abîme, un abîme dont elle ne ressortirait jamais. Et pourtant, au commencement, certains virent le terrible chemin qu'empruntaient leurs frères de sang et ils rassemblèrent alors les leurs sur des planètes en marge de l'Empire. Se souvenant des mises en gardes de leurs Pères et des nombreuses histoires qui avaient baignées leurs enfances, ils choisirent l'exode, et c'est par centaines de milliers qu'ils quittèrent la folie de l'Empire pour embrasser l'appel des planètes qu'ils avaient jadis ensemencées. Parias ils demeuraient, pronant la raison et le contrôle plutôt que le culte des plaisirs, encadrant leurs existances par des voies martiale contraignante et futiles. Ainsi demeura l'existence de ceux que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'Exodites, ceux là mêmes qui virent ce que peu d'autres virent avant eux, et qui choisirent une voie qui les sauva tous de la destruction. Mais de nombreux autres frères et soeurs prirent conscience que quelque chose de terrible sommeillait dans l'ombre, une présence qu'ils ne pouvaient sentir ni toucher, mais qu'ils ressentaient au plus profond de leurs âmes. Alors voici qu'ils élevèrent de magestueuses nefs aux voiles d'or scintillantes et, rassemblant un grand nombre des leurs, ils s'élancèrent à travers l'espace, vers le vide, et vers les étoiles. Mais aussi difficile que cela puisse paraître, une grande partie de notre peuple continua d'avancer vers ce sombre chemin, et c'est au coeur du jadis glorieux port de Commoragh la Grande qu'ils continuèrent à étendre leurs meurs. Jusqu'à l'instant où Elle s'évéilla...

Et voici! Les émotions brutes résonnèrent dans le Sha'eil comme le tonnerre dans la tempête et soudain, les âmes des morts fusionnèrent, attirées par de sombres énergies, celles libérées par le vice, la luxure et la dépravation. Une conscience sommeillait, une conscience vile, perfide et malfaisante créée par ces énergies que l'esprit des eldars avait lui même pruduites, une conscience qui ferait le malheur du peuple eldar jusqu'au Rhana Dandra lui même. Et soudain, cette conscience s'éveilla, dans un cri si terrible qu'il déchira le Sha'eil et pulvérisa le coeur de l'Empire eldar. En un instant, des dizaines de milliards d'âmes furent brisées, des merveilles millénaires tombèrent en poussière à jamais et le peuple eldar passa de l'apogée à l'extinction. Ainsi pris fin le règne des eldars sur les étoiles, avec la venue au monde du Fléau, de l'Assoifée, de l'Ennemie. Cet événement marqua notre déclin à tous, car trop peu des notres survécurent. Les Exodites avaient depuis longtemps gagnés les planètes lointaines de la bordure orientale, mais ils étaient trop peu nombreux. Et si peu, si peu de vaisseaux-mondes parvinrent à échapper à l'onde psychique que mes larmes ne cesseront jamais de couler pour chacun de ceux qui sombrèrent dans les tréfonds. Si seulement cela s'arrétait là, mes frères et soeurs, oui, si seulement...

Car voyez! La destruction de l’Empire ne fût qu'une chose visible et terrible, que tous ressentirent à des années lumières alentours. Mais bien peu de récits content ce que je vais vous conter à présent, car une grande ombre cette légende jette sur notre existence même. Car voici ! Slaanesh, celui que nous appelons l’Ennemie, s’éveilla de sa gestation millénaire et il émergea d’un grand cri, qui parcouru le Tissu de l’Infini comme une vague déferle sur la terre. Elle arracha en un instant les âmes des eldars trop proches, et les pulvérisa. Mais là où une infime fraction de temps se déroula dans le monde matériel, une période bien plus longue couru dans le Sha'eil , là où le réel perd tout son sens…

Et ainsi, le trône d’Asuryan trembla, le ciel se couvrit de noir et l’espoir se brisa car l’Ennemie venait de naître. Alors elle attira à elle des énergies sombres et impies, accumulées depuis des milliers d’années par la luxure de milliards d'êtres. Elles étaient le fruit du parjure et des vices, et celles-ci prirent la forme que leur créateur leur donna. Des créatures longilignes qui magnaient de redoutables fouets à têtes de serpent, des démons femelles, dont les membres n’étaient que griffes, mais dont la sensualité pouvait subjuguer les mortels, et d’autres créatures bien plus terribles encore, dont le nom se perd dans la légende. Et bientôt, une immense armée se leva, et il est dit qu’elle masquait la lumière des étoiles et que la vie elle-même périssait sous ses pas. Elle traversa les plaines, les fleuves et les mers, et nul ne semblait pouvoir l’arrêter. Alors les Dieux Eldar se réunirent en la vaste salle du Trône d’Asuryan, et ceux-ci prirent conseil auprès de leur maitre. Ils tinrent conseil durent des jours et des nuits, mais nul ne sut jamais combien de temps ils restèrent là à s'entretenir entre eux. Mais tous savent que c'est ainsi que les Dieux partirent en guerre!

Et voici! Les plus grand serviteurs des Dieux se déversèrent sur la plaine, devancés par chacun de leurs Maîtres, et ils se battirent pour libérer ces terres de l'Ombre. La bataille dura des jours, ou peu être des années ou des siècles, nul ne peut le dire, mais cependant, ils repoussèrent ensemble les démons, comme un mur de lumière chasse une ombre trop fugasse et trop terne, comme une simple poussière balayée par la tempête. Il y avait là les puissants Naaru mille fois bénis, porteurs de la lumière d'Isha, les Sehen'gahri, guerriers d'Ashtalon serviteurs des étoiles, et tant d'autres que ma vie ne suffirait point à énumérer leurs noms. Mais c'était avant qu'Elle ne vienne...

Car enfin l’Ennemie, pleine d’une rage sans nom, monta son cheval démoniaque dont les naseaux crachaient des flammes et dont les sabots étaient de métal fondu et Elle s’en alla seule à travers la bataille, sans que personne ne pût l’arrêter. Elle traversa la Plaine des Rêves comme une tempête à travers les cendres et tous ceux qui la voyaient passer tremblaient et s’enfuyaient, tant son apparence les terrifiait, car Elle était empli d’une telle rage que ses yeux brillaient d’une flamme impie. Son galop creusa de profondes cicatrices dans la terre, et là où Elle passait, l’herbe mourait et noircissait. Seule Elle arriva devant les portes du Palais Aux Milles Lumières, demeure d’Asuryan le Très Haut. Les éclairs zébraient le ciel, alors que Mathlann faisait pleuvoir sa foudre sur les démons. Puis soudain, l’Ennemie cria sa rage, et tous furent touchés par ce cri démoniaque qui déchira la terre et les cieux. Elle saisit sa longue trompe, faite d’une corne maléfique immense, ornée de runes inconnues et occultes, et Elle frappa du poing les portes de cristal, et Elle héla le Roi Phénix de venir l’affronter en combat singulier. L’écho se répercuta jusque dans la vaste salle du Trône d’Asuryan. Ses capitaines reculèrent d’effroi, ses meilleurs serviteurs furent paralysés par la peur, eux que le courage et l’héroïsme avaient façonnés. Et Elle frappa, encore et encore, et sa trompe sonnait toujours plus fort, et il héla toujours Asuryan de venir. Et Asuryan vint. Pour la première fois depuis la Guerre Céleste, il descendit de son trône de diamant et vint au devant de son ennemi. Alors Il descendit, lentement, les marches de sa citadelle, et le bruit de Ses pas étaient comme la marche de mille armées. Les portes s’ouvrirent et ce fut un second soleil qui illumina soudain la plaine. Car voici ! Il sortit, couvert d’une armure éclatante forgée à même la lumière des étoiles, et il se dressa face à l’Ennemie comme une tour couronnée de lumière, son immense bouclier était frappé du Vol du Phénix, et son épée légendaire dissipait l’ombre de la bataille. Sous cette lumière, l’Ennemie elle-même en vint à douter, ses yeux brûlants de mille maux, mais poussée par la rage elle brandit soudain son fouet, fait d’une multitude de serpents, et chargea. Alors Asuryan lança vers le ciel Azoth Qal'i, la Lame du Phénix, et l’abattit comme un tonnerre. Mais l’Ennemie se jeta de coté, et le tranchant de l’épée creusa un sillon de lumière profond dans la plaine, d’où jaillirent des rayons brûlants. Maintes fois le Seigneur des Dieux tenta d’atteindre l’Ennemie, mais chaque fois elle s’écartait d’un bon, tel un nuage noir parmi les ténèbres, et elle perça Asuryan de sept blessures, et sept fois Asuryan poussa un cri de douleur qui mit les armées à genoux et fit trembler Ses serviteurs. Mais enfin, il vint que le Seigneur des Dieux se fatigua, et l’Ennemie abattit sur lui son bouclier et son fouet. Trois fois il mit genoux à terre, et trois fois il se releva, brandissant son écu brisé et son heaume fendu, et ces trois fois il blessa profondément le corps démoniaque de son mortel adversaire, et il est dit que ces blessures qu’il reçut alors ne se refermeront jamais, et qu’il souffrira éternellement, dans les profondeurs de son ténébreux royaume. La terre autour de lui était depuis stérile, tant la présence de l’Ennemie l’avait affectée. Et l’assaut continua, encore et encore, et le Monde ne connut plus jamais telle confrontation, excepté une seule et unique fois. Et il vint finalement, une dernière fois, qu’Asuryan fut à terre, brisé et affaibli, et c'est ainsi que l'épée de l'Ennemie trouva enfin Sa chair divine. Il regarda alors son ennemi dans les yeux, avec un regard qui aurait pu briser des armées entières et condamner des empires à l'anéantissement. Nul ne sut jamais ce qu’il fit alors, mais il ferma les yeux, et une lumière jailli de son corps un instant avant que l’Ennemie ne porte le coup de grâce. Un nuage de lumière s’échappa alors, et celui-ci fut aspiré par la faim dévorante de la Faucheuse. Son heaume et son armure qui avaient perdus leur éclat tombèrent lourdement à terre, alors que son bouclier brisé reposait un peu plus loin, et qu' Azoth Qal'i demeurait plantée dans le sol. Et ces artefacts légendaires en vinrent eux aussi à se dissiper, dans une explosion de lumière. Ainsi pris fin la confrontation entre ces deux êtres divins. Asuryan, Seigneur du Panthéon Eldar, Père de tous les Dieux fut vaincu. Les eldars ne l’ont pas conté dans leurs chants, car leur tristesse est trop profonde et pourtant, le récit en a été conservé et il parvint à certains d’entre nous. Alors, l’Ennemie partit d’un grand rire qui perça les nuages et toucha les armées des Dieux de plein fouet. Le courage les quittait peu à peu. Mais soudain, un cri descendit du ciel en lui faisant écho, et Faolchù plongea serres en avant, balafrant profondément le visage magnifique du Prince des Plaisirs, et il est dit que cette balafre orne encore aujourd’hui le visage de la Divinité du Chaos. Et il s’envola de nouveau vers le lointain, vers celui qu’on lui avait ordonné d’aller quérir, dans un dernier souffle.

Et voici que le pouvoir de l’Ennemie assombrissait à présent toutes les terres des Dieux. Un grand nombre de leurs serviteurs étaient tombés dans la vaste plaine. Mathlann fut mis à bas le premier, percé par la lance de l’Ennemie, et il est dit que la chute de son corps fut comme un millier d’orages qui s’abattaient, ceux-ci balayant des légions entières de l’armée démoniaque à chaque impact. Vaul tomba lui aussi, ses armes brisées et son armure d’or gisant à ses pieds, en un vaste témoignage de ses talents à présents révolus. La lumière d’Ashtalon fut dévorée, et des flots lumineux balayèrent ses ennemis et firent fondre la terre lorsque son corps tomba en poussière et que la puissance même des étoiles fut libérée. Et tous les autres tombèrent un à un, face à cet être malveillant que leurs enfants avaient créé de leurs excès. Nul ne pouvait en venir à bout, car il représentait toute la noirceur, la perversité, la malvaillance et le sadisme dans quoi la race Eldar s’était jetée. Et pourtant, il fut mis à terre, lorsqu’il s’avança dans la vaste salle du trône. Devant lui se dressaient Gea et Isha, portant leurs armures divines, une longue cape blanche flottant dans leurs dos, des diadèmes d’or ceignant leurs fronts. Un sourire rayonnant se lisait sur le visage de la première, alors que des larmes de cristal tombaient des yeux en amande de la seconde. Et elles chargèrent, concentrant leurs pouvoirs en une seule attaque décisive. Mais nul pouvoir, pas même le leur, ne pouvait le vaincre. Leurs attaques rencontrèrent la dureté d’un métal forgé par la haine, et chacune d’elles fut repoussée inlassablement. Gea tomba la première, lorsque la sombre lame de l’Ennemie perfora son armure et sa chair. Nul sang ne coula, mais une puissante lumière jaillit de la blessure alors que la déesse souriait, et son armure divine se brisa lorsqu’elle toucha le sol. Mais Isha portait en elle la rage d’avoir aperçu ses enfants périr sous ses yeux, passer en un instant de la gloire à l’extinction. Et cela, elle ne pouvait point le laisser advenir. S'il est chose plus terrible encore que le courroux d'un Dieu, c'est celui d'une mère...

Car voici! Dans un hymne à la vie, dans une ode qui aurait pu absoudre le plus maléfique des mortels, Elle appela à Elle les Naaru, ses plus puissants gardiens et ses plus fidèles guerriers, ceux dont on dit qu'ils ont le pouvoir de donner la vie. Alors elle chargea, et ses guerriers s'élancèrent derrière elle, dans une explosion de lumière qui aurait aveuglé le plus puissant des Dieux. Ensemble, ils firent enfin reculer l'Ennemie, Elle qui avait balayé les Siens. Et ils chargèrent encore et encore, mais mais maintes fois le cimeterre d’argent d'Isha fut ébréché par une rude parade. Chaque fois, ses guerriers étaient repoussés et un plus grand nombre encore était mis à bas. Et il vint le temps où elle mit elle aussi genou à terre, aux cotés des corps de ses protégés, épuisée, arassée par une lute sans merci. Alors, l’Ennemie s’approcha d’elle d’un pas ample et assuré, et, au moment où Elle plongea sa lame lentement dans son ventre à la peau douce et blanche, il déposa un doux baiser sur ses lèvres divines, en lui murmurant ces mots :

« Dommage, je pense que cela aurait été un réel plaisir… »

Son existence cessa alors, et avec elle toute trace de vie sur les terres des Dieux. La forêt de Talae tomba en poussière, et ce qu’il restait de la plaine pris la teinte grise d’une terre stérile. La déesse s’était éteinte. Le Souffle de Vie quitta pour toujours le Sha'eil. Mais alors que l'Ennemie s'approchait pour ramasser son dû, le Seigneur de la Putréfaction surgit d'un nuage de mouche et, distrayant son sombre frère, s'empara du corps inerte de la déesse et il disparut aussitôt qu'il était venu. Son appel à l'aide l'avait profondment touché, et c'est ainsi qu'il s'était entiché de la déesse. Grande fût la rage de l'Ennemie, et l'on raconte qu'Elle cherche toujours à percer les murailles des royaumes de Son frère pour réclamer son tribut. Ainsi, Isha fut capturée par Nurgle et enfermée dans une cage d'un métal rouillé et rongé par l'acide. L'amour du Putréfié peut prendre bien des tournures, et c'est ainsi que depuis ces temps, il observe l'effet de ses sombres maladies sur ce corps frèle et gracieux avant de les lâcher sur le monde des mortels, et toujours Isha guérit, car nul chose ne peut détruire Celle qui est la Vie. Il est dit que lorsque viendra le Rhana Dandra, elle le séduira alors une nouvelle fois, et ainsi il la libèrera de ses chaînes. Alors, elle se mettra en quête des fragments de son frère, et ensemble, ils mèneront les derniers Ishayas vers l'ultime bataille contre le Chaos.

Et la terrible fin arriva, car l’Ennemie se rapprocha du trône, Son trône à présent, et la salle se transforma en une parodie de la magnificence qu’elle renvoyait jadis. Et soudain, un frisson lui parcouru l’échine, un frisson qu’Elle n’avait jusqu’ici jamais connu, même en affrontant les Dieux eux-mêmes. C’était de la peur qu’Elle ressentait à présent, un sentiment qui lui était jadis inconnu. Lentement Elle se retourna, et fit face à l'apparition la plus terrifiante qui soit.

Khaine poussa un grognement lorsque sa lame sépara la tête de la créature de son corps. Aussitôt, elle prit une forme hideuse et démoniaque, au lieu et place de l’entité qu’il avait pourchassée aussi longtemps durant en se moquant de ses talents de guerriers, l'exortant à venir l'attraper si ses talents étaient à la heuteur du titre qu'on lui donnait. Nul ne pouvait ainsi venir se moquer impunément du Dieu de la Guerre, et qui plus est aux portes de Son palai ! Il jura de nouveau, sentant que quelque chose n’allait pas. Il avait été trompé, et il n’aimait pas cela. Même les plaisanteries amicales de Cregorach le mettaient dans une colère telle qu’Asuryan lui-même évitait de s’entretenir avec son frère en ces instants. Il leva soudain les yeux, et la vision le cloua sur place. Car voici ! Faolchù fendit les airs droit sur lui, son vol semblait erratique et son altitude diminuait. Il s’arrêta devant le Dieu de la Guerre, dans une petite clairière, manquant de s’écraser. Ses plumes étaient brûlées en plusieurs endroits, des empennages noircis de flèches démoniaques perçaient sa chair, et une de ses ailes semblait brisée. De longues marques de profondes griffures zébraient son corps, comme s'il avait affronté une armée à lui seul. Khaine accouru vers lui, car il savait que Faolchù n’était jamais envoyé pour rien. Et lorsqu'Il l'était, c'était au nom de Son frère. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, l’oiseau majestueux posa son cou doré dans la paume calleuse du Dieu de la Guerre, et ses yeux croisèrent les siens. De légers piaillements, aussi faibles qu’un murmure, parvinrent alors à ses oreilles. Sa respiration était faible et saccadée, son regard vague peinait à soutenir son regard. Alors, les ailes de Faolchù tombèrent lentement, son cou devint soudain lourd et ses serres se relachèrent. Une dernière fois, le regard majestueux du Serviteur d’Asuryan croisa celui de Khaine, comme si, dans une ultime supplique, il lui confiait son message. Puis ils se fermèrent à jamais, et une douce lumière baigna la clairière où ils se trouvaient. L’herbe poussa, la clairière se couvrit de fleurs d’argent, et les arbres se parèrent de mousse colorée. Faolchù s’éteignit, dans les bras même du Dieu de la Guerre, brisé lui aussi par les pouvoirs du Ténébreux. Il est dit qu’en cet instant, les yeux de Khaine s’embrasèrent et que sa colère et sa rage consumèrent la plaine et la terre sur des lieues entières, une colère telle que la Galaxie n’en avait jamais connue et telle qu’elle n’en connaitra plus jamais. Alors il cria, et son cri perça le ciel et le firmament, brisa des étoiles et des planètes entières, alors que ses yeux transpiraient d’une fureur sans nom. Des flammes parèrent alors sa tête, et son corps tout entier irradiait d'une chaleur insoutenable. Son armure rougeoyait, le sang se mit à couler de ses mains, le sang d'Eldanesh le Brisé. Le sang de la guerre! D’un geste de rage, il mis au clair Suin Daellae , et un torrent de flamme descendit du ciel et l’enveloppa, et il hurla sa rage aux Cieux eux même, dans un cri qui traversa le Sha'eil tout entier. Et une nouvelle fois il cria, mais c’était un cri de guerre et non plus un cri de râge. En un instant, les serviteurs de l’Ennemie se recroquevillèrent, terrifiés. Celui qu’Elle craignait par-dessus tous les autres, celui dont ont dit que l’Ennemie elle-même évoque son nom dans un murmure, celui qui se faisait appelé Kaela Mensha Khaine, Khaine à la Main Sanglante, oui celui là allait venir. Dans un bruit assourdissant, le Dieu de la Guerre fit venir à lui Alean sa fidèle monture, et ensemble, ils galopèrent à travers la plaine calcinée, traversant les osts démoniaques comme une lame brise une futile brindille, comme la braise ardente calcine les feuilles du matin. La Mort elle-même venait à la rencontre de l’Ennemie.

Le Prince des Plaisir vit alors la porte de la salle du Trône voler en éclat lorsque Khaine y entra, son armure rougeoyante de flamme tourbillonnantes, le regard embrasé emplis de haine, de colère et de soif de carnage. Le cri qu’il lança déchira les murs et le palais tout entier trembla, des pans entiers des vastes salles pavées s'effondrèrent d'un seul coup, la chaleur se déversa dans le palai et fit fondre le sol pavé de marbre. Khaine s'élança alors, brandissant Suin Daellae au coté, et la rencontre de ces deux êtres déchira les Cieux. Le Sha'eil fut ébranlé, et les terres des Dieux définitivements brisées. Chaque parade, chaque choc et chaque riposte était un coup de tonnerre qui résonnait à travers les mondes. Le Sha'eil et la Galaxie se mélèrent alors que la plus grande confrontation que le monde ai jamais connu se déroulait. Chaque coup, chaque botte du Dieu de la Guerre rencontrait la dureté de la lame de l'Ennemie, et chaque fois, des colonnes de flammes s'élevaient, détruisant les fresques et les bas reliefs du Palai d'Asuryan, des vents de pouvoirs balayaient les lieux alors qu'autour d'eux, la bataille s'était arrétée. Le temps était comme figé. L'Ennemie était rapide, mais les coups de Khaine puisaient dans sa rage et sa soif de carnage. Il s'amusait, car tout son être était né pour tenir une lame et se battre, et Il avait devant lui l'être le plus puissant parmi les Dieux. Avec une rapidité sans pareille, le fouet de l'Ennemie s'élança vers la gorge de Khaine, s'enroulant férocement autour de Son coup puissant, les têtes démoniaques mordant profondément Sa chair de feu. Et soudain Il partit d'un grand rire alors que le fouet rougeoyait et que les serpents hurlaient, dans un paroxysme de douleur que même un démon n'aurait pu supporter. D'un geste rapide, Suin Daellae trancha les corps frèles de ces créatures pathétiques et d''un violent coup, Khaine attrapa la gorge de Son adversaire et l'envoya se fracasser contre un mur au loin. Sa rage et son extase s'emplifiaient, car pour la première fois, Il savait qu'un être était plus puissant que lui. L'Ennemie s'extirpa des décombres fondus, son épée au coté sa silhouette ténébreuse contrastant avec les flammes et la rage du Dieu de la Guerre. Rassemblant à Elle tout Son pouvoir, dans un rire qui fit échos à la fureur de Son adversaire, Elle chargea, ses longs cheveux ondoyant derrière Elle . Une nouvelle fois ils se rencontrèrent, et une nouvelle fois, le Sha'eil lui même se déchira, et les Terres des Dieux devinrent les Royaumes Noirs que nous connaissons aujourd'hui. Chaque coup était rendu, chaque parade, chaque attaque était parée et nul ne parvenait à prendre l'avantage dans cette dance mythique à la gloire de la guerre. La rage de Khaine décuplait Ses pouvoirs et le plaçait presque à l'égal de celui qui avait mis à bas la Cour du Phénix. Et chaque coup prenait écho dans le Sha'eil, chacune des charges déchénait des tempêtes et des carnages dans le monde des mortels. Ainsi la confrontation dura encore et encore, sans que nul ne prit le dessus sur l'autre.

Mais voici ! Khorne convoitait aussi les pouvoirs de Khaine, car un seul d'entre eux pouvait se targuer d'être le Dieu de la Guerre. Alors il vint, portant son armure et son heaume criards, son épée ruisselante d'un sang poisseux et noir. Les Puissances du Chaos font rarement preuve d'alliance, ni encore moins d'amitié, et Slaanesh convoitait ce pouvoir pour lui et pour lui seul. Alors, Khaine affronta Khorne et l’Ennemie de concert, parant et taillant, repoussant inlassablement Ses adversaires. Mais il se fatiguait, car les pouvoirs combinés de Ses sombres ennemis étaient bien supérieurs aux Siens, fussent ils si grands. Et voici ! Dans une explosion de lumières colorées et un puissant rire, surgirent Cregoragh le Dieu Moqueur et son compagnon faucon Endobai. Ensemble, ils raillèrent leurs adversaires, et ensemble, ils se jouèrent de leurs coups, rillant à chaque estoc porté dans le vide. Ils se battirent aux cotés du Dieu de la Guerre, et les rires enjoués de Cregoragh résonnaient tout autour d'eux. Cregoragh frappait à une vitesse telle que seul le rire qui accompagnait chaque attaque était perceptible. Khaine repoussait énergiquement chaque assaut, chaque frappe se brisant sur Suin Daellae comme la tempête sur une falaise, et chaque riposte s'accompagnait d'un cri de rage plus fort que le précédent qui remuait les courants chaotiques du Sha'eil. Et cependant, il vint le moment où Khaine fut épuisé. L'Ennemie ne pouvait être vaincue, car son pouvoir dépassait les Siens. La rage de Khaine épuisa Ses forces petit à petit. Alors l'Ennemie s'approcha d'un pas gracieux, tandis que Khaela Mensha Khaine était à terre, et un sourire malsain s'afficha sur son visage. Cregoragh tenait Khorne à l'écart avec ses tours et sa ruse, les pouvoirs du Dieu de la Guerre allaient donc être enfin Siens...

Mais alors que ses ennemis allaient gagner, au moment où son pouvoir allait être brisé et dévoré, Khaine fragmenta son essence en un millier de fragments qui descendirent vers le vaste monde mortel, à travers la brèche ouverte par cet affrontement cataclysmique. L’Ennemie cria sa rage, et Khorne frappa les murs et le sol de son épée, en essayant en vain de se débarasset de la présence agaçante du Dieu Moqueur. Alors l'Ennemi, le visage déformé par la haine, se dirigea vers la silhouette à terre de Cregoragh afin de se repaitre de son pouvoir comme il en avait été de tous les autres. Mais au moment où Elle s'approcha, venant mettre un terme à Sa divine existence, Endobai descendit des cieux et lascéra le visage divin de l’Ennemie, permettant ainsi au Dieu Moqueur de s’échapper. Alors, Cregorach pénétra dans l’immensité d’un Portail Toile, mille larmes coulant de ses yeux malicieux pour le sacrifice de son ami, d’où l’on dit qu’il se joue encore de l’Ennemie et ne cesse de le tourmenter.

Et c’est ainsi que les divines essences du Dieu de la Guerre descendirent des Cieux pour rejoindre le cœur de chaque vaisseau-monde, ces arches qui emportaient les ultimes représentants d’une race qui jadis gouvernait les étoiles. Et dans le lointain, au-delà des limites galactiques, l’une d’entre elles trouva une source de pouvoir qui brillait faiblement dans le noir. Et voici que le vaisseau-monde Yggdrasil accueillit un fragment de la divine essence du Dieu de la Guerre. Celle-ci s’enchassa au plus profond de l’Yghel Draesil, et son pouvoir résonna à travers tous les cœurs et toutes les âmes des eldars présents. Ils ressentirent sa venue, tout comme ils avaient sentis leur Panthéon se briser. Ainsi fut donc balayé le Panthéon Eldar, et il prit dès lors le nom de Panthéon Foudroyé dans les lamentations et les prières. Tristes sont ces chœurs, car ils rappellent une période sombre et terrible, celle qui vit la destruction de leurs divinités. Nul ne pourrait plus jamais trouver le repos, car le Sha'eil était à présent la demeure de l'Ennemie et ses griffes se referment inlassablement sur la moindre âme assez inconsciente pour errer dans ses méandres. C'est ainsi qu'à partir des Larmes d'Isha originelles que chaque vaisseau-monde emporta avec lui, furent créées les Pierres Esprits, ces réceptacles qui accueilleraient les âmes des eldars tombés pour qu'elles soient placées dans le lieu le plus sacré : le Réseau-d'infinité. Ainsi, les âmes des eldars défunts échappent elles à la faim insatiable de l'Ennemie.

Et voilà que s’achève le terrible récit de la Chute. N’oubliez jamais ces Temps ô mes frères et mes sœurs, car ils sont porteurs de grandes leçons, qu’il ne nous faut point oublier. Ecoutez le message des serviteurs du Dieu Moqueur, même si celui-ci vous semble insoutenable, car ce fléau est le fruit de nos excès. Nous avions été mis en garde, mais nous avions oublié. Trop peu d’entre nous s‘en sont rappelés, et encore trop peu sont partis à temps. A présent, notre gloire n’est plus qu’un murmure dans le vide que les mon keighs arpentent dans leurs fades vaisseaux primitifs. Ainsi s’est achevé notre règne sur les étoiles. Ici commence leur pâle envol, jusqu’à ce qu’eux aussi soient déchus par leurs propres erreurs. N’oubliez point ces Temps, car il viendra un jour, où notre gloire reviendra, où nos étendards flotteront fièrement au vent, et où nous porterons la guerre sur le domaine même de l’Ennemie. Ainsi demeurera le Rhana Dandra, lorsque le monde entier sombrera, et que le Chaos sera balayé à jamais. »
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyVen 14 Oct - 20:27

eh bien monsieur l'eldar je m'incline( mais pas trop bas....)
voila encore un autre texte qui prouve que les eldar ont bien des qualité dont qu'ils sont des beaux parleur ^^ pas dans le sens vexant!!!! Razz
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptySam 15 Oct - 1:09

mon dieu! mon simarillion a été porter plainte pour plagiat.....
nan, sans blague, ton "tolkien 40k", j'ai a-do-ré!
c'est bien écrit, et l'histoire est cool. Cool

et très habile, le coup de yggdrasil=arbre des mondes=vaisseau monde.....
joliment fait et joliment dit, pour une espèce que je ne croyais bonne qu'a créer des dieux du chaos..... Razz
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Manwë
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 13:41

*réveille les fantômes*

Puisque chez nous, on aime faire les choses pas comme les mon keighs... voici le dernier chapître qui clos le fluff (oui oui, y en aura d'autres entre les 2, mais je ne les ai pas encore terminés :p).

Ce chapître fait le lien entre mon vaisseau-monde, et celui d'une admin du forum Eldar Smile

Bonne lecture^^

Chapître Huitième: L’Alliance de la Lune d’Argent.

« Nous seront l’épée et le bouclier. Nous ne connaitrons ni la peur, ni la douleur. Nous marcherons au devant des Yngirs comme un mur inaltérable et inviolable. Car nous sommes les Cents. »

Eldanesh., à la Bataille de Narbasheldë.

« Et voici venir l'ultime chapître de notre récit, celui qui marquera à jamais ces temps troublés, celui qui dans une dernière ode à la gloire de notre peuple, viendra clore en un dernier acte cette épopée. Car voici ! Dans l'ombre et les ténèbres, dans le tumulte et la rage de la guerre que menaient les humains dans le lointain, Manwë eut une vision. Parcourant des chemins sinueux et changeant, inconnus de la plupart des prescients, Il l'avait vu. Car enfin, Il s'était tenu devant les dômes brisés et les temples ravagés. Il avait vu des créatures d'ombre marcher dans les cours et les halls de sethelne en absorbant chacune des âmes de ses frères et soeurs. Il avait vu des armées se déverser du Portail Toile, Il avait vu les combats acharnés devant le dôme de l'Yghel Draesil, Il avait vu sa bien-aimée périr, terrassée par une abomination sans visage. Il avait vu l'éveil des Yngirs et la colère de Kaelis Ra. Il avait vu son peuple céder le Temple d'Isha marche après marche, le sang pourpre de ses soeurs corrompant la blancheur immaculée de ces lieux. Il avait vu les statues renversées et les temples aspects spoliés. Il avait vu la fin d'Yggdrasil. Manwë resta des jours et des nuits entières à méditer, afin de trouver une issue à cette fin inéluctable. Et il vint un jour où le Seigneur de l'Athal Naaru perçut une lumière entourée d'ombre, un dernier phare brillant dans le noir, assiégé par une myriade d'horreurs indescriptibles. Pénétrant au plus profond du temps et du destin, il toucha ce qui lui apparut bientôt comme le dernier espoir pour son peuple. Skettis. Ce mot apparut dans son esprit à l'instant même où il posa les yeux sur un dôme gigantesque, assiégé par les démons de l'Ennemie. Il ne savait pas pourquoi ni comment, mais son instinct lui soufflait que ce lointain vaisseau-monde était la clé de la sauvegarde de son peuple. Un grand pouvoir rayonnait en cet endroit, comme si des êtres issus des Anciens Temps s'étaient jadis tenus là. Oui, il y avait quelque chose en ces lieux. Pourtant, ce vaisseau-monde semblait occulté, comme si une force maléfique cherchait à masquer ce joyau perdu à ceux qui pourraient poser les yeux sur ses murs de lumière. Nul prescient, pas même Manwë, ne put prévenir les eldars de Skettis du danger qui se profilerai des milliers d'années plus tard. Le dernier espoir du peuple d'Yggdrasil allait être perdu à jamais.


Mais voici ! Pour la seconde fois de l'histoire du vaisseau-monde, le Rhiaghlaidh fut rassemblé, sous les lueurs éblouissantes du Dôme des Ultimes Levers de Soleils, et c'est ici que, sept jours et sept nuits durant, le peuple d'Yggdrasil écrivit la suite de son histoire. Unanimement, la fin de l'Exil fut décrétée. Une nouvelle fois, la guerre se profilerait, et une nouvelle fois, le sang coulerait. Mais un eldar ne pouvait pas abandonner un frère à terre. Si le destin menait une nouvelle fois les fils et les filles d'Yggdrasil sur des chemins douloureux, ils se dresseraient, comme jadis ils s'étaient dressés. Et ainsi passèrent les années, les siècles et les millénaires. Alors, dans l'espace froid et ténébreux, se joua l'ultime chapître de cette légende...


Et voici ! La première ligne du dernier carré eldar plia mais ne céda pas. Shall'Ya menait bravement ses guerriers à la bataille, mais tous savaient qu'ils n'en sortitaient pas vivant. Tant de frères et de soeurs avaient péris, tant de sang avait coulé, et du Portail corrompu s'insinuaient toujours plus d'engeances impies et terrifiantes. Sa lame faucha trois créatures longilignes qui s'effondrèrent dans des gerbes noires et poisseuses. La fin était proche, et le dernier bastion, le Dôme de Cristal, était sur le point de tomber. Shall'Ya savait que ses frères Exarques tenaient encore la Vallée de Khaine, mais leurs ennemis étaient trop nombreux. Des démons chargèrent soudain l'Autarque, la prenant par surprise et la mettant à terre. Sa lame en repoussa un grand nombre, et les griffes des créatures ténébreuses crissaient contre son antique armure. En son coeur, elle récita une ultime ôde à Kaela Mensha Khaine, car elle savait que sa fin était enfin venue.

Mais voici ! Soudainement, des lueurs vives ébouirent le Dôme, et les runes mystiques des antiques Portails Toiles scellés depuis des lunes fondirent. Des guerriers en franchirent le seuil, et tous se jetèrent immédiatement dans la mélée, se battant dos à dos aux cotés de leurs frères eldar. Alors qu'une créature était sur le point de lui déchiqueter la gorge, un mouvement vif accompagné d'une lumière aveuglante mis à bas la créature. A ses cotés, fier et majestueux, se tenait un être venu tout droit des légendes des Temps Glorieux. Son armure d'or était ornée de motifs harmonieux, des branches d'arbres ouvragées, et ses robes immaculées flotaient sous la brise, portées par des vents impis. Une fleur d'or frappait ces drapés, et un long cimier blanc cascadait du casque que cet être portait, et qui lui cachait entièrement le visage. L'aidant à se relever, il la contempla un instant puis, la saluant d'un signe de tête, rejoignit ses frères dans à la bataille. Shall'Ya contempla un instant les lieux. Toujours plus de guerriers se déversaient des Portails. Ses frères étaient venus. L'espoir, l'espoir n'était donc pas perdu !

Dans une explosion d'un éclat surnaturel, la rune du Temple des Sables Oubliés, le plus grand Temple Vengeur de Skettis, se fragmenta, laissant apparaître des guerriers aux cimiers imposants et aux armures ouvragées. Au centre, se tenait une silhouette majestueuse, plus grande et plus robuste que les autres. Dans son dos flottait une bannière éclatante, à la gloire des siens, et dans ses mains luisait une lame antique et terrible. Alors tous mirent instantanément genou à terre, car tous savaient alors qu'un Asurya marchait parmi eux. Asurmen, la Main d'Asuryan, premier des Asurya, Seigneur Phénix de l'Aspect Vengeur. Le temps semblait figé, alors que sa silhouette imposante était encadrée par sa garde personnelle. Nul exarque ni nul aspect ne parla, comme si la présence même de cet être de légendes était irréelle. Alors, s'avançant d'un pas décidé, aux cotés de son Maître, la Garde Azur lança d'une voix qui porta loin dans les temples :

« Iolavail Ishayas ! Des eldars sont à terre ! »

Et comme un seul, ils mirent au clair leurs armes, et se jetèrent à corps perdus dans la bataille. Et dans chaque Temple Aspect, les Portails s'ouvrirent aux aussi, et des cohortes de guerriers prirent positions sur les marches de sethelne immaculées. Les rangs des engeances furent décimés, et l'armée démoniaque recula un instant sous l'assaut des osts coalisés. Les eldar repoussèrent leurs ennemis, en une vague implacable, mais celle ci finit bientôt par faiblir, et par se fracasser sur un flot démoniaque que la rage de Kaela Mensha Khaine lui même n'aurait pu arrêter. La bataille faisait rage, et nul ne semblait prendre le dessus sur l'autre.

Mais voici ! Alors que le vaisseau-monde tout entier résonnait des cris de guerre et de haine, le Dôme des Prophètes de Cristal était resté tel un havre de paix dans la tourmente. Et ce fût là, sous les pures frondaisons et le regard bien aimé de Lileath, que s'étaient rassemblés les prophètes. Ensemble, ils avaient uni leurs âmes, et ensemble, ils avaient arpenté les milles voies du royaume de la Dame des Rêves, à la recherche d'une réponse. Longue avait été leur méditation, pour leurs corps et leurs âmes, et plus longue encore pour les guerriers qui combattaient au dehors. Mais enfin, au bout de trois jours de longues recherches, le destin s'ouvrit à eux, alors qu'ils entrevoyaient le chemin de la victoire et du salut, et le gouffre qui les en séparait. Eldrad Ulthran et Manwë furent les premiers à s'éveiller de leur longue transe. Négligeant leur lassitude, physique comme spirituelle, ils lancèrent un appel à travers tout Skettis, invoquant leurs frères éparpillés par les combats à les rejoindre dans un conseil de guerre.

Et voici ! Tout ceux qui pouvaient le faire avaient quitté le front, et s'étaient rassemblés aux portes du Dôme. Là également s'étaient rassemblés ceux des prophètes dont le corps et l'esprit avaient suffisamment récupéré. Lorsque le silence se fit, et qu'il fut sur que nul autre ne viendrai, Eldrad Ulthran prit la parole. Il leur décrivit sa vision, un seul futur parmi des milliers. Il leur décrivit le chemin du salut, et l'obstacle peut être infranchissable qui se dressait au devant. Il leur décrivit le sacrifice qu'exigeait l'espoir, et le prix qu'ils devrait payer. Il leur décrivit nombre de choses, et passa certaines sous silence. Quand enfin il se tut, un silence mortuaire régnait sous le Dôme. Chaque eldar prenait conscience de l'ampleur de la tache qui les attendaient, et du prix que certains d'entre eux devraient payer au nom de tous. Et alors que les seigneurs eldars hésitaient, que le ton s'élevait entre les partis et que le doute et le désespoir rongeaient peu à peu leurs cœurs, Shall'ya s'avança face aux prophètes, et avec elle ses plus fidèles exarques. Elles'inclina brièvement devant eux et ne prononça pas un mot, car les mots étaient inutiles et tous l'avaient clairement comprise. Manwë regarda alors cette guerrière dans les yeux, scrutant son regard et son coeur. Il aurait voulu qu'il n'en soit pas ainsi, mais il savait que c'était la seule issue possible. Elle serait celle qui traverserait les dômes tenus par les démons, celle qui abattrait l'Émissaire, et celle qui refermerait la faille d'où jaillissaient les hordes. Ou qui mourrait en essayant. Et c'est toujours dans le silence qu'elle se retourna et quitta l'Assemblée, accompagnée des six maitres aspects, pour se préparer au périple qui l'attendait. Partout sur son chemin les eldars assemblés s'écartaient respectueusement devant elle, répendant à ses des pétales d'un blanc éclatant, des pétales d'Edelweiss, la fleur de la Mère, cette même fleur qui ornait jadis les vastes prairies d'Ainon'Lindalë, la terre des Premiers Nés. En cet instant, l'espoir s'était fait corps. Et ainsi firent ils, puisqu'il n'y avait nulle autre alternative. Ils abandonnèrent l'or et le pourpre de leurs armures, le faste de leurs lames propre à la lumière, pour le noir et la cendre des ombres, et quittèrent les leurs à jamais. Et ainsi, sous les arches et les dômes, sous les flèches et les alcoves, le peuple de Skettis affronta son destin.

Et voici ! C'est couverts d'ombres et de ténèbres qu'ils pénétrèrent bientôt au cœur des territoires frappés par la corruption jaillie du portail. A cette vue, leurs cœurs se serrèrent. Des fières flèches, des purs dômes d'autrefois ne demeuraient plus que des ruines brisées, dont la moelle spectrale se marbrait lentement de courants d'une énergie maligne. Le sol lui même exhalait une légère brume malsaine, qui le masquait mais ne montait guère plus haut que les chevilles. Ça et là poussaient d'immondes plantes de chair, d'un rose pâle et flasque, mais d'où s'élevaient des fleurs aux parfums enivrants. Une musique lointaine résonnait, envoutante, émoussant peu à peu les sens et les réflexes des aspects. Plus ils avançaient, et plus l'atmosphère se fit lourde, plus l'influence de la Grande Ennemie se faisait oppressante. Ses serviteurs devenaient également de plus en plus nombreux, et malgré la discrétion dont ils faisaient preuve, Shall'Ya et ses frères durent maintes fois croiser les armes avec leurs ennemis. Deux des aspects périrent, par les griffes de créatures ailées et effroyables, semblables à des papillons aux ailes et aux corps corrompus par les sombres pouvoirs de l'Ennemie.
Inlassablement, les frères tombaient, si bien qu'il n'en restât bientôt plus que la moitié pour affronter le véritable lieutenant de l'Ennemie.

Et enfin, arrivèrent ils en vue de l'entrée de ce qui avait été le Hall des Arches de l'Aube, et leur détermination vacilla face au spectacle qui se profilait. Les démons grouillaient, innombrables, jaillissant tel un fleuve des portes du Grand Hall. Au delà, la réalité semblait pulser, se distordre au gré des vents malsains charriant le pouvoir brut du Chaos, la source de la corruption qui se rependait lentement au sein de Skettis. En ces lieux, la présence de l'Ennemie était presque insupportable, enserrant l'âme et le cœur des Ishayas telle des serres glacées, rendant chaque pas plus difficile que le précédent. L'un des eldars vacilla, puis céda. Sa pierre-esprit se fissura et explosa violemment, emportant son âme vers les royaumes du Chaos. Les autres restèrent un instant secoués devant la scène, puis reprirent leur marche silencieuse. Shall'ya et ses exarques s'étaient arrêtés dans la spire du Soleil Septentrional, à moins d'une centaine de mètres des portes. Ils venaient de se heurter aux premiers éléments du flanc de la horde, et les trois derniers guerriers aspects étaient tombés lors du combat. Maintenant, ils attendaient. Sylïth Ak'vyr, l'Arpenteuse d'Ombres, l'exarque wyverne, était en chasse, à la recherche d'une voie qui ne soit pas envahie. Mais, malgré tout son talent et toute sa volonté, Sylith ne pouvait trouver ce qui n'était point, et pour la première fois de sa longue vie, la traqueuse revint bredouille, sa rage à peine apaisée par le sang versé au passage. Elle retourna faire son rapport à ses frères, et Shall'ya su avant même qu'elle n'ouvre la bouche ce qu'elle allait annoncer. Dès leur départ elle avait craint cette alternative, avant de s'y résigne peu à peu .

Et voici qu’ils abandonnèrent leurs capes d'ombres, et découvrant leurs lames, ils avancèrent à la lumière, face aux hordes maléfiques, tel Khaine et ses chevaliers face à Kaelis-Ra bien des millénaires auparavant. Et comme eux, ils entonnèrent l'Ashallan, le Chant Mortuaire, et chargèrent l'Ennemie sous le regard d'Asuryan. Ils s'enfoncèrent dans la nuée telle une lance en fusion et nul ne semblait plus pouvoir les arrêter, les sept eldars avançant ensemble dans un ballet miroitant de lames, fauchant et tranchant à chaque geste, sans répit et pourtant sans efforts, ne laissant dans leur sillage que des amas de cadavres déchirés. Shall'Ya à leur tête, ils étaient telle une flèche de lumière pénétrant dans le flanc de la horde, s’enfonçant inexorablement vers la cause de toute cette corruption. Les Exarques semblaient danser à travers la mêlée, d'une chorégraphie gracieuse et subjugante, telle une flamme consumant les chairs corrompues, brillante et vive telle l’Isha Reia elle même. Chacun d'entre eux était l'incarnation d'un Aspect de Khaine, au firmament de l'art auquel ils avaient dédié leurs vies. Et en leur centre marchait la Veuve Noire, telle une reine des Temps Jadis, rayonnante d'une gloire depuis longtemps éteinte, sa lame flamboyant d'un feu émeraude alors qu'elle consumait les âmes noires et impies des sombres serviteurs de l’Ennemie.

Alors Shall’Ya et ses frères se taillèrent un chemin sanglant à travers la marée , se rapprochant de plus en plus du cœur du mal. Les lames noires d'un sang poisseux frappaient sans relâche, souillant peu à peu l'or des armures, alors que leurs porteurs sombraient dans une rage contrôlée : le Souffle de Khaine. Les créatures tombaient par dizaines, terrassées par la force des Aspects, par la Volonté d’Asuryan lui même. Et ainsi, aussi soudainement qu’ils étaient apparus, les démons refluèrent et ils furent alors seuls au centre d'un havre entouré par des flots tumultueux de crocs et de serres. Reprenant progressivement leurs esprits embrumés par le sang, ils comprirent alors où ils se trouvaient. Ils avaient passé les portes du Grand Hall, et les Arches de l'Aube se dressaient de toute leur sinistre splendeur. Elles avaient bien changé depuis les premiers combats, les antiques structures de moelle spectrale avaient lentement muté sous l'influence du Chaos, et rien désormais ne rappelait leur magnificence passée. Mais ce n'était que peu de chose en comparaison de ce qu'elles ne retenaient plus à présent qu'à grand peine. Car voici ! La Faille s'était étendue, elle s'était renforcée, nourrie par les âmes des eldars, par l’énergie du désespoir, du chaos des combats et par chaque démon qui la traversait. Mais plus terrible encore demeurait la flamme qui scintillait en son cœur, reflet des lueurs du Palais des Mille Plaisirs, et qui ébranla les guerriers eldars bien plus que tout ce qu'ils avaient vu auparavant. La damnation était là, si proche, bien plus tangible que les serres d'un démon majeur. Pleine de promesses d'une éternité de servitude et de tortures au moindre faux pas, répulsive mais attirante. Ils observèrent un instant la danse gracieuse de ces flammes impies, qui les hypnotisait tous. Et c’est alors qu’une voix terrible et maléfique, chargée de haine et de vice monta au dessus d’eux, telle un nuage de malheur et de désespoir et l’entendre était pour eux un supplice et une douleur tels qu'ils ébranlaient jusqu'à leurs âmes.

Car voici ! Au centre de la flamme, loin au devant d’eux se dessinèrent deux yeux rougeoyants, dont le regard failli mettre Shall’Ya et ses frères à genoux. Alors ils comprirent, au fond de leurs coeurs, qu’ils avaient devant eux l’Emissaire, l’un des plus puissants favoris de l’Ennemie, et soudain, leur courage fut ébranlé et le désespoir s’insinua dans leurs cœur, car il pris la parole et tels furent ces mots :

« Ah, pathétiques Eldars ! Votre témérité me surprend, bien qu'elle soit un sujet de grand divertissement. Vous avez bravé tant de suplices pour tenter de reprendre ce joyau perdu, mais vous avez oublié ceux qu'ils vous restent encore à subir. Oui, j'ai de grands projets pour le peuple de Skettis, vais voyez vous, je dois d'abord chérir cette Shall'Ya... oui, oui ! J'ai de grands projets pour vous. D'abord, je me délecterai de la saveur de ton âme Shall ‘Ya, juste après que tu ai vu tes frères que tu chéris si fort périr sous tes yeux ! Oui, d’abord je les tuerai lentement… très lentement, et tu souffriras alors tellement que ce spectacle te sera insupportable… puis je dévorerai leurs âmes ridicules une à une, après avoir joué avec elles jusqu’à leur trépas, et leurs cris résonneront à tes oreilles comme l’appel inéluctable de ta propre destruction ! Et ensuite seulement, je m’amuserai avec toi, pathétique eldar, et ton corps me suppliera de mettre fin à ses souffrances… puis je te mènerai à mon Maître, où tu connaitras alors la véritable souffrance ! Le désespoir consumera ton âme, et les tourments que tu endureras seront une essence qu'Il dévorera comme le met le plus délicieux! Et c'est là, ton âme enserrée dans Ses bras, que tu connaitra enfin l'extase ! »

Alors Shall ‘Ya se détacha du groupe et s’avança, armée de sa propre volonté, marchant dans les pas d’Asuryan lui-même qui, des millénaires auparavant, avait marché contre l’Ennemie et c’est ainsi que la légende se rappelle de ses mots, dont le tranchant aurait pu mettre à genoux un empire :

« Voici ô Emissaire du Mal ! Nous sommes ici par la volonté d’Asuryan et nous ne cesseront de nous battre que lorsque les êtres de votre engeance ne fouleront plus le sol sacré de la Glorieuse Skettis ! Dis à ton Maitre que tant que l’un de mes frères se tiendra debout, il se battra, avec l’espoir de revoir un jour les Temps Jadis où ces Arches étaient plus lumineuses que les étoiles dans le ciel! Dis à ton Maître que tant qu’il vivra, il trouvera en Skettis son pire ennemi ! Dis à ton Maître que mon épée viendra prendre son essence! Oui, ô engeance de l'Ennemie! Nul ne brisera Skettis tant que ses fils et ses filles seront là ! »

L’Emissaire partit d’un grand rire, qui résonna dans tous le vaisseau-monde, mit les armées à terre et fit cesser les combats. Et soudain, un visage se dessina dans les flammes, horrible et terrifiant, et pourtant ô combien attirant, et il luisait alors d’un pouvoir noir comme l’ébène et sombre comme l’abîme et il répondit à Shall’Ya sans cesser de rire :

« Ah... voilà qui est des plus amusant ! Une pathétique âme ose Nous défier ! N'as tu pas conscience que la fin est proche Shall'Ya ? Nul ne pourra arréter les armées du Maître ! Même vos dieux ont été brisés et vaincus ! Vous n'êtes que des jouets destinés à nous divertir ! Votre fin est tracée ! Mais soit, je te donnerai ce que tu désires...»

Alors il rit, et son rire résonna encore plus fort, comme si mille armées sonnaient de leurs cors de concert. Et soudain, le plus grand flot de démons jamais vu se déversa de la faille, et le groupe fut très bientôt encerclé. Il n’y avait aucune échappatoire, ni aucun espoir. Leurs vies prendraient fin, ici et maintenant. Alors, les démons chargèrent tous d’un seul, dans un cri qui aurait ébranlé le guerrier le plus courageux, mais qui ne fit même pas ciller le groupe. Ils se savaient condamnés. Ils ne pensaient qu’à une seule chose : périr en emportant le plus de démons dans la tombe. Le sol tremblait sous leurs pas, et ils étaient comme une vague infernale prête à s’écraser sur le dernier espoir de Skettis. Ils tenaient dans leurs mains des armes nimbées de flammes pourpres, leurs chevelures ondoyaient dans une danse gracieusement mortelle, et leurs corps dénudés attiraient tous les regards. Shall'Ya se tourna alors vers ses frères. Sa confiance en eux était entière et elle savait qu'ils étaient prêts à sacrifier leurs vies, leurs âmes pour elle, sans hésitation. Il lui suffisait d'un mot. Et pourtant, alors qu'elle se tenait, droite, face à eux, elle n'y parvenait pas, n'arrivait pas à s'y résigner. Elle n'eut pas à le faire. Hal'rakiin, l'exarque scorpion la devança alors même qu'elle ouvrait la bouche. "Nous sommes avec vous, ma Dame." Ses exarques lui offraient leur vie. Les démons approchaient.


Et voici ! Les Élus d'Asuryan et de l'Ennemie se heurtèrent sur les premières marches des Arches, et la violence du choc fut telle que l'on eu cru que Khaine lui même chargeait à leurs cotés. Aussitôt jaillirent des fontaines d'un sang noir et perverti, qui se mêla rapidement aux minces filets carmins et aux goutes cristallines de la vie des Ishaya. Une fois encore les lames reprenaient leur danse sanglante, prélevant son tribut d'un coté et de l'autre. Le premier tomba Elanost, Gardien de la Flamme d'Éternité et maitre exarque du Temple Vengeur, son corps transpercé de mille blessures et son épée luisante du sang maudit. Son âme alla rejoindre celles de ses frères dans la froide prison de sa lame funeste. Vint ensuite Fällnarath, Héraut de l'Aube et Souffle d'Alastor, seigneur des Dragons, lorsqu’enlacé dans une mortelle étreinte, il libéra une dernière fois la fureur des Wyrms, qui le consuma en une sphère enflammée en même temps que les bêtes alentours. Mais rien, pas même la mort, n'arrêterai plus les Exarques à présent, car le sort de leur patrie dépendait d'eux. Et ils avancèrent, encore et encore, le corps meurtrit et souillé du sang de leurs frères mais l'âme déterminée, et des milliers d'engeances succombèrent encore à leur colère, déchirés par la vivacité de leurs lames. Une serre trouva le défaut à la cuirasse d'Aernel Tisse Destin, du Temple des araignées, lui déchirant la gorge. Trois monstrueuses bêtes le suivirent dans l'au-delà, au moment où il mit genoux à terre et où la vie le quitta totalement. Seules quelques marches les séparaient du vaste promontoire où se dressait la faille. Là où se dressait la malédiction de Skettis. Si peu, si peu de frères étaient arrivés jusqu'ici. La mort les guettait, l'Ennemie allait se délecter de leurs âmes, car les fils de Skettis n'étaient pas assez nombreux.

Mais voici ! Il y eut alors une vague d’énergie crépitante, qui propulsa les démons en arrière et mis le groupe à genoux. Des éclairs d’un bleu éclatant tombèrent alors du ciel et frappèrent les armées de l’Ennemie, fauchant des centaines de ses serviteurs à chaque impact. Un pouvoir incommensurable se répandit dans le sol, et les blessures du groupe se résorbèrent, alors que celui-ci reprenait petit à petit sa teinte originelle. Et c’est alors qu’une douce mélodie s’éleva dans les airs et couvrit les cris cacophoniques des engeances démoniaques. Douce et harmonieuse, elle pénétra au plus profond des âmes des eldars et leur redonna espoir. Car cet air, même si ils ne le comprenaient pas, était chanté dans une langue perdue depuis des Âges. L'air pénétra les âmes et les coeurs, redonnant vigueur et hardeur aux eldars et paralysant les serviteurs de l'Ennemie. Le sol retrouva un peu de sa clarté, et le pouvoir coula de nouveau dans les veines spectrales du Grand Hall, alors que les Araignées revenaien pour défendre leur lieu de vie. Et c’est alors que Shall’Ya l’aperçut. Une silhouette longiligne, lévitant devant elle à une quinzaine de mètre du sol les bras levés au ciel et récitant à voix haute cette douce mélodie dont le langage lui était inconnu. Ses toges volaient au rythme des tourbillons de pouvoir qui sifflaient autour de lui, ses cheveux d’un blanc le plus pur flottaient au vent et ses yeux luisaient d’une pâle lueur bleutée. Le pouvoir se déversait littéralement de son corps, et elle pouvait voir toute la magie qui emplissait cet être. La vague de magie ondoyait autour de sa silhouette, et son tumulte était clairement perceptible.

« Ah ! Voilà qui est intéressant ! Une autre âme pour me divertir! Cela promet d'être amusant, eldars ! » lança t'il entre deux rires.

Alors une vague de pouvoir se déversa de la faille, et frappa la silhouette de plein fouet. Mais elle s’arrêta nette à quelques centimètres de sa main, à la grande stupeur du serviteur de l’Ennemi, en un mur de feu et de flammes magiques qui ricocha comme une vulgaire poussière. Elle leva les yeux, et soudain, ce pouvoir mêlé aux siens se déversèrent dans le hall et balayèrent en un instant toute trace démoniaque, à l’exception de la faille elle-même. Alors, la silhouette descendit lentement, jusqu’à ce que ses pieds touchassent le sol. Elle pouvait l'apercevoir au loin, nimbée d'une aura qui lui semblait familière, ses cheveux d'argent cascadant derrière son dos. Elle l'avait aperçu au conseil, sage et attentif, et savait que quelque chose de mystérieux se cachait dans cette âme. Le chaos régnait dans le Grand Hall, des corps lacérés et sanguinollants gisaient aux alentours de la faille sur le sol de moelle spectrale , et le sang eldar et démon se méllait dans une ode macabre, en un fluide rouge symbole de tristesse et de deuil. Et Shall'Ya demeurait seule, seule face à la plaie béante entre les réalités. Seule, face aux sombres pouvoirs de l'Ennemie.

Soudain la voix maléfique de l'Emissaire s’éleva dans les airs et elle résonna de plus belle en frappant les murs de stelthene, la renvoyant comme un écho brisé aux multiples facettes. Ces mots portaient en eux un plaisir malsains, et des entiments que les eldars n'avaient connus que trop bien et tels étaient t’ils :

« Ainsi, vous portez votre petite entreprise sur des terres qui ne vous appartiennent pas ? Ce vaisseau est la propriété de mon Maître, Slaanesh, Prince des Plaisirs, je ne vous permettrai pas d’aller à l’encontre de ses plans ! Je me délecterai personnellement de vos corps après avoir joué avec eux! Oui, puis j'offrirai vos âmes à mon Maitre, et ce vaisseau en guise de présent!»

Et soudain, la faille trembla, ses contours s'assombrirent, et de l'énergie crépitante s'en échappa. Le Sha'eil semblait littéralement vouloir se déverser à travers elle, comme un flot immuable d'une terreur sans nom. Sa surface ondula légèrement, puis ce fut le chaos. Un flot d'énergie s'en échappa, fait de couleurs multiples et chatoyantes, infime échos d'un reflet d'une réalité qui n'en était point. Alors, une sombre créature en surgit plus grand et plus forts encore que les vils serviteurs que Shall'Ya et les siens avaient affrontés, et à leurs pieds une myriade de cauchemards et de ténèbres. Ses armes luisaient d'une lumière pourpre et son torse était frappé de la marque de l'Ennemie. Alors elle se rua sur le groupe, aussi vive que l'avait été son sombre Maître lors de l'Ultime bataille. C'est ici que tombèrent Onyx aux Lames Cristallines, Dame du Temple du Chant du Crépuscule puis Sylïth l'Apenteuse , à jamais chantés soient leurs noms. Brisées par le pouvoir de l'Ennemie, leurs âmes à jamais perdues. Ils affrontèrent ensembles aux cotés de Shall'Ya les sombres pouvoirs d'une créature issue de leurs propres coeurs. Ils tombèrent à terre, le corps brisé et leurs armes chutèrent lourdement à terre. Onyx aux lames Cristallines jaillit alors dans un cri, cimeterre à la main, pour protéger ses frères. La valse des lames tailla et trancha, faisant couler des filets sanguinolents de blessures de plus en plus profondes. Mais il vint le temps où elle aussi fut à terre et, alors que la lame de son ennemi transperçait son frèle abdomen, son cimeterre rougeâtre se ficha sous le menton de l'engeance. Dans un cri de rage et de douleur elle l'arracha, et se tourna alors vers Shall'Ya. Le démon était presque dans son dos lorsque, dans un dernier sursaut, un dernier acte de courage et de vie, Hal'rakiin l'exarque scorpion jaillit une ultime fois, et c'est en terrassant son ennemi, dans son dernier souffle, qu'il tomba à terre. Et avant que sa vie ne touche enfin à son terme, Onyx rearda celle qu'elle respectait par dessus toutes les autres, celle qui se dressait à présent fière et majestueuse au devant des Arches. Celle qui devait sauver Skettis. Ses yeux perdirent alors leur éclat, au moment où son âme rejoignit sa pierre-esprit bleutée.

Alors Shall'Ya fut seule. Les derniers de ses frères étaient tombés, le hall était désert et silencieux, jonché de cadavres, de sang, de larmes et de sueur. Le spectrale était terriblement douloureux à voir, et cette image resta à jamais gravé dans sa mémoire. Skettis semblait brisé, anéantit. Les efforts des siens l'avaient conduit au devant du lieu le plus redouté de son peuple, celui qui avait vu se déverser le fléau de sa race. Celui qui avait apporté la mort et la damnation. Tout espoir avait disparu, alors qu'une brume légère s'étendait à travers les Arches.

Alors il vint. L'Emissaire en personne se mit à franchir la faille, terrible bras armé de l'Ennemie, maudite soit Elle à jamais. Ses pas étaient lents, ses mouvements batards, comme si le Sha'eil lui même l'empéchait de franchir la frontière des réalités. Il s'extirpait lentement, prêt à déverser sa fureur sur les derniers fils de Skettis. Le pouvoir de l'Ennemi se répendrait dans son sillage, balayant les arches, balayant les dômes et les flèches, corrompant les coeurs et les âmes. Non, il n'y aurait nul survivant si ce serviteur de l'Assoifée n'était pas arrêté. Mais il en restait une, celle qui se tint devant les marches immaculés du Temple d'Asuryan, celle qui mena ses frères vers l'ultime sacrifice pour sauver les siens. La plus grande légende de Skettis elle même. Le dernier espoir de son peuple. Shall'Ya était paralysée. Nul ne l'avait préparée à une telle vision d'horreur et de parjure, et ce même si son courage l'avait mené jusqu'ici. Elle avait devant elle l'un des plus puissants serviteurs de l'Ennemie, un avatar incarné des horreurs que ses noirs frères avaient pruduites, et elle se dressait seule entre son pouvoir et son peuple. Skettis avait besoin d'elle. Mais son courage était sappé, par une énergie si noire, si cruelle, que nul ne pouvait y échapper. Son coeur lui criait de s'enfuir, son instinct lui avait depuis longtemps appris à craindre l'Ennemie par dessus tout, mais son âme se battait pour la lumière de Skettis et c'est elle qui guidait sa lame. Alors elle porta son regard au loin, vers la faille ténébreuse d'où la damnation était venue. L'Emissaire était presque au dehors, hurlant et exultant des nombreux plaisirs qu'il éprouverait en déchiquetant le corps de Manwë et en torturant son âme avant de l'offrir à son Maitre. Alors la faille explosa, dans une gerbe d'énergies chatoyantes et colorées, et le Démon fondit sur sa cible dans le lointain.

Alors, Shall'Ya vit Manwë tourner son visage vers elle, ses yeux profonds pénétrant son regard, sondant son âme comme on lit dans un livre. Le temps sembla alors se figer, le monde autour d'elle s'arréter. Alors que la créature se rapprochait à grands pas de la silhouette de Manwë, tels étaient les mots qui furent prononcés en ces temps :

« Ne faiblissez pas ma soeur car ceci n'est pas la fin ! C'est à vous qu'il revient de mettre fin à ces temps obscurs, à vous qu'il revient de briser les chaines que ces engeances ont placées sur Skettis ! Sur vous que repose l'espoir de tout un peuple ! Quel que soit ce que cette chose vous murmure, quel que soit les doutes qu'elle instille en vous, vous devez écouter votre coeur ! Vous êtes le bras armé d'Asuryan, et la Volonté d'Isha vous accompagne ! Vous ne pouvez pas abandonner ! La Haute Mère marche à vos cotés !Quels que soient les pouvoirs de cette chose, vous ne devez pas faillir ! Vous devrez la vaincre de votre propre lame, car ainsi l'a voulu le destin ! Pour le salut de nos peuples, vous devez affronter cet être, car vous et vous seule avez le pouvoir de le briser! Vous ne devez pas abandonner ! Par le pouvoir de notre Mère, par la force des Ishaya et pour Skettis tout entier, vous devez vous battre ! Nashtel Ada Isha ! »

Ces paroles résonnèrent dans l'esprit de Shall'Ya comme une douce mélodie sous le Dôme des Lumières Eternelles. L'Emisaire était presque sur Manwë, qui continuait à la fixer au loin. Alors, elle appela à elle d'antiques pouvoirs, elle serra dans sa main l'amulette d'or et d'argent qu'elle tenait de sa mère. Et soudain, un rayon de lumière aussi éblouissant que la flamme éternelle des Temps Jadis, vint frapper le flanc de l'Emissaire, dans une gerbe d'un pouvoir qui illumina la scène de mille couleurs chatoyantes. Dans un cri qui fit résonner le Grand Hall et Skettis dans son ensemble, l'Emissaire se retourna vers la frèle silhouette de Shall'Ya, dans un rire rauque et démoniaque et tels furent les mots qu'il lui lança :
« Pauvre petite créature ! Qu'espérez vous donc ? Vous n'êtes qu'un jouet destiné à divertir mes semblables ! Goûtez donc aux plaisirs de la souffrance ! »

Alors il s'élança, dans une charge qui fit trembler le sol de sethelne et les dômes translucides, terreur incarnée du peuple eldar, entouré de ténèbres et de malheur. Dans un geste ample et sans un mot, Shall'Ya mit au clair Kia'luranith qui se mit à luire d'une douce lueur emeraude, irradiant d'un pouvoir sacré plusieurs fois millénaire. La soif du combat reffit surface en elle, des émotions cannalisées par sa maitrise de la Voie de l'Eldar. Tout son être réclamait le sang et la destruction, alors qu'elle adressait en songe une ode à Kaela Mensha Khaine. Elle repença à ceux qui étaient tombés sur les marches du Temple d'Asuryan, elle repença aux frères qui périrent lorsque ces horreurs ailées avaient frappé depuis les cieux, elle repença à ceux qui étaient tombés pour venir ici, au devant de l'Emissaire. Au sang qui macculait les marches sacrées du Hall. Le sang de son peuple. Le sang des eldar. Son propre sang, Le sang des fils et des filles d'Isha, louée soit elle à jamais. Une larme coula lentement au coin de ses yeux, sur sa joue et son menton, puis tomba à terre. Alors le Souffle de Khaine la consuma entièrement, comme une flamme consumme la chair. Elle était prête, sa lame réclamait le sang. Kia'luranith au clair, regardant une dernière fois la silhouette lointaine de Manwë, elle s'élança vers l'Emissaire, au cris de « Iolavail Ishayas ! », ce même cri qu'avaient jadis poussés les Osts des temps glorieux, en chargeant les armées innombrables des Yngirs, sous la douce lueur des astres qui leurs étaient si précieux.

Le Seigneur de l'Athal Naaru observa la rencontre. Un bruit assourdissant et une onde de lumière s'élevèrent lorsque les armes se rencontrèrent, dans un fracas qui lui rappela un instant les temps de la Guerre Céleste. Il avait parcouru ce chemin en songe un nombre incalculable de fois, vogant sur les chemins des possibles comme on navigue à travers les étoiles. Il savait que Shall'Ya avait un grand rôle à jouer, et que c'est lui qui déterminerait la survie du peuple de Skettis, mais aussi des fils et des filles d'Yggdrasil. Elle ne le savait pas, mais de grandes choses reposaient sur ses frèles épaules. Des choses qui suffiraient à pétrifier de simples mortels, à les broyer sous le poids du fardeau. Il regarda cette guerrière que le destin avait appelée, alors que chaque parade, chaque choc qui opposait ces lames prenait échos dans le Sha'eil et les âmes eldars présentes en ce jour. Car en ces temps, quelqu'un se dressait fasse à l'Ennemie, quelqu'un se dressait comme jadis le peuple eldar s'était dressé, sous les fiers étendards de l'Alliance de la Lune d'Argent, alors que les Cents étaient rassemblés autour de Kaela Mensha Khaine. Il gravit les majestueuses marches une par une, se rapprochant pas à pas de son propre destin. Les énergies l'entouraient, des énergies noires et occultes, venues de par delà les frontières entre les réalités. La Faille se dressait comme un abîme terrifiant au centre d'un havre jadis paradisiaque. Le Palai des Plaisirs était clairement perceptible derrière ses machoires implacables, et sa présence enserrait son coeur et son âme plus fort encore qu'une lame transperçant une simple feuille déséchée. Il connaissait son destin, car il avait vu ce moment à de maintes reprises. Il savait qu'il n'y avait qu'un seul chemin, aucune autre autre voie possible. Et une seule fin. Alors seulement il tira son épée, et celle ci révéla enfin son véritable pouvoir. Les runes d'un fourreau ouvragé par le plus fin orfèvre des temps jadis se mirent a scintiller, les gemmes pourpres et emeraudes serties en son sein s'illuminèrent pour la première fois depuis des temps immémoriaux, alors que la lame immaculée était mise au clair. Un déchainement de magie et de pouvoir tomba autour de Manwë, alors que ces énergies millénaires se mêlaient à ses propres pouvoirs. Des murmures étaient perceptibles dans la tempête, des murmures venant d'un âge lointain à présent révolu. Claíomh Solais, la lame bénie qu'Altianesh porta aux cotés de ses frères lors de la Grande Guerre. Claíomh Solais, forgée des mains de Vaul lui même pour servir le Dieu de la Guerre. Et c'est ainsi que Manwë s'avança vers son destin, repoussant les énergies maléfiques des royaumes impies, portant avec lui le dernier espoir de son peuple, comme les héros de jadis l'avaient fait avant lui. Et c'est ainsi que sa silhouette immaculée franchit le seuil de la Faille, à jamais.

* * *

«Iolavail, ishayas ! Poussez mes frères! »

Le cri d'Ashan fut suivi en écho par la réponse de ses frères et soeurs, puis du fracas des boucliers de la Garde des Portes de Cristal. Les osts avaient pris position au devant des engeances démoniaques de l'Ennemie, et nulle créature n'avait encore brisé leurs formations. Inlassablement, les démons se fracassaient sur un mur inaltérable de boucliers et de lames, comme une vague se brise sur les falaises d'Ath Ethon. Partout, les osts eldars étaient aux prises avec les sombres créatures de l'Ennemie. Partout, le frère se battait aux cotés du frère, chacun ne faisant qu'un avec son aspect, chacun communiant intérieurement avec Khaine. Ils se battaient côte à côte, comme une seule entité. Chaque parade était suivie d'un violent coup d'estoc d'une lance, qui transperçait des coeurs maléfiques et des faciès enjoués. Les armures se mêlaient, les armes s'entrechoquaient. Il y avait là les plus grands guerriers eldar que la Galaxie ait jamais connue. La Garde des Portes de Cristal d'Yggdrasil tenait les marches du Grand Temple, en une formation serrée et implacable. Asurmen menait ses vengeurs avec une efficacité terrifiante, perçant toujours plus loin et en avant dans les rangs de ses ennemis. Tous ses frères observaient ce héros des Temps Glorieux se battre avec la même énergie que chacun d'entre eux, et voir un tel parangon au combat suffisait à raviver en eux une flamme depuis longtemps éteinte. Plus loin, les fiers Gardiens Noirs d'Ulthwë prêtaient mains fortes aux guerriers de Skettis dans la Vallée de Khaine, aux prises avec des êtres que nul mot n'aurait pu décrire avec assez de justesse. Sur les marches du Temple d'Isha, les claurifelliann de la Haute Maison Thel'Dannar balayaient les rangs de grands revers de leurs longues lames bleutées. Sous les Arches, ils défendaient les dernières prêtresses d'Isha, alors que les Spectres faisaient pleuvoir leurs éclairs de mort dans une dance de lumière aussi belle que létale. Sous le Dôme des Murmures Oubliés, les nobles Valheru exécutaient dos à dos des parades et des estocs aussi rapides que teriblement précis, tenant en infériorité ces territoires bénis des dieux eux mêmes. Dans les rues et les allées, les Wild Riders arrassaient l'ennemi, en des raids rapides et meurtriers, ne se repliant que pour laisser des marres de sang noir et poisseux. Inlassablement, les engeances reculaient, et chaque pas voyaient son tribut prélevé d'un coté et de l'autre. Le destin de tout un peuple se jouait en cet instant, sur le sol de Skettis. La victoire était proche...

Mais voici ! Dans un tumulte assourdissant, il y eu une vive lueur, et une explosion cataclysmique. Les osts eldar furent mis à terre, alors que les essences de nombreuses engeances s'évaporaient dans l'instant. C'est ainsi que se déroula le tournant de la bataille légendaire de Skettis. Désorientés, les osts démoniaques furent rapidement repoussés jusqu'aux limites même du Grand Hall, alors même que l'avancée des eldar demeuraient inexorable. Ils furent stoppés net, par une puissance mystique émanent de la Faille, un pouvoir qui semblait encore se déverser de la faible lueur qui trahissait encore sa présence. Incapables d'aller plus en avant, sentant que s'aventurer en ces lieux perdus était synonyme d'une mort quasi certaine, les osts eldar érigèrent autour de cette zone corrompue les premiers éléments de ce qui deviendrait plus tard les Flèches du Crépuscule.

* * *

Elle gisait à terre. Elle sentait un goût suave et métallique dans sa bouche, et plusieurs plaies ouvertes sur ses membres et son torse. Ses drapés étaient déchirés et brûlés, et son armure impactée en plusieurs endroits. Elle ne savait pas où elle se trouvait, le ciel était noir, assombris par des nuages de malheur. La conscience de Shall'Ya dépérissait. Cet ultime coup avait été sa dernière tentative d'ocire son ennemi, mais elle ne savait pas si elle avait réussi. Elle se disait que finalement elle ne le saurait jamais. Elle sentait son esprit l'abandonner, son âme quitter son corps. Elle se sentait mourir. Son épée, elle sentait son épée proche d'elle. Cette même épée qui avait sembler guider sa pensée et ses gestes, parant et esquivant des coups qui auraient suffit à briser n'importe quel autre eldar. Mais même sa lame semblait s'éteindre à petit feu, elle aussi. Oui, c'était cette sensation que les légendes décrivaient. La fin. La fin de toute chose. Il était temps pour elle de partir, et d'emprunter le Sentier d'Or vers la Citée Eternelle. Alors, dans un dernier sursaut de conscience, il lui sembla apercevoir une silhouette se pencher sur elle. Son visage était fin, ses yeux perçants, et ses cheveux faits d'or et d'argent. Un diadème ceignait son front, et ses branches formait des formes qui semblaient changeantes. La silhouette plongea alors son regard bleuté dans les yeux de Shall'Ya :

« Ce n'est pas ainsi que s'achève ton histoire, ma fille. »

Alors sa conscience la quitta totalement.

Yavanna le sentit immédiatement. Un grand vide dans son coeur. Une douleur sourde qui pris écho dans son âme, une chose si intense, et pourtant indescriptible. La douleur. La douleur et le malheur Quittant le front, elle se dirigea alors vers la zone la plus dangereuse, la plus corrompue, le seul endroit qui forçait les osts à se tenir à l'écart. Auréolée de pouvoirs, baignée par des énergies provenant de ses prières pour la Haute Mère, ses pas foulèrent un sol calciné et brisé, à mesure qu'elle s'approchait des Arches. Ses larmes se mirent à couler en pençant à ceux qui étaient tombés ici, et à ce qu'elle redoutait de voir là où elle se rendait. La guerre avait prélevé un lourd tribut, et les pouvoirs combinées des Soeurs ne seraient sans doute pas suffisants pour redonner à ces lieux leur gloire de jadis. Lorsqu'elle atteignit enfin les Arches, le spectacle était saisissant. Le Sethelne semblait déformé et brisé, comme si une énergie formidablement puissante l'avait frappé. Elle avait perdue sa couleur éclatante de jadis, pour la troquer contre un noir d'ébène et des gris sombres. La Faille se découpait devant elle, mais elle n'était plus qu'un simple point, pas plus grosse qu'un bourgeon. Alors ses larmes coulèrent de plus belle, car elle savait à présent que son bien-aimé n'était plus. Elle tomba à genoux, ses larmes ne cessant plus de couler. Sa chevelure soyeuse ondoyant sous la légère brise qui soufflait en ses lieux. Et soudain, les yeux de la prophétesse se posèrent sur une légère lueur, un reflet bleuté qui brillait faiblement sous la fine couche de poussière de Sethelne. Son coeur se serra à la vue de l'objet : une pierre-esprit fracturée, sertie dans un pendentif argenté. La pierre-esprit de Manwë. Ses larmes coulèrent de plus belle alors que la lueur s'éteignait, et nul n'aurait put alors la réconforter en cet instant.Yavanna resta seule un long moment, à contempler les structures brisées qui jadis formaient le Grand Hall de Skettis, à observer comment des millénaires après Sa naissance, l'Ennemie était encore et toujours aussi forte. Elle serra alors dans sa main la pierre-esprit fracturée de son bien aimée. Les larmes ne cessaient de couler sur son visage gracieux. Et c'est ainsi que cela lui apparu. D'abord aussi infime que le bruissement léger des feuilles d'automne, cela se fit plus intense et plus clair au fur et à mesure que son attention se focalisait sur cette chose. Une vision. Elle voguait sur un chemin qu'elle ne connaissait pas, un chemin qu'elle n'avait encore jamais vu. Il lui sembla apercevoir un instant la silhouette lointaine de son bien-aimée, mais elle n'eu pas le temps de le vérifier. Lorsqu'elle revint sur ce plan d'existence, elle savait. Elle savait ce qui allait advenir. Oui, elle savait.

Ainsi, la Haute Prophétesse d'Isha tint elle conseil avec ses semblables et avertit l'assemblée des terribles évènements à venir. Alors, les eldar érigèrent des défenses psychiques implacables en prévision de ce que la Prophétesse avait perçu, encadrant la plaie béante au coeur même du vaisseau-monde. Cette plaie ne se refermerait jamais, et elle façonnerait les filles et les fils de Skettis pour toujours. Partout, des cercles d'Archontes étaient rassemblés, aux pieds de flèches de Sethelne érigées à une vitesse fulgurante par les plus talentueux chanteurs de moelle des osts. Ces flèches défiaient les pouvoirs mêmes de l'Ennemie, symboles de la puissance eldar rassemblée en ces lieux. Partout, des mots de pouvoirs étaient scandés, des runes étaient tracées, des sortillèges étaient tissés, et tous les guerriers avaient rangé leurs armes, car si ces défenses se brisaient, nul ne pourrait plus arrêter les pouvoirs qui se déverseraient de nouveau sur ces terres. Yavanna se tenait aux pieds d'une des flèches, flanquée de ses soeurs dans leurs romes immaculées et ornées de runes tissées aux fils d'or et d'argent. Le Hall était silencieux. Le calme avant la tempête.

Car voici ! Il y eu une deuxième explosion, plus intense et plus lumineuse encore que la précédente, charriant avec elle des pouvoirs que nul mortel ne pouvait apréhender. Des vagues d'énergies se déversèrent à grand flôts de la Faille, qui scintillait à présent d'une vive lueur pourpre. Ces vagues frapèrent les murs psychiques avec encore plus de force que la lame de Khaine, et dans un premier fracas, plusieurs prophètes furent mis à genoux. Les psaumes et les prières, les rituels et les sortillèges redoublèrent d'intensité, alors que de plus en plus d'énergie se déversait du Sha'eil. Un à un, les archontes et les prophètes tombèrent à genoux, mais nul ne s'arrêta jamais de plasmodier. Les Flèches du Crépuscule illuminaient à présent tout le vaisseau-monde, et partout, les regards et les pensées demeuraient tournés vers le Hall. Vers l'espoir ou la fin de toute chose. Yavanna et Eldrad eux mêmes en vinrent à fléchir, mais c'est toujours avec plus de vigueur que les sortillèges étaient tissés et que les prières étaient scandées. Sur le vaisseau-monde tout entier, ces prières étaient reprises, dans les temples à présent libérés, ces prières étaient reprises. Le vaisseau-monde lui même combattait les énergies corruptrices de la Faille. Car voici que les âmes affrontaient les âmes dans le Réseau d'Infinité, et chaque engeance qui tentait de s'infiltrer dans les couloirs psychiques du vaisseau-monde se voyait irrémédiablement anéantie, mais à un prix incommensurable. Les énergies mêmes du sethelne combattaient la Faille, et ainsi, le sol jadis immaculé du Hall se teintât il d'un noir d'ébène et d'un gris sombre qui ne pourrait plus jamais être purrifié. Certains psykers perdirent connaissance, d'autres moururent d'épuisement, mais toujours un autre venait prendre sa place, sacrifiant sa vie pour la mettre au service des siens. Au service de la survie de son peuple. Alors il y eut une ultime vague de pouvoir, qui jeta tous les psykers à terre et manqua de souffler en un instant les défenses érigées. En cet instant, leur courage fléchit, et tous crurent alors qu'il étaient perdus. Mais voici ! Rassemblant sa volonté, Yavanna se releva, au milieu du tumulte et de la tempête de pouvoirs et d'éclairs grondants. Les énergies faisaient crépiter l'air, et ses cheveux ondoyaient sous une brise qui n'aurait jamais dû souffler. Alors elle se dressa, face à l'ouverture béante de la Faille et, tendant ses mains vers ses limites lointaines, rassemblant ses dernières forces, elle scanda ces mots qui s'élevèrenr loin sous le dôme, repris bientôt par ses semblables :

« Ash adûn nuenim Isha ! Par la volonté de notre Mère ! »

Alors un rayon illumina chacune des flèches, et ceux ci convergèrent vers la source même de ces énergies occultes. Yavanna fut bientôt rejointe par Eldrad Ulthran, plus sage parmi les prescients d'Ulthwë, par Dinn, Faore et Nayrü, ses soeurs du Cénacle, et tous les prophètes et les archontes présents renforcèrent alors cette manifestation divine. Alors la tempête déclina enfin, les sceaux de pouvoir se brisèrent, et beaucoup tombèrent alors à genoux, épuisés. Ils avaient réussi. Skettis, à un prix que nul mortel n'aurait put imaginer, était sauf. Il resterai à jamais marqué par cette balafre, et ces défenses ne devraient jamais faillir, mais le peuple de Skettis était sauf.

Mais alors que tous reprenaient leurs force, Alwën, prophétesse d'Isha, accouru vers la foule, se dirigeant droit sur la Haute Prophétesse d'Isha et ses Soeurs. Halletante, elle tomba à genoux devant elle, et dans un souffle, lui cria ces mots :

« Isharelnawë, vous devez venir! Le temple ! Il vous faut regagner le temple ! »

« Calmez vous, ô ma soeur. L'ombre a été repoussée, il n'y a plus lieu de s'inquiéter. Les engeances de l'Ennemie ont été vaincues. Skettis est vainqueur. Nous sommes vainqueurs. » lui répondit elle, un instant étonnée.

« Non, vous ne comprenez pas ! C'est Shall'Ya ! Shall'Ya est mourante ! Nous l'avons trouvée, Ma Dame, sur l'Autel de la Haute Mère! » souffla alors la prophétesse.

« Comment … cela ne se peut ma soeur. Shall'Ya a combattu l'Emissaire au coeur du mal, au coeur de la zone que vous apercevez devant nous. Vous l'avez senti aussi bien que moi. Nul eldar n'aurait pu survivre aux pouvoirs qui se sont déchainés en ces lieux maudits. Non, aucune âme ne saurait survivre à un tel déchainement de malice. Elle est morte, ma soeur... » lui rétorqua t'elle, une larme coulant de ses yeux.

« Oui, ô Isharelnawë, j'en ai conscience. Mais je sais ce que j'ai vu ! Son corps ! Son corps mourant a été déposé dans le temple de la Mère, aux pieds de Sa statue sacrée ! Quelqu'un l'a ramenée ! C'est un miracle, un miracle de la Haute Mère ! Je vous en prie Isharelnawë, non, je vous en conjure ! Shall'Ya ne doit pas mourir ! » lui lança t'elle en tombant à genoux, des sanglots trahissant sa tristesse et le drame qui se jouaient alors.

« Non ma soeur. Shall'Ya ne mourra pas. » lui répondit Yavanna.

Son corps reposait en paix, sur l'autel de sethelne blanc gravé. Des stygmates d'un combat implacable marquaient son corps, et la pureté de son armure de guerrière avait depuis longtemps disparu. Sa respiration était faible et saccadée. Mais elle était vivante . Aussi improbable que cela puise paraître, Shall'Ya était vivante. Yavanna et ses soeurs s'approchèrent alors de l'autel, suivies des prophétesses d'Isha de tous les osts. Leurs frères et soeurs restèrent en arrière, sur la grande esplanade des temples dédiés aux dieux. Alors seulement, les portes du naos se refermèrent. Les prophétesses prirent place autour de l'autel, rassemblées en un cercle parfait. Yavanna se tenait auprès du corps brisé de sa soeur, alors que le Cénacle d'Yggdrasil était au complet. Sans un mot, Yavanna traça des runes mystiques sur ce corps frèle et mourant. Alors seulement, la Haute Prophétesse d'Isha entonna une prière, fixant la statue majestueuse de la Haute Mère. Ces mots résonnèrent dans le naos, alors que des vents mystiques commençaient à souffler et à tourbillonner. Ces mots resteraient jamais gravés dans les légendes, comme faisant partie de la plus importante prière à jamais avoir jamais été plasmodiée :


« A Isha Gilthoniel,
silivren penna míriel
o menel aglar elenath !
Na-chaered palan-díriel
o Alvalondë ennorath !
Shall'Ya, lë linnathon
nef aear, sí nef aeron !
A Isha Gilthoniel
o menel palan-diriel,
le nallon sí di-nguruthos !
A tiro nin, Shall'Ya !
A Isha, Isha ! Sin aenaren nä eaya,
o ishaya nar aenos !
Shall'Ya ! Shall'Ya ! Lë linnathon,
a Skettis na Yggdrasil eanon !
A Isha Gilthoniel
o enwë nal amariel !
A eldari na earë,
o meneril fïn amaren,
nashtel ada Isha, lë omaë !
Isha, Isha ! A Isha, eaya amanor,
o Shall'Ya palan dien essë,
ar Alvalondë tal uenor !
Isha ! Isha ! Lë linnathon ,
nar Shall'Ya nien ossë,
o fellegrin nä eanon ! »

Les énergies mystiques invoquées tourbillonnèrent dans la pièce, à mesure que cette ode à la véritable Mère du peuple Eldar s'élevait. Au dehors, elle fut reprise par la foule, qui plia le genoux en signe de révérence. Les blessures de Shall'Ya se refermèrent, à mesure que les vers et les strophes étaient scandés avec plus de vigueur encore que lorsque les osts repoussaient les engeances de l'Ennemie, maudite soit elle à jamais. La main posée sur le coeur de sa soeur, Yavanna plasmodiait elle aussi ces vers bénis par des pouvoirs millénaires. Les blessures se refermaient, sa peau reprenait sa teinte éclatante d'antan, alors que son épée elle aussi, semblait répondre aux paroles qui s'élevaient des choeurs. Et lorsque la dernière strophe fut prononcée, alors que les runes scintillaient et que l'encens se consummait, elle ajouta un dernier vers, se penchant pour le murmurer aux oreilles de Shall'Ya seule :

« Sinü anvar malanore. Nashtel ada Isha. »

Alors, la plus grande Autarque de Skettis ouvrit les yeux. Les prophétesses de Skettis et leurs soeurs tombèrent alors en pleurs, laissant transparaitre leur joie. Elle était sauve ! Leur maitresse, leur guide, celle qui avait mené ses frères à la bataille, celle là même était sauve ! Plongeant son regard dans les yeux en amande de Yavanna, elle lui demanda en un souffle :

« Mère.. est ce là la Cité Eternelle ? Mon peuple est il sauf ? Ai je réussi ? »

« Je ne suis pas la Haute Mère, ô ma soeur. Mais vous êtes chez vous, et votre peuple est sauf. Vous avez réussi. » lui répondit elle, une main apaisante toujours posée sur son coeur. L'Autarque voulu se relever, mais la main de Yavanna l'en empècha. « Vous êtes encore faible ma soeur. Reposez vous. Il sera temps plus tard de faire communion avec les vôtres. »

Lorsque les portes du temple s'ouvrirent enfin et que les prophétesses vinrent annoncer la nouvelle, les cris de joie qui s'élevèrent sous le dôme étaient plus forts encore que la Musique Originelle, plus forts encore que le fracas des armes, plus forts encore que la charge de Khaine lors de la Guerre Céleste. Son peuple scandait à présent son nom. Non, le peuple Eldar scandait à présent son nom. Des larmes coulaient des yeux de Shall'Ya, alors qu'elle s'adressait à Yavanna :

« Je l'ai vue ma soeur. Je sais que c'est impossible, je sais qu'elle est morte comme tous les autres. Mais j'ai vu le visage de la Haute Mère. Je sais que mon esprit dépérissait, mais cela semblait si réel... »

«Ne soyez pas trop prompt à juger par vous même ce que vous avez pu voir au seuil de la mort, ô ma soeur, car il est des questions auxquelles il ne vaut mieux pas répondre.» lui répondit elle.

« Voudriez vous dire que la Haute Mère pourrait être en vie ?» lui demanda t'elle en un souffle.

« Cela n'est pas une question ô ma soeur. La Haute Mère vit en chacun de Ses enfants, dans chaque chose qui vit, respire, croit et meurt à la fin de son cycle. La Mère de Toute Chose vivra, tant que l'un des Ses enfants continuera à respirer.» lui répondit elle en un regard apaisant .

«Vous avez surement raison ma soeur. Votre sagesse et vos pouvoirs vous honnorent, tout comme votre bien-aimé. D'ailleurs, où est il ? J'aimerai m'entretenir avec lui car c'est gràce à lui que je suis ici à parler avec vous. » demanda t'elle.

« Manwë a accompli sa tâche, ô ma soeur. Son sacrifice a sauvé nos peuples. Et son âme est définitivement perdue. » lui souffla t'elle, des larmes perlant aux coins de ses yeux, en montrant la pierre esprit fendue de son bien-aimé qui pendait autour de son cou.

« Son nom ne sera pas oublié ma soeur. Skettis n'oubliera jamais ce que les fils et les filles d'Yggdrasil ont perdu en ces jours. Car aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'un ! » répondit elle alors à la Haute Prophétesse, dans un sanglot.

Sous le Dôme de Cristal, les osts eldar étaient rassemblés dans toute leur splendeur. Des étendards aux milles couleurs flottaient au dessus des armées d'aspects en armures chatoyantes, au dessus des femmes et des enfants. Tous étaient venus pour cette cérémonie, et les enfants de Skettis se tenaient aux devants de leur plus grande légende. Shall'Ya s'avança alors, encore affaiblie, mais néammoins vaillante. Dans une armure éclatante et des drapés d'un rouge profond, elle se dressa face à la foule, des larmes coulant sur ses joues, et ainsi s'adressa t'elle aux eldars ici rassemblés :

« Mes frères et mes sœurs, mes fils et mes filles ! Aujourd’hui Skettis se tient à nouveau fière et majestueuse ! Nous avons repoussé l’Ennemie et l’avons renvoyée dans le Néant ! Nos frères et nos sœurs sont venus et pour la première fois depuis des milliers d’années, nous n’avons fait qu’un dans la bataille ! Ulthwë, Saim Hann et Yggdrasil sont venus! Et voici ! En ce jour, je loue leur nom et leur courage ! Qu’ils soient chantés, en ce jour de victoire et pour les siècles à venir ! Mes frères et mes sœurs, inclinons nous devant nos sauveurs ! »

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Manwë
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 13:41

Et voici que Shall’ Ya mis genoux à terre et bientôt, son peuple la suivit, en signe de l’infini respect et de la grande dette qu’ils avaient à présent envers les guerriers ici rassemblés. Un lourd silence s’installa alors, car les plus grands eldar des vaisseaux-mondes n'étaient point venu pour cela. Ils avaient honnoré une allégeance vieille de plusieurs millénaires lorsque, sous la plus grande lune de la planète sanctuaire des eldar, les Cents avaient tiré leurs épées, accompagnant le cri de Kaela Mensha Khaine, et forgeant en cet instant l'Alliance de la Lune d'Argent. Alors s’avança Yvanna, Haute Prophétesse d’Isha et à présent dirigeante du vaisseau monde Yggdrasill, elle qui portait encore le deuil de la mort de son bien-aimé, et c’est d’une voix pleine de larmes et de tristesse qu’elle parla au nom de ceux qui étaient venus :

«Voici, ô peuple de Skettis ! Vous nous avez fait comprendre qu’il fut un temps où nous étions Un! Vous nous avez fait comprendre que nous ne pouvons pas laisser un frère tomber sous nos yeux! Vous nous avez montré que l’Alliance de la Lune d’Argent n’était pas perdue ! Nous avons payé un lourd tribut, mais telle était la Volonté d’Isha ! Mes frères, mes soeurs ! Jadis nous avons prêté allégeance sous la lumière bénie des lunes de notre monde !En ce jour, nous sommes venus honnorer cette allégeance ! Peuple de Skettis, ce n'est pas à vous de vous incliner ! »

AlorsYavanna mis genoux à terre aux devants de Shall'Ya. Et toutes les armées des vaisseaux-mondes qui étaient venus la suivirent, devant le valeureux peuple de Skettis, et nulle image ne fut jamais plus saisissante que celle-ci. Les étendards s’abaissèrent un à un, les légendaires Wild Riders mirent genoux à terre, les terribles Gardiens Noirs d’Ulthwë mirent genoux à terre, les nobles Valherus mirent genoux à terre. Tous s’inclinèrent devant le courage et la détermination de tout un peuple et ensemble ils se levèrent et c’est ensemble qu’ils entonnèrent le Reia Shelwë, le Chant des Etoiles, le même chant qui fut chanté des milliers d’années auparavant lorsque, sur une lointaine planète à présent perdue, les Cents reçurent les Lames de Vaul et que l’Alliance de la Lune d’Argent fut forgée. Et il s’éleva dans les airs, il traversa les cours meurtries de Skettis, il traversa les dômes, les flèches et les halls et il résonna dans le coeur de chacun des eldars qui foulait en ce moment Skettis, et chacun le repris, avec une vigueur renouvelée, en l’honneur de ceux qui avaient péri. Et sous les rayons de lumière qui perçaient le cristal, un couplet fut créé, en l’honneur du sacrifice que Manwë avait fait. Et il fut chanté en chœur, dans un air triste et mélodieux qui s’éleva dans le ciel et qui sembla trouver échos dans tout le vaisseau-monde, des eldars jusqu’au plus petit être et même les arbres eux même. Et ainsi chantèrent t’ils, et certains affirment que ce chant s’élève toujours dans le ciel d’or de Skettis à celui qui sait écouter avec soin et attention.

Ainsi, les osts se quittèrent, et les liens qui furent tissés en ces jours ne faiblirent jamais. Les Portails Toiles scintillèrent, alors que chacun retournait sur son propre vaisseau-monde. Skettis devait penser ses blessures, mais le courage et la vaillance de son peuple suffiraient à résorber le sang eldar qui avait coulé en ces jours. Pourtant, alors que tous les eldar étaient partis, Yavanna vint trouver les prophétesses d'Isha de Skettis. Leur temple avait été saccagé, la statue de la Haute Mère brisée, et les offrandes répandues au sol. Leurs rangs avaient été décimés lors de l'invasion, et leur ordre ne s'en remettrait jamais seul. Elle s'avança alors vers leur petit groupe, et celles-ci s'inclinèrent respectueusement, mais leur geste fut stoppé net par les paroles :

« Cela n'est pas nécessaire mes soeurs. Vous avez versé un lourd tribut en ces jours, et votre courage vous honnore. Vous continuez de porter la Volonté de la Haute Mère et ce même en ces funestes instants. Mais votre voyage ne se termine pas ici. Il est quelque chose que vous devez voir, quelque chose que nul excepté mon peuple n'a encore jamais vu. Nous devons nous rendre sur Yggdrasil, ô mes soeurs.»

Elles n'en crurent pas leurs oreilles, car les légendes et les contes qu'elles avaient entendues dans leurs enfances rapportaient bien sur l'existence de ce vaisseau-monde. Mais, bien plus que le vaisseau-mond en lui même, elles savaient ce qui était cis en son coeur, et c'est cela qu'elles ne pouvaient croire. Alors, toutes d'un seul, elles suivirent Yavanna.

Et voici ! La porte du dôme se dressait aux devants d'elles, magestueuse et éblouissante, gravée de motifs antiques plusieurs fois millénaires. Peu avaient le privillège de les apercevoir de leur vivant, et bien moins encore de poser les yeux sur ce qu'elles renfermaient. Car enfin derrière ces portes demeurait le pouvoir d'Yggdrasil lui même. Deux Valheru encadraient l'entrée, leurs robes blanches brodées de motifs dorés et frappées du symbole de la Fleur d'Or, leurs sabres au coté et leur cimier cascadant derrière leur dos. Yavanna s'arréta à leur niveau, imitée par les prêtreses de Skettis. Comme un seul homme, ceux-ci s'inclinèrent :

« Bal'a dash malanore a Isharelnawë ! »lancèrent t' ils alors que les portes s'ouvraient derrière eux.

Et ainsi, pour la première fois depuis des milliers et des milliers d'années, un eldar étranger posa les yeux sur l'Yghel Draesil. Les prêtresses de Skettis ne purent retenir leurs larmes, car elles sentirent immédiatement le pouvoir, les émotions, et l'histoire qui s'étaient déroulés en ces lieux bénis. Elles marchèrent lentement, très lentement, vers la silhouette magestueuse de l'Arbre d'Isha, leurs robes éclatantes flottant derrière elles, contemplant le dôme ouvragé qui le protégeait de l'extérieur. Les étoiles étaient plus vives encore que sous le Dôme de Cristal, comme si un Chanteur de Moelle s'était afféré à les sertir une par une sur la voûte immuable de ces lieux. Elles s'arrétèrent alors à ses pieds et tombèrent à genoux. Nul eldar n'était préparé à une telle vision, car l'Yghel Draesil était un cadeau qu'Isha Elle même avait fait à Ses enfants. Yavanna resta un instant en retrait, laissant ses soeurs en communion avec leur Mère. Puis elle s'approcha, elle aussi, de l'Yghel Draesil. Mettant genou à terre, elle récita une longue prière, dans une langue qui était inconnue de ses soeurs, mais dont les mots traduisaient à eux seuls son contenu. Alors, dans un geste aussi mystique qu'empli de prestance, elle cueilli une jeune pousse aux pieds de l'Arbre d'Isha, une pousse qui dans le coeur des eldar d'Yggdrasil n'avait pas de prix. Relevant ses soeurs, l'Yghel Draesil derrière elle, Yavanna eut ces mots :

« Voici, ô soeurs de Skettis ! Acceptez cette modeste offrande en gage de l'amitié éternelle du Peuple d'Yggdrasil. Puisse cet enfant du Grand Arbre vous redonner espoir ! Puissent les liens tissés entre nos deux peuples ne jamais faillir ! N'oubliez pas que le pouvoir de notre Mère réside dans notre coeur, le coeur de chaque Ishaya, le coeur de ses filles et de ses fils ! Tant que vivra notre peuple, il y aura toujours de l'espoir ! Chérissez cette jeune pousse mes soeurs, chérissez là plus que tout au monde, dans l'espoir qu'un jour, Sa lumière nous revienne ! Nahstel Ada Isha ! »

Et c'est ainsi que furent liés pour toujours les vaisseaux-mondes Skettis et Yggdrasil. De longues prières accueillirent les soeurs de Skettis, et des chants de liesse et de joie s'élevèrent des travées et des tours, des flèches et des halls. Alors que le vaisseau-monde se reconstruisait, ce cadeau précieux fut placé au coeur du Grand Temple d'Isha, aux pieds de la statue magestueuse de la mère de tous les eldars.

Mais ce n'est pas ainsi que se cloture cette légende, et il me reste encore quelque chose à vous conter. Car voici ! Lorsque l'ultime prêtresse de Skettis eut fait ses adieux au peuple d'Yggdrasil, lorsqu'elle eut franchit le seuil du Portail Toile, Shall'Ya s'arréta sur l'esplanade. Malgré la fatigue, malgré ses blessures encore fraichement guéries, elle se retourna et se dirigea vers la Haute Prophétesse d'Isha. Ployant le genoux face à celle qui demeurait à présent la Matriarche d'Yggdrasil, celle qui présidait à la fois à l'Athal Naaru et à l'Ordre d'Isha, elle s'adressa à elle non pas comme une Autarque de Skettis, mais comme une soeur. Nul ne sut les mots qui furent prononcés, nul eldar ne l'a conté dans les chants et les légendes, et Shall'Ya ne voulut jamais parler de ce moment à son retour sur Skettis.

Mais voici ! Sous les arches immaculées, sous les flèches et les tours, sous les halls et les dômes, la procession se mit en marche. Nulle ode ne fut murmurée, nul chant ne fut soufflé, nulle brise ne vint carresser les visages attristés des eldars présents en ce jour. Nul oiseau ne volla, nul étendard ne flotta, et nul ne parla. Le vaisseau-monde était figé, le temps suspendu. Immuablement ils avancèrent, tous d'un seul, derrière Yavanna et Shall'Ya, accompagnant le dernier vestige du plus grand prophète d'Yggdrasil dans son ultime demeure. Ils traversèrent le Hall des Sources Limpides, et les eldars plièrent le genou à leurs passage, des larmes coulant de leurs yeux amandes. Ils s'enfoncèrent sous les Arches des Murmures, et les eldars qui se tenaient là mirent genou à terre. Ils entrèrent dans la Vallée de Khaine, et un à un, les plus grands Exarques du vaisseau-monde mirent genou à terre, sans un mot, sans un bruit. Ils traversèrent les routes et les allées, les cours et les alcoves, et sur leur passage le peuple d'Yggdrasil mit genou à terre. Ils traversèrent le Dôme des Echos Enchantés, mais nul son ne fut entendu, nulle musique ne souffla à travers les flûtes de Sethelne. Les Chanteurs de Moelle baissèrent simplement la tête, sans un mot. Ils traversèrent les Dômes des Forêts de l'Aube, mais nul oiseau ne chantait ni ne piaillait. La Nature elle même était silencieuse. Ils traversèrent le Dôme de Cristal, et les esprits de jadis rendirent un dernier hommage à celui qu'ils respectaient par dessus tous les autres. Les larmes ne cessèrent point de couler.

Et enfin, ils s'arrétèrent, en entrant dans le Dôme des Ultimes Levers de Soleils. Seules continuèrent les Prophétesses d'Isha, et Shall'Ya qui demeura à leurs cotés. Elles avancèrent sur une cours de Sethelne pur, aux morifs chatoyants et aux formes harmonieuses. Sans un bruit, sans une parole,seuls les bruissements imperceptibles des robes tissées à la main les accompagnaient. Enfin, elles s'arrétèrent face à une porte aux dimensions incommensurables, ornée de bas reliefs dont seuls les plus grands sculpteurs eldars auraient pu se targuer. Ashen Shugar se tenait là, casque et épée au coté, resplandissant dans une armure d'or et de drapés brodés. Il ne dit mot, mais les larmes qui perlèrent aux coins de ses yeux parlèrent pour lui lorsqu'à son tour, il mit genou à terre. Les portes s'ouvrirent, et le groupe fut éblouis. Devant eux, se dressait le Grand Temple d'Isha, le lieu le plus sacré d'Yggdrasil derrière le Dôme de l'Yghel Draesil lui même. A la vue du quatuor de statues magestueuses qui ornaient la façade, Shall'Ya ne put retenir ses larmes. Chacune était encore plus éblouissante que sa voisine, et chacune représentait Isha sous l'aspect d'une des quatre Grandes Saisons. Chacune était sculptée dans le matériau le plus pur, et le Sethelne lui même semblait bien pâle à coté de ces représentations. Avançant inexorablement, les Prêtresses commencèrent à s'aligner de part et d'autres de l'entrée du Temple. En cet instant, il ne resta plus que Dinn, Faore, Nayru, Yavanna et Shall'Ya, pour gravir les marches de Sethelne qui les conduiraient au coeur du Temple. Elles franchirent les arches monumentales qui soutenaient une voûte ouvragée, faites de bras ailés et sculptés dans le Sethelne le plus pur, et entrèrent dans les lieux les plus sacrés du Temple. Puis elles s'arrétèrent de nouveau, après une longue marche. L'entrée du Naos se découpait devant elles. Dinn, Faore et Nayru se tournèrent alors vers Shall'Ya, mais nul mot ne fut échangé. De simples regards suffirent. Une seule et unique personne était autorisée à franchir ce seuil sacré.

Alors, Yavanna entra dans le coeur du Temple et les portes se refermèrent derrière elle. Shall'Ya et les trois prophétesses d'Isha, s'agenouillèrent alors, en signe de pénitence, et prièrent. Si les statues qui ornaient l'entrée du temple étaient si éblouissantes, celle qui était cise au coeur du naos surpassait toutes les autres. Chaque courbe, chaque relief, retranscrivait une impression saisissante de vie et de magie, chaque membre donnait l'impression de pouvoir se mouvoir à tout instant. La statue Sacrée d'Isha semblait littéralement vivante. Dans un geste ample, Yavanna détacha la chaine précieuse qui ornait son cou, la pierre esprit fracturée de Manwë soutenue par ses nombreux anneaux. Sans une seule parole, elle la plaça aux pieds de la statue sacrée de la Haute Mère et tomba à genoux, en pleurs. Alors, elle adressa à la Mère la plus belle prière qui ne fut jamais contée, accompagnant son défunt époux dans son ultime demeurre :

« Ash Isha en káre eldari a fírimoin
ar antaróta mannar Valion nar Alvalondë nuenïr.
Toi aina, mána, meldielto - enga morion:
talantie. Narshende ar lende: nuenor.
En kárielto eldari Isil, hildin Úr-anar.
Toi írimar. Ilyain antalto annar lestanen
Arnawë. Ilu vanya, fanya, eari,
i-mar, ar ilqa ímen. Írima ye Alvalondë.
Nan úye sére indo-ninya símen, ullume;
ten sí ye tyelma, yéva tyel ar i narqelion,
íre ilqa yéva nótina, hostainiéva, yallume:
ananta úva táre fárea, ufárea!
Man táre antáva nin Manwë, Manwë,
enyáre tar i tyel, íre Anarinya qeluva?
Ai ! laurië lantar lassi súrinen,
yéni únótimë ve rámar aldaron !
Yéni ve lintë yuldar avánier
mi oromardi lissë-miruvóreva
Andúnë pella, Alvalondë tellumar
nu luini yassen tintilar i eleni
ómaryo airetári-lírinen.
Sí man i yulma nin enquantuva ?
An sí Tintallë Isha eari
ve fanyar máryat Elentári ortanë
ar ilyë tier undulávë lumbulë
ar sindanóriello caita mornië
i falmalinnar imbë met, ar hísië
untúpa Calaciryo míri oialë.
Sí vanwa ná, Isha vanwa, Manwë !
Namárië ! Nai hiruvalyë Manwë !
Nai elyë hiruva ! Namárië ! »



Une à une, les portes du temple se refermèrent, sur la tristesse et le deuil, sur le recueillement de tout un peuple. Peu être est il des choses qui setont contées, et d'autres qui ne le seront jamais. Mais n'oubliez point l'histoire de ce peuple mes enfants, n'oubliez jamais celle que l'on nomme la Valeureuse, car Manwë lui même a jadis placé tous ses espoirs en elle.

Et voici que s’achèvent les Chroniques d’Yggdrasill, dans la liesse de la victoire et la tristesse de la mort. Son peuple brisa jadis son vœu d’exil pour venir secourir ses frères, et nul ne doit jamais oublier cette histoire. Peu être n’est ce qu’une légende, peu être a-t-elle été inventée par quelque chanteur Errant, mais croyez moi, à chaque légende qui est contée, il existe une part de réalité. Rêvez mes frères, rêvez du sacrifice de Manwë pour son peuple, rêvez du courage de Shall’Ya, rêvez du pouvoir d’Isha à présent perdu. Oui, rêvez, et entretenez l’Espoir afin que jamais il ne soit brisé. Contez cette légende à votre tour, et rappelez à vos frères et sœurs que la gloire de notre peuple ne s’éteindra jamais. Voguez à travers la Toile, voyagez à travers l’immensité spatiale, et allez trouver les nôtres là où l’Ombre guette, et dites leurs qu’un jour, des eldars se sont dressés face à l’Ennemie et dites leurs qu’ils se dresseront de nouveau comme un peuple uni contre l’Ennemie et que lorsque viendra le Rhana Dandra, lorsqu’il sera temps pour la Galaxie de connaitre souffrance et chaos, Nous serons là ! »


FIN...


...

"Pfeu, une prêtresse des fleurs! Des babioles zoneilles! Et ils appellent ça un conte?! Un conte! Laissez moi vous conter les vraies histoires de Dwain Ironbeard, et des corsaires de la Lame d'Opale!" Dwain Ironbeard, commandant en second d'Anarwen Athwenildë.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 15:08

Waou... y'a pas à dire tu gères. Je sais pas par où commencer.
Ben tiens par la fin pour une fois !

J'ai adoré ton dernier paragraphe. Il fait très... conteur. Comme si on avait un conteur eldar qui nous racontait l'histoire. J'en ai eu des frissons.

Ensuite, le fait qu'il y ait un lien entre ton fluff et celui d'une autre zoneille. J'aime beaucoup ce genre de lien, de croisement entre les histoires.

La mort de Manwë est classe, j'aime beaucoup de genre de mort dégoulinante d'héroïsme et de détermination, ça fait très héroïc fantasy, et tu as réussi à implanter cet effet dans l'univers de w40k qui justement s'y prête moins (c'est mon avis).

Bon, ça a déjà été souligné avant, mais le côté tokiennien de ton histoire me plaît aussi. C'est un style qui se convient parfaitement aux eldars. Je vois mal une histoire Tau avec ce genre de registre

Bref, beaucoup de choses qui me plaisent sur le fond. Passons à la forme.


PS : je viens de réaliser un truc, ton avatar, c'est Drizzt ? ça fait quelques temps que je lis Salvatore, mais je viens de tilter.



Beaucoup de très bonnes phrases, j'en cite une :
Citation :
Alors Shall ‘Ya se détacha du groupe et s’avança, armée de sa propre volonté, marchant dans les pas d’Asuryan lui-même qui, des millénaires auparavant, avait marché contre l’Ennemie et c’est ainsi que la légende se rappelle de ses mots, dont le tranchant aurait pu mettre à genoux un empire

La formule de fin est très bien trouvée.


Et là :

Citation :
Son corps reposait en paix, sur l'autel de sethelne blanc gravé. Des stygmates d'un combat implacable marquaient son corps, et la pureté de son armure de guerrière avait depuis longtemps disparu

J'y ai cru. Tu as très bien utilisé l'expression "repose en paix" pour nous faire croire que Shall'ya était morte.


Bon, histoire de dire que ce n'est pas parfait, il y a quelques fautes de frappe, d'orthographe et d'autres petits oublis, ça ne gêne en rien la lecture.

Même si c'est voulu pour certains passages, tu uses un peu trop des auxiliaires être et avoir (après c'est personnel, j'aime bien éviter au possible ces deux verbes).
Et sinon... c'est tout.


Ah si ! J'adore les noms que tu inventes (bon Manwë, c'est Tolkien mais je suppose que les autres viennent de toi). Et j'ai une question : la langue que tu utilises lors des prières, tu l'as inventé ou bien c'est de l'eldar, ou bien tu t'es basé sur l'eldar pour la créer ? Je ne suis pas un expert des langues elfiques chez Tolkien, mais c'est vrai que ça y ressemble, pourtant, je pense que ça n'en est pas.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 20:29

Tout d'abord, merci à toi d'avoir lu ce pavé :p

Citation :
J'ai adoré ton dernier paragraphe. Il fait très... conteur. Comme si on avait un conteur eldar qui nous racontait l'histoire. J'en ai eu des frissons.

Content que ça fasse son effet, c'était le but recherché, mais je savais pas si ça rendrait bien...

Citation :
Bon, ça a déjà été souligné avant, mais le côté tokiennien de ton histoire me plaît aussi. C'est un style qui se convient parfaitement aux eldars. Je vois mal une histoire Tau avec ce genre de registre

C'est le style du Silmarillion, qui m'a énormément accroché quand je l'ai lu^^" J'essaie de l'imiter dans mon fluff, mais n'est pas Tolkien qui veut, malheureusement Sad

Pour les Tau (ou d'autres races), ça collerait effectivement moins. (d'ailleurs, je n'ai absolument pas ce style là dans les textes sur mes corsaires^^).

Citation :
PS : je viens de réaliser un truc, ton avatar, c'est Drizzt ? ça fait quelques temps que je lis Salvatore, mais je viens de tilter.

Yep, c'est ça Smile

Citation :
Ah si ! J'adore les noms que tu inventes (bon Manwë, c'est Tolkien mais je suppose que les autres viennent de toi). Et j'ai une question : la langue que tu utilises lors des prières, tu l'as inventé ou bien c'est de l'eldar, ou bien tu t'es basé sur l'eldar pour la créer ? Je ne suis pas un expert des langues elfiques chez Tolkien, mais c'est vrai que ça y ressemble, pourtant, je pense que ça n'en est pas.

Alors pour le premier, il s'agit d'un poême écrit par Tolkien en Sindarin: A Elbereth Gilthoniel (Elbereth étant le 2e nom de Varda, la Valar affiliée aux étoiles, et compagne du Roi des Valar, Manwë). J'ai juste remplacé quelques noms, et quelques tournures.

Le second vient aussi de Tolkien, mais est beaucoup plus modifié par moi même (où j'ai carrément réécrit des strophes).

Pour les noms: Manwë et Yavanna viennent de Tolkien. Ashen Shugar, des Chroniques de Krondor. Kiar'Luranith est inventé par la propriétaire du vaisseau-monde Skettis, Claiohm Solais est une épée légendaire Celte.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 20:42

A oui Yavanna, maintenant que tu le dis.

Du coup, c'est dommage que tu n'aies pas inventé les noms toi-même, mais ça n'enlève rien au récit.

Tiens, fan de culture celtique aussi ?
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil.   Les Chroniques du Vaisseau Monde Yggdrasil. EmptyLun 6 Mai - 21:05

Citation :
Tiens, fan de culture celtique aussi ?

J'adore tout ce qui touche au folklore et aux mythes des anciennes civilisations^^"
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