Tau'Va Tsua'm
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 Une autre histoire

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Shas'o vior'la shova kais
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MessageSujet: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 9:18

Il s'appelait Thumiel. Frère Thumiel, space marine, élu de l'empereur.


Dal'Yth Mesprime, empire Tau.

Les Taus s'étaient bien battus. Il se devait de l'admettre. Un space marine, bien que fanatiquement dévoué a l'Empereur, savait reconnaître l'honneur martial de Ses ennemis.
Pendant six mois les Taus avaient opposé une résistance acharné, refusant d'admettre une défaite qui s'imposait pourtant rien que par les chiffres. Thumiel avait affronté des adversaires valeureux, meme au cours des corps à corps ou les faiblesses physiques des Taus ne leur permettait même pas de ralentir l'Adeptus Astartes.

Thumiel savait d'ou leur venait ce courage: trois générations de colons Taus vivaient sur cette planète, et les guerriers de feu combattaient pour le monde qui les avait vus naître. C'était tout ce qu'ils aimaient, tout ce qu'ils étaient: cela leur donner le courage d'affronter la colère des space marines.

Ils n'en avaient pas moins perdu.
Leurs lignes s'étaient désagrégées la veille et Thumiel observait désormais une petite ferme isolée dans laquelle s'étaient réfugiés une trentaine de guerriers de feu et une dizaine de civils. Les guerriers Tau avaient dû penser que la proximité avec les civils dissuaderait les space marines d'employer l'artillerie.

C'étaint mal connaître les élus de l'Empereur.

Deux Whirlwind avaient pilonné la ferme pendant six heures. A présent, les paturages et les champs d'aggro-baties génétiquement modifiés étaient roussis, et les engins de culture antigravs gisaient éventrés ou dérivaient aléatoirement.
La terre de Dal'Yth s'abreuvait du sang des Taus aussi goulûment qu'elle s'était auparavant nourri de leur sueur.

Le batiment principal avait perdu toute élégance: son dome de cristal était brisé de part en part et ses contreforts blancs avaient été jaunis par la chaleur.

Frère Siméon leva son auspex vers la ferme.
_"Il ya ..........trois formes de vie qui ont survécu là bas."
_"Allons voir ce qu'il en est." décréta le sergent Protheus de sa voix métallique.

Alors qu'il pénétrait dans la ferme dévastée, frère Thumiel ne ressentait aucune peur. La peur était un péché pour un space marine. Par contre, il était curieux. Curieux de savoir ce qui avait pû survivre dans ces ruines. Il frissona : la curiosité était également un péché pour un space marine.

_"C'est au bout du couloir, a droite." La voix de Siméon n'était qu'un murmure sur la fréquence d'escouade. Thumiel progressa lentement dans le couloir à moitié effondré. Sur les murs on pouvait encore voir quelques hologrammes témoignants du passé : ici un Tau baragoinant ce qui semblait être une plaisanterie de xénos, là un animal familier a six pattes qui évoquait vaguement un lévrier du monde d'origine de Thumiel.
Une vie simple et pacifique, incompréhensible pour les machines a tuer de l'adeptus astartes.

Siméon défonça la porte d'un coup de pied.
Thumiel enfonça la cloison voisine d'un coup d'épaule. Il sentit une infime résistance au travers de son épaulière, pas plus que s'il percutait de l'eau. Il émergea au milieu d'une cascade de poussière et de débris, tel un dieu en colère.

La pièce était petite, pas plus de six mètres carrés. Le système de ventilation était obstrué par des débris, ce qui rendais l'atmosphère irrespirable. L'arrivée de Thumiel ne faisait qu'aggraver les choses. Malgré tout, trois petites silhouettes recroquevillés vivaient encore. Thumiel s'agenouilla pour mieux voir.

Des enfants. Trois enfants Taus faisaient face aux deux space marine dans une atmosphère surchargée de poussière. Il s'étaient partagés un respirateur autonome, ce qui ne les empêchait pas de tousser de façon continue. L'armure de Thalius l'informa qu'ils ne devaient pas avoir plus de six années biologiques. Le space marine dominait les enfants de deux mètres , et son ombre recouvrait le petit groupe.
Les parois déformées et le sang qui perlait aux oreilles des enfants xénos témoignaient de la violence sonique du bombardement.

Siméon s'était approché d'un autre enfant.
_"Ta vie est une offense à l'empereur." fit il sur le ton de la conversation.
Un éclair de feu illumina la pièce, la poussière tourbillona, une unique douille vola.
Et un petit corps nagea dans son sang.
Ily eu un second coup de feu, un hoquet de terreur, et les fluides vitaux du second enfant éclaboussèrent l'armure de Thumiel.

_"Vous venez de gâcher deux bolts , frère Siméon." reprocha la voix du sergent Protheus depuis le couloir.
_"Mes excuses, frère sergent." accepta humblement Siméon en empoignant le crâne du dernier enfant et en le fracassant contre le mur.

******************************************************************

Frère Thumiel resta là , fasciné, en observant la tache grise qu'avait fait la cervelle de l'enfant Tau au contact du mur. Milles nuances ambrées s'y reflètaient, et sa forme était celle d'une délicate arabesque. Une incompréhensible tristesse couvait dans le coeur de Thumiel. Cette tache aurait été belle en d'autres circonstances.
La beautée du mal.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 9:20

Ghargoluth était un monde démon situé aux franges de la porte cadienne. C'était également le repaire du prince démon Korenz'tal de la Death guard, et l'intégralité de la surface était un mausolé grimaçant voué à Nurgle.
De véritables forêts de furoncles géants parsemaient ses continents, et des océans de chair pourrie s'abattaient en tempête sur des rivages d'os nécrosés.

Ici et là se dressaient les forteresses rouillées de la Death Guard, comme des plaies infectées sur l'écorce de la planète.
Dans cet univers fait de démence et de cauchemard prospéraient des portepestes suintants le pus et se nourrissant des craintes des mortels.
Seuls des nuages de mouches brisaient la monotonie d'un ciel perpétuellement jaune pâle.

Jusqu'au jour ou soixante dix modules d'atterissage coulèrent dans ce ciel comme autant de larmes d'acier.

Frère Thumiel aimait cette image. Elle lui rappelait a quel point la venue des space marines était toujours sinonyme de malheur et de souffrance dans la galaxie.
Il chassa cette hérésie d'un grognement. Par l'empereur, que lui arrivait-il ? D'ou lui venaient ces idées morbides ?
Sans doute de ce monde , de cette influence maligne du chaos qui affaiblissait ses barrières mentales.
Il tourna son regard vers le texte gravé sur le pilier central du module d'atterissage.

Au commencement, tout n'était que chaos, mort et anarchie.
Puis la lumière prit corps, et ce corps prit un nom
Ce nom était Empereur.
Alors la lumière se répandit sur Terra
Et les hommes s'éveillèrent de leurs rêves.
Il y eût un soir, il y eût un matin
Ce fut le premier jour.

Histoire de la majestée de l'espèce humaine, Genèse 1.1


Ces mots le firent sourire. Sa foi se restaura. "Ave Imperator !" rugit il soudain pour chasser ses derniers doutes. Ses frères reprirent son cri et le module résonna du chant des space marines alors qu'il entamait sa déccelération dans les couches basses de l'atmosphère.

Thumiel et ses frères venaient chercher vengeance . Le prince démon Korenz'tal avait jadis humilié le chapitre au cours de la dixième croisade noire. L'heure avait sonné de rétablir son honneur en prouvant que frapper le démon au coeur des enfers ne les effrayait pas.

La colonne vertébrale de Thumiel lui fit ressentir clairement le violence de l'aterrissage. Il y eut un étrange moment de silence avant que les portes ne s'ouvrent et que la clameur sauvage de milliers de démons n'envahisse le module.
Une odeur infâme de décomposition et de charogne obscursit les sens de Thumiel avant que son casque ne bloque les émanations.

Déja , les frères de bataille luttaient avec des portepestes a demi broyés et calcinés pour s'extraire du module. Dégainant son bolter, Thumiel vida son chargeur dans la gueule d'un portepeste avant de l'écraser sous sa botte d'adamantium.

Partout la fureur de l'imperium s'abattait sur ce monde maudit.

Dans un déchaînement dantesque de tirs croisés de Bolters , les portepestes étaient refoulés, parqués dans des zones de suppression ou des escouades de lance flammes se chargeraient d'eux.
Deux Thunderhawks survolaient déja la tête de pont, semant au passage des escouades d'assaut qui s'abattaient comme des anges enflammés sur les poches de résistance.
L'imperator gloriam, repris par une centaines de voix lancinantes et austères , s'élevait au milieu du chaos.

Un portepeste mutilé, semant derriere lui ses tripes, voltigea au dessus de Thumiel avant de se briser les vertèbres contre un module.
Thumiel rit de bon coeur façe a cette démonstration de force du dreadnought Sébastopaul.
La fureur du combat s'empara du corps de Thumiel et il se jeta au combat, tous ses doutes et ses question oubliées.

La voix du frère sergent Protheus résonna dans ses écouteurs comme un appel de clairon.
_"Mes frères ! C'est aujourd'hui que nous entrons dans les légendes des hommes !
En avant ! En formation Patres !"

Thumiel sourit en s'intégrant à la formation. Il s'agissait d'un carré de trois rangs de trois hommes chacun. Le sergent ou tout autre meneur prenait sa place seul à l'avant. L'interêt tactique de cette formation était faible pour ne pas dire nul. Mais il s'agissait avant tout d'une formation de parade. Son concept dâtait de la grande croisade , quand c'était des carrés d'une soixantaine de marines qui suivaient leur primarque à la bataille. Les chapitres se faisaient maintenant une joie de perpétuer la tradition même si avec des escouades de dix hommes ce n'était qu'un pâle reflet de la gloire d'antan.

Au coeur de la formation patres, Thumiel sourillait en voyant le sergent Protheus achever les démons que lui et ses frères avaient abattus. Il voulut se retourner pour se débarasser d'un démon agonisant qui lui retenait la jambe quand........

Le monde explosa soudain dans un torrent de flammes blanches.
Puis il y eut une obscurité, un silence , plus angoissant que les profondeurs du vide.
Il sentit son âme écartelée, rattachée de justesse à son corps par les derniers lambeaux de sa volonté.
.........................Et un soulagement inavouable de savoir que tout était fini..........

Puis il ouvrit les yeux. Le tumulte de la bataille était de nouveau là.
De multiples icônes se superposèrent dans son casque , l'informant que son armure avait subit des dégats critiques. Celle ci lui sembla peser un poid considérable alors que l'instant d'avant il la portait comme une robe de bure.
Le sang giclait à gros bouillons de sa plaque pectorale.
Ses yeux furent soudain attirés par une masse considérable en approche.

Defiler........................................................

Arpentant le champ de bataille comme un titan de légende , la gigantesque araignée démoniaque parcourait les cratères de sa foulée grondante.
Le canon de son obusier fumait encore.
La créature se ruait sur lui sans paraître le voir, et Thumiel parrallisé d'horreur et d'émerveillement , détaillait les milles rouages surchauffés de la machine et la splendide majestée ténébreuse qui s'en dégageait .

La beautée du mal.

La créature le frôla s'en sans rendre compte, écrasant au passage sa jambe droite sous une de ses gigantesques pattes. Thumiel aurait hurlé s'il n'avait pas été tétanisé par ce déchanement de fureur chaotique.

A moins de dix mètres sur sa droite, le sergent Protheus rampait, en grimaçant de douleur, et en se mordant la langue pour ne pas hurler devant ses hommes .
L'explosion de l'obus lui avait emporté le pactage dorsal et la moitié du dos, l'autre moitié avait été broyée par le passage du defiler. Rugissant dans son agonie, Proheus se leva à motié, dégainna son pistolet à plasma et se remit à tirer sur la horde. Le recul de son arme lui brisait un peu plus la colonne vertébrale à chaque tir, mais le sergent Protheus n'avait jamais été aussi splendide que dans la souffrance et la mort.

La beautée du mal.

Trois tirs de Bolters diaboliquement précis abrégèrent le martyr du sergent Protheus.
Et le marine de la peste émergea d'un cratère.

Il était gigantesque, même pour un space marine. Cette impression était dûe a l'énorme gabarit de ses épaulières renforcées , et a son ventre bedonnant. Des centaines de glyphes et de symboles blasphématoires couvraient son armure, et des crânes finement ciselés à l'image des démons semblaient luire d'un feu pâle.
Son Bolter massif brûlait de l'intérieur, et son long couteau de peste grognait en permanence.
Auréolé de mouches par centaines, son pactage dégoulinant de fluides immondes , le marine de la peste tourna son regard de prédateur sur Thumiel.

Celui ci comprit que le combat de sa vie était venu.

Un court instant, l'univers se figea lorsque les deux space marines s'observèrent. L'un , le regard voilé par son sang, les trais durs et crispés, alors que son armure le relevait, l'autre, beaucoup plus serein, le visage de vieillard barré d'épaisses cernes et la peau grise bouffie.

Puis dix millénaires de haine génétique se déversa dans leurs veines et ils se vidèrent mutuellement leur chargeurs.

Des torrents d'étincelles recouvrirent instantanément leurs armures alors que l'acier de l'imperium éprouvait sa solidité avec celui des forges démoniaques.
Les trajectoires des bolts se précisèrent alors que trois siècles d'entraînement étaient confrontés à dix mille ans de crimes.

Puis les tirs se turent. L'un et l'autre étaient intacts.
_"Bien bien , petit soldat. Il semble que tu mérites de mourir de ma main." cracha le rénégat avec un dangereux sourire.
_"Je ne peux pas en dire autant, traître . Mais je suis bien forcé de me salir les mains ."

D'un commun accord, ils se ruèrent l 'un sur l'autre , deux masses fantastiques poussés par une haine encore plus fantastique.
Ils enchaînèrent une première passe à une vitesse étourdissante, le couteau de la peste trouvant toujours son chemin barré par la longue dague de Thumiel. En revanche le space marine du chaos n'esquissa aucun geste de défense quand Thumiel le frappa. La lame loyaliste trancha quelques intestins sans parvenir à rompre le calme du visage du rénégat.

_" Tu commences ton apprentissage , mon frère." lâcha le marine du chaos en voyant l'expression de surprise de son adversaire.

Le combat continua, chacun de leurs coups pouvant fendre le crane d'un boeuf. La lutte était équilibrée : Thumiel avait pour lui l'agilité et la fougue, son adversaire profitait d'une expérience et d'une résistance supérieure.
"Lorsque deux guerriers se valent , c'est l'aspect mental qui désigne le vainqueur." répétaient les chapelains pendant l'entraînement.

Thumiel regarda une fois de plus ce visage haï, et tenta de le provoquer
_"Quel effet cela fait il , gros lard boursouflé, de voir tout ce que ta lâcheté tas fait perdre?"
Le rénégat se fendit d'un de ses sourire méprisants.
_"Si c'était à refaire, je me vouerrai une fois encore au chaos." fit il simplement.

_"Evidemment . Un abruti comme toi ne peut être sauvé."
_"Tu as bien appris tes leçons , petit soldat. Il est triste de voir que quelques siècles de bourrage de crâne ont suffit à te transformer en petit bigôt bêlant. Dommage........je pressens qu'il y aurait eu quelque chose à faire de toi....."

Thumiel se crispa. Il perdait le contrôle de la conversation qu'il avait lui même lancé . Stimulé par les paroles du traître, ses doutes et ses question revinrent de plus belle.

La beautée du mal.

_"Tu as une forme de courage, un peu de classe aussi. Mais tu traîne des certitudes ineptes derière toi, comme des boulets..........Cela fait longtemps que tu n'as plus appris à douter , à réfléchir par toi même , à te remettre en cause. Lorsque tu perçois les failles de ton système, tu te réfugies dans des textes vides de sens......
Tu te ment à toi même depuis longtemps : trop de crimes inutiles, trop de sermons bêlants, trop de sacrifices stupides, trop d'hypocrisie...........Tu le sais mais tu ne veux pas l'admettre."

Un court instant Thumiel crut que le rénégat lisait dans ses pensées.

_"Tu veux des exemples ? Ta formation Patres, aussi inutile qu'encombrante avec ses rangs serrés vulnérables aux obus. Voilà comment l'absence de remise en cause et une nostalgie stupide coûte la vie à toute une escouade."

Thumiel mit un genou à terre, l'air accablé.

_"Tu crois peut être que tes chapelains t'aideront à chasser tous ces doutes' Mais tu fais erreur, petit soldat. Les chapelains n'ont qu'un seul but: maintenir les space marines dans leur état d'abrutissement afin qu'ils ne se posent jamais les questions qui fâchent......... Essaye de leur demander de te prouver que l'Empereur vit encore et tu verras...........
Malheureusement, tu ne pourra jamais constater à quel point j'ai raison car tu as perdu toute volonté de combat et je ne peut pas m'enpêcher de te tuer maintenant........"

Un sourire carnassier illumina le visage du traître . Il abatit son couteau de peste dans un feulement rageur.
Au dernier instant, Thumiel pivota légèrement sur lui même, et accueillit la lame corrompue dans son épaulière. Elle y resta fichée jusqu'à la garde, et Thumiel sentit une douleur aiguë vriller son épaule.
Mais il avait gagné. Son adversaire s'était trop pressé de le croire abattu, et en pivotant d'un coup sec, Thumiel désarma sans peine son adversaire.

***************************************************************

Un instant, le marine du chaos resta bouche bée, avant de sourire tristement.
"Bien joué, petit soldat, bien joué........Souviens toi de ce que je t'ai dit, et cherche la vérité. Si tu parviens à briser la prison de mensonge qui t'entoure, alors je serai fier d'avoir été tué par toi."

Thumiel plongea sa dague dans sa gorge pour le faire taire.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 14:13

Sainte Chapelle du chapitre, barge de bataille Invictus.

Les cloches aux héros sonnèrent le glas de Ghargoluth.

Une série de sons sourds et vibrants, lancinants et terribles ,résonnaient entre les piliers glacés de la chapelle du chapitre.
Et de la voute tombaient en cascades des milliers de pétales de rose argentés, symbole de la joie des spaces marines à la mort du démon.
Un choeur de serviteurs entonna le chant de victoris maxima, et des paroles oubliées depuis des siècles résonnèrent parmi les rangs des guerriers de l'empereur.

Aujourd'hui était un jour de gloire, pour l'empereur, pour le chapitre, pour chacun des frères de bataille.
Et pour frère Thumiel plus que pour tout autre.

Chacun des spaces marines présents sentit dix millénaires de fierté martiale exploser dans leur poitrine.

Le frère chapelain Marzil résuma en une phrase ce qu'aucun space marine n'aurait pût exprimer avec des mots:
_"Souvenez à jamais de ce jour, mes frères : aujourd'hui vous avez prouvé la suprématie de la lumière sur les ténèbres. "

Debout au milieu du choeur de la chapelle, au milieu d'une véritable forêt de reliques d'or, le chapelain rendait un vibrant hommage aux rescapés de l'attaque de Ghargoluth. Par un étrange jeu de lumière, une cascade de rayons de soleil illuminait la scène, et le chapelain dans son armure noire semblait être une éclipse.

_"Aujourd'hui nous avons apporté plus de gloire que jamais au trône d'or! Rendons hommage à ceux qui se trouvent désormais à Sa droite !" fit il en s'écartant pour désigner les quatre vingt seize cercueils disposés en cercle derrière lui.

Là gisaient le sergent Protheus, frère Siméon et les restes de ceux qui constituaient l'escouade de frère Thumiel. Chaque cercueil était recouvert d'un linceul blanc brodé d'un crâne azur.
Et les pétales d'argent les recouvraient peu à peu.

_" Ne pleurez pas pour eux , n'ayez même pas de regrets pour leur camaraderie disparue, car ils sont désormais de véritables anges de la mort, pour l'éternité."

Et au milieu de se déchainement d'allegresse , frère Thumiel se tenait ,impassible.
Ou du moins en apparence. Car un million de choses se bousculaient dans son esprit, invisibles aux yeux de ses autres frères. Il y avait le chagrin pour la perte de ses amis bien sûr, de la fiertée également.
Mais aussi ses doutes, qui n'avaient pas disparus.

"De quel droit , songeait il, ce chapelain m'interdit il d'éprouver du regret pour ceux qui sont tombés ? N'ai je pas le droit de préfèrer mes amis vivants que morts ?"
Thumiel ferma les yeux , et etouffa ses larmes. Les pleurs étaient un péché pour un space marine.
De même que l'amitié, l'amour, la curiosité, la reflexion, la peur, la compassion..............
Tous les sentiments humains.

Le chapelain reprit: "Gravez dans vos coeurs le message que tous ceux qui sont morts aujourd'hui vous ont donné : les rapports de force mathématiques , la logique, la chance , le possible, et l'impossible ,le rêve et la réalité, tout cela n'a aucune importance ; la seule chose qui compte vraiment est la foi ! "

Et l'assemblée de Space marines applaudit à tout rompre.
Sauf Thumiel.

"Sont ils vraiment tous abrutis' Suis-je vraiment seul à m'apercevoir que toutes ces paroles n'ont aucun sens'"
Et la réponse lui vint d'une voix tout au fond de son esprit.
Oui. Tu es seul.

Les pétales d'argent lui grataient le crâne .

********************************************************************

Frère Thumiel se retourna pour la douzième fois dans sont lit grillagé, incapable de trouver le sommeil, ni même la demi torpeur dont se satisfaisaient les Spaces Marines. Trop de questions sans réponse, trop de mal-être.
Sa main ne cessait de triturer la crosse de son Bolter. Une volonté subconsciente d'en finir, avant qu'il ne soit trop tard ?
_Trop tard ? Trop tard pourquoi ?
_Tu le sais très bien. Ou du moins tu t'en doutes.
_Je ne jouerai pas à ça ! A qui suis je en train de parler ?
_A ton avis Thumiel ?
_ Qui es tu ?
_Je suis ce que tu es, et tu hait ce que je suis.
_Pas de devinettes ! Je veux savoir !
Silence.
_ Je suis se que tu appelle la beautée du mal. Je suis ta part sombre. Je vais te montrer.
_Non ! Je ne te suis pas !

Mais cette dernière phrase manquait singulièrement de conviction. Ce qui s'était désigné comme sa part sombre l'entraîna , et Thumiel vit.
La plus extroardinaire vision de sa vie.

Il se sentit aspiré en instant , loin, très loin de l'etoffe du monde, loin du contact froid du métal de son lit et de la lumière tamisée du dortoir.

Il se retrouva l'instant d'après au choeur du warp, dans cet au delà interdit, face au splendides citadelles des tourments. Il put admirer leurs tours élancées et entendre le tendre raclement des chaînes d'arain sur le granit ténébreux. Il contempla les milles statues de démons qui parsemaient les murs et admira la perfection de leurs musculature.

Il bascula dans un puits de ténèbres sans fond, parcourut les remous de l'empyrean, et emergea soudain au milieu d'une salle de torture. Il aspira à lui les cris des mourants, savoura la majestée de la souffrance et pris la pleine mesure du coté sophistiqué et artistique de la torture.

Il se retrouva soudain au milieu d'un parterre de corps étendus et mêlés. Il sentit la douce caresse des démonettes et eu un court instant un aperçu d'une infinité de plaisirs; Son âme gémit de douleur, avant de prendre conscience de la beautée de cette douleur.
Il se savoura le corps des démons, et crut un instant que la perfection existait en ce monde.

Puis il fut entraîné au milieux d'un cercle de démons ailés, et là furent abordés, transcandés et résolus tous les problèmes passés, présents , et à venir de l'humanité.
Il prit part à une conversation irréelle par sa profondeur et sa complexité, et il sentit son intellect être poussé dans ces derniers retranchements.

Il contempla la vision magnifique des armées des dieux sombres partant en guerre : il vit les cohortes de démons grimaçants, le ciel fendu par les ricanements des rapaces, le beuglement insupportabledes légions en marche.
Son regard se prit et se perdit dans les flammes démoniaques.

_Tu la vois ? La beautée du mal .

Il y eut une pose, et Thumiel, encore étourdit par sa vision, essaya de penser rationellement.
Pour la dernière fois.

Puis vint la deuxième vision.
Il y eut un éclair de lumière aveuglante, un rayon blanc d'une puissance insoutenable, qui brûlait les yeux et toute les matières.
Il vit toutes ses visions précédentes disparaître dans le rayon blanc et ne put retenir un cri de désespoir. Tous les démons des limbes mourraient et de dissolvaient dans la lumière.

Il vit le triomphe du Bien , de l'idéal que frère Thumiel avait soutenu toute sa vie durant.
Et à la fin de se triomphe, quand le dernier démon disparut et que la lumière fut absolue, il vit ce que le triomphe du bien et de l'imperium siginifiait pour l'humanité.

Le néant. Un néant de blanc.

Un monde sans saveur ni odeur, sans joie ni peine, un monde blafard et terne, sans surprise, ennuyeux. Un monde privé de péché, de cigarettes .
Un monde de béatitude d'aveugle ou les hommes privés de mal pourriraient d'ennui.

Et frère Thumiel hurla comme il n'avait jamais hurlé, car sa vision du triomphe de ses convictions étaient pires que l'enfer.

Et frère Thumiel ouvrit les yeux, et sentit son corps recouvert de sueur coller à ses draps. Une sensation de vide l'envahissait à mesure que ses visions lui faisaient comprendre l'atroce vérité.
Il ferma de nouveau les yeux, et s'assit sur son lit en prenant son crâne dans ses mains.
Tous ces sacrifices.......................Il avait sacrifié son enfance, son adolescence, son corps, son esprit, son âme, ses libertés, ses plaisirs pour une cause qui n'était pas juste. Il n'avait pas vu la vraie beautée de l'humanité.
La beautée du mal.

Lorsque après un long moment , il ouvrit les yeux , ceux ci ne recèlaient plus aucun doute ni peur.
Rien que de la haine. De la haine pure.

********************************************************************

Les pas de frère Thumiel résonnaient dans la barge endormie. C'était le cycle de nuit, et il n'avait rien à craindre de ses frères blafards. Même en cas de mauvaise rencontre, un pretexte serait facile à trouver.

Il atteignit le dortoir des aspirants. Tout semblait si facile.
Une lumière crue inonda la pièce à son entrée. Elle réveilla instantanément les cinqs aspirants qui dormaient, porteurs de l'avenir du chapitre.
_"Debout , tous. Je viens vous sauver. " La voix de Thumiel sonna , dure et rauque, comme si une nouvelle gorge lui avait été greffée pendant la nuit .

A demi éveillés, encore étourdis, les aspirants s'agglutinèrent autour de Thumiel.

_"Nous sauver, frère initié? Mais de quoi ?"
_"Oui, de quoi parlez vous ?"
_"Je parle du destin qui vous est promis . De l'aveuglement qui est le vôtre. Vous êtes encore innocents, irresponsables. Mais si vous restez ici, vous ne tarderez pas à faire partie du pire gâchis de l'humanité.
Venez avec moi. Fuyez pendant qu'il est temps. Les Spaces Marines vous prendront tout, tout ce qui fait de vous des êtres humains . Vous avez encore une chance de vivre une vie normale et juste. Venez."

Frère Thumiel parlait avec plus de conviction qu'il n'en eût jamais. Mais son combat était perdu d'avance. Pour des néophytes emplis dune admiration sans borne et d'une crainte supersticieuse des space marines, ces paroles parurent incompréhensibles.

_"Frère Thumiel, nous ne comprenons pas...........................Comment pouez vous suggerer que nous partions' Nous appartenons déjà corps et âmes à l'Empereur et au chapitre."

Un long moment , frère Thumiel resta silencieux, comme un gigantesque roc d'adamantium. Puis la petite voix siffla dans son esprit.

Tu ne peux rien pour eux. Ils sont au delà de toute aide.

Et pour la première fois depuis une éternité, frère Thumiel se laissa aller à ses larmes. Encore une désillusion. Une de plus.
Il se jura que se serait la dernière.

Un des néophythes s'appocha pour bredouiller quelques mots d'excuses ou de réconfort.
Ses tripes aspergèrent son lit alors que Thumiel utilisait son bolter à bout portant.
Ce fut dans ce dortoir que frère Thumiel tua scientifiquement les cinq néophythes, appliquant pour la dernière fois les techniques de combat qu'on lui avait apprises quand il avait leur âge.
Le dernier se retrouva acculé dans un coin du dortoir.
Thumiel lui écrasa le crâne sur le mur.
Il fit mine de s'en aller. Et s'arrêta net . La cervelle de l'aspirant brillait de mille feux sous l'éclairage violent du dortoir.

La beautée du mal.

Il avait déja vu ça quelque part. Dans une autre vie.

Il s'appelait Thumiel. Frère Thumiel, space marine du chaos, élu des Vrais Dieux.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 19:37

La lumière règnait sur Terra
Mais les hommes se complaisaient dans un cloaque d'ignorance
Qu'ils appelaient paradis
Alors l'Empereur se fit berger
Et emmena se brebis hors du paradis
Vers la lumière de la connaissance
Alors les brebis se firent hommes de science
Connaissant le bien et le mal.
Il y eût un soir, il y eût un matin
Ce fut le deuxième jour.

Histoire de la majestée de l'espèce humaine, genèse 1.2
********************************************************************
Il s'appelait Caïn
Caïn , fils d'Opur Paleone.

C'est a Caïn que pensait frère Thumiel, quand son module fut expulsé loin de la coque de la barge de bataille Invictus.
Caïn, qui représentait son enfance, et qui symbolisait tout ce qu'il avait sacrifié à l'Empereur.
Caïn, dont le seul souvenir était plaisant et douloureux , comme seuls le sont les souvenirs de jeunesse.
Caïn, si proche et si lointain.

Le module fut expulsé dans une bourrasque de métal en fusion, et Thumiel, seul au milieu des arches gothiques, sentit son dernier lien avec ceux qu'il avait appelé ses frères se rompre.
Mais il faisait plus que couper ses liens. Il fuyait, pour être exact. Il n'avait dautre choix que de fuir, après le massacre du dortoir.
Trois siècles de services avec ses frères lui permettaient d'anticiper leurs réactions. De plus, il ne supportait pas l'idée de côtoyer un instant de plus ceux qui lui avaient volé sa vie.

Son enfance. Toujours lui revenait cette impression de gâchis. L'Imperium tout entier n'était qu'une gigantesque machine à écraser les destins des hommes, à leur voler ce qui leur est le plus cher, à coups de dogmes infâmes et de propagande abjecte.

Façe au module s'étendait une nappe infinie d'énergie multicolore, un océan stellaire à la fois riche et dément, que son cerveau ne pourrait jamais concevoir dans sa magistrale complexité.

"L'oeil de la terreur", ainsi l'avait nommé les hommes dans une pitoyable tentative de donner un nom à l'innomable.

Au coeur de son être, frère Thumiel sentait croître en lui une promesse de carnage sans fin dans lequel son âme mourrait avant d'être remodelée.
Thumiel savait que désormais rien ne serait comme avant.
Tant pis.
Ou tant mieux.

Et alors que le module solitaire cabriolait dans les premiers remous de l'oeil de la terreur, et que les démons se pressaient pour s'emparer d'une ame aussi halléchante dans une surenchère de promesses impies, Thumiel éprouva une dernière fois la peur.

Peur, émerveillement et excitation. Ainsi frère Thumiel disparut-il des légendes des hommes, son souvenir seul perdurant dans le catéchisme de haine de son ancien chapitre.
Toute mention de son nom fut effacé des archives , et dix huit scribes devaient payer de leur vie leur curiosité pour son destin.
Sa vie fut rayée d'un simple trait sur le parchemin, de même que ses exploits sur Dal'Yth Mesprime ou sur Kantaur.

Mais même le tout puissant pouvoir de l'inquisition ne put jamais atteindre les souvenirs qui bouillonnait dans le crâne de Thumiel alors que la démence s'emparait de lui.

********************************************************************

Marsile, segmentum obscurus, deux cent soixante quatorze ans plus tôt.

Ils habitaient un petit village sur les hauteurs de Tolédon, niché au milieu de profondes vallées encaissées. Leur maison , semblable à toutes les autres , était d'un calcaire blanc aveuglant sous le soleil des contrées septentrionales. Les pierres alentours étaient brûlantes sous la chaleur intense, et même les lézards qui y nichaient semblaient s'y brûler les pattes .

La chaleur . Elle avait marqué son âme. Les habitants partageaient tous cette dureté liée au climat : fiers et durs, réservés le plus souvent , puis soudainement flamboyants et intrépides quand leurs points sensibles étaient atteints.

Ils marquaient toujours une sévérité angoissante, celle d'êtres perpétuellement inquiets. Les enfants marquaient à ce titre un fort contraste. Il s étaient exubérants, frondeurs, insolents, et possédaient une joie de vivre qui semblait presque obscène façe à leurs aînés .

Ce ne fut que ce soir là que Caïn avait compris ce que redoutaient les adultes. Ce soir là, il était passé sans le savoir du paradis perdu à la triste réalité de la connaissance.


Les criquets poussaint leur plainte mugissante , comme toujours. L'herbe poussait drue autout du trou d'eau des lucioles, au fond de la vallée. Mais cette herbe était d'un jaune délavé par le soleil , et elle s'inclinait rarement. Le vent d'ouest n'était que trop rare .

Caïn, Parek, Nissa, Abel et Vane flottaient au milieu du trou d'eau, pareil a des corps morts. Ils ne l'étaient évidemment pas mais se laissaient flotter dans l'eau , seul îlot de fraîcheur a des kilomètres a la ronde. Tous avaient entre huit et onze ans, et le trou d'eau des lucioles état leur repère, car il offrait sa fraicheur le jour et une dimention mystérieuse la nuit.
Les cinq amis aimaient y venir à la nuit tombée, quand les lucioles commencaient leur ronde féérique et que les arbres paraissaient s'allonger. Ils éprouvaient alors une délicieuse angoisse, celle de l'aventure et de l'inconnu.

La lumière des millions d'étoile se reflètaient en se fondant avec celles des lucioles, et tous regardait ce spectacle avec admiration.

Et ignorance.

Pourtant, ce soir là, ils n'eurent guère le temps de voir le début du spectacle.
Cela avait commencé par un doux chuintement, resque mélodieux. Caïn avait dressé l'oreille et avait accusé Vane, en riant , d'avoir émit un pet.

Vane avait protesté, et tous avait alors regardé Abel d'un air accusateur. Puis, alors que le bruit se prolongeait, et s'accentuait, il était devenu évident qu'aucun d'eux ne pouvait produire une telle quantité de gaz.

Mais le thunderhawk, si. Le gigantesque oiseau de métal était passé à moins de vingt mètres au dessus d'eux, calcinant la cime des arbres et produisant par ses réacteurs un second coucher de soleil.

Il se dirigeait droit vers le village.

Aucun des enfants ne l'avait reconnu comme un Thunderhawk space marine, bien sûr. Pour eux, c'était un dragon des temps ancien, une créature infernale invoquée par les hommes - rochers pour se déplacer. Et tous, oubliant toute raison se mirent à courir vers le village, certains que des évennements graves s'y préparaient.

Lorsque ils arrivèrent enfin, après une couse effrenée, sur la colline dominant Tolèdon, ils contemplèrent le Thunderhawh argenté posé sur la place centrale, immobile. Il était d'un argent étrangement pur, ses arretes polies s'illuminant en captant les derniers rayons de soleit. Sa rampe avant s'abaissa comme une machoire déversant une halène fumante et putride.

Et les cinq enfants contemplèrent les hommes-rochers émmerger de leur monture volante. Et comprirent aussitôt d'ou leur venait ce nom.
Les hommes rochers faisaient partie du folklore de ce peuple, et tous les enfants en entendaient parler au cours des veillées . Ils étaient, en quelque sorte, une force de la nature, ni bonne ni mauvaise. Une fois tous les quinze ans , environ, des hommes-rochers venaient et emmenaient des enfants que nul ne revoyait. plus.

Pourtant la chose n'avait rien de révoltant. Ils venaient, et des enfants partaient, tout comme des avalanches d'éboulis tuait parfois toute une famille. Les maudire ou les craindre revenait à maudire ou à craindre la foudre.

Les enfants descendirent rapidement la colline , et ils débouchèrent sur un village en effervescence. Ils auraient pu fuir, évidemment, fuir ces hommes-rochers qui risquaient de les arracher à leurs familles, mais pas un n'y pensa.

En effet, au cours des plus longues veillées, il arrivait un moment ou l'on ordonnait aux enfants d'aller se coucher, car les anciens s'apprêtaient à raconter l'histoire d'un petit village appelé Sétone, qui avait en des temps très anciens refusé d'offrir ses enfants aux hommes-rochers. Ce qui était alors arrivé restait donc inconnu pour les enfants , mais cela ne les empêchait pas de s'imaginer la nature du châtiment qui s'était abattu sur les audacieux villageois.

Sétone, village martyr, restait un avertissement inconscient dans l'esprit de chacun , et depuis deux siècles personne ne s'était dressé contre la volonté des hommes rochers.

L'ont fit mettre tous les enfants en rang , en les alignant en demi cercle sur la place du village . Il n'y eût aucun pleur, aucune effusion , aucunes embrassades, pas même un signe de main ou un regard rassurant. Les adultes ne montrèrent que respect pour les hommes-rochers qui s'avancaient. Tous les adultes s'écartèrent précipitament dans un coin de la place et mirent un genou au sol.

Caïn se prit à penser a de la lâcheté.

L'arrivé des hommes-rochers l'interrompit dans ses pensées. Ils étaient gigantesques, titanesques mêmes, et leur forme humanoïde ne les rendait pas plus rassurants.
Ils n'avaient pas de visages, seulement un rocher à la place de la tête, un rocher qui possèdait un regard luisant, parei là celui d'un loup.
Deux gigantesques rochers argentés recouvraient les épaules de chaque créature, et l'intégralité de leurs corps paraissaient recouverts de la même pierre grise.

L'un deux se détacha des autres et s'approcha du premier garçon de la rangée. Toutes les filles avaient disparu, sans que Caïn ne s'en soit aperçu , trop accaparé par l'étude des hommes-rochers. Celui qui s'était approché d'eux semblait effectuer un premier tri.
Il avancait sans s'arrêter, son regard s'attardant à peine sur chaque enfant. Pourtant, lorsqu'il passa en bourrasque devant Caïn , le jeune garcon crut déceler une infime hésitation dans sa démarche.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 19:47

Rapidement,vingt trois des vingt neuf enfants présentés furent autorisés d'un signe de tête à rejoindre leurs parents.

Abel et Caïn faisaient partie des six restants.

L'étude fut cette fois plus longue. L'homme rocher commenca par s'arracher la tête. Caïn retint à grande peine un cri de stupeur avant de s'apercevoir que cette tête en cachait une autre, bien plus humaine. Ces traits étaient carrés, lisses, comme si sa peau avait été tendue au maximum.

Mais son véritable regard était bien plus humain, ce qui rassura en partie Caïn.
Lorsque l'homme -rocher arriva à son niveau, Caïn baissa immédiatement le regard, aussi sûrement que si une main lui avait détourné la tête.
Mais dans l'instant, son attitude l'écoeura. Il était jeune, il ne doutait de rien, et avait élevé l'insolence au rang d'art. Alors, par défi, presque par jeu, pariant avec lui même, il releva le visage et planta son regard dans celui de l'homme rocher.

Il riait intérieurement de sa spendide audace, espérant qu'ont le regardait , que tout le village contemplait son courage.

Alors l'homme rocher s'accroupit, à son niveau, et une forte odeur âcre de métal l'enveloppa. Leurs regards ne s'étaient pas quittés. L'homme rocher avait les yeux d'un vert etonnant, peu naturel. Sa peau tendue conservait un masque impassible. Une minute s'écoula, puis une autre.

Caïn, déja, regrettait son audace, prenant conscience du jeu dangereux dans lequel il s'était lancé. Mais l'orgueil lui commandait de ne pas détourner les yeux, d'aller jusqu'au bout de sa folie.
Enfin, il ne put supporter cette présence glaciale, ce courroux qui dansait silencieusement dans ces yeux verts. Alors il s'avoua vaincu, et ferma les yeux, redoutant le pire.

La voix de l'homme rocher s'abattit alors, douce mais sans équivoque.
_"Tu viens avec nous."

Sur l'instant il ne réalisa pas l'ampleur de la chose, lui qui s'était imaginé mourir sur place. Il lanca un regard vers les adultes, vers ses parents. Il cherchait un réconfort, une tentative de rébellion, un soutien.

Il ne vit que des regards fuyants et des dos tournés par la honte.

Alors, à cet instant, Caïn perdit toutes ses illusions sur la vie, et comprit que cet univers était cruel et lâche. Il comprit que désormais il ne pouvait compter que sur lui même.

Quelque chose se brisa en lui, une déchirure profonde, une affection bafouée , une vie trop vite fauchée, une libertée écrasée par une décision arbitraire.

Et il hurla , hurla et hurla encore, oubliant toute dignité, et mettant à mort cet affreux silence. Puis il se jeta sur l'homme-rocher, frappant, crachant , griffant .
Et l'homme-rocher rit.
D'un geste presque négligeant , il jeta Caïn dans les bras d'un des hommes rochers resté en retrait . Celui-ci l'accueillit avec une etonnante douceur , avant de l'emmener vers le Thunderhawk. Et Thumiel continuait à frapper à mordre, ses poings comme ses dents glissant pathétiquement sur la roche.

Il se battait de tout son coeur, ignorant que chaque coup, chaque cri, chaque témoignage de sa combativité ne le rendait que plus attrayant aux yeux des hommes-rochers.

Le sas se referma comme un tombeau et Caïn , noyé dans son désespoir, ne senti pas la piqûre qui l'envoya rêver que tout cela n'était qu'un cauchemard.

********************************************************************

Dans une gigantesque salle de pierre glacée, l'apiran Caïn se tenait, droit comme un cierge au milieu des ses compagnons. Tous, agés entre neuf et treize ans , avaient reçu pour instruction de rester debout.

Le premier qui quitterait cette posture serait éliminé, avaient précisé les hommes rochers . Cela aurait pû passer pour un jeu, un jeu long et stupide, mais Caïn avait des doutes sur le véritable sens d''"éliminé".

Au début , certains s'étaient rebellés, et s'étaient assis en signe de défi. Un homme rocher les avait directement emmenés, alors qu'ils lancaient d'une voix bredouillante des quolibets sans conviction.

"Les imbéciles" avait pensé Caïn.
Pour les autres, l'épreuve aurait pû paraître facile, si elle ne semblait pas promise à durer éternellement.
La fatigue s'exercait lentement sur les muscles, la fatigue, la soif et la faim. Et le froid.
Pour un enfant des contrées septentrionales comme lui, rien n'était pire que le froid. Qu'une telle température pût exister dépassait son entendement. Il était torse nu et pied nus, dans une sale gigantesque, sur un sol de marbre glacé.

Des courants d'air gelaient la sueur qui coulait dans son dos.

Au bout de douze heures il ne sentait plus ses pieds , ses jambes le faisait souffrir, et la soif lui gonflait la bouche .

Un à un, comme dans un grotesque jeu de quilles, les autres aspirants tombaient et étaient emmenés.

Il perdit lentement toute notion de temps et de lieu, et s'accrocha seulement à l'idée de tenir debout, car si l'on tombait on mourrait. De cela au moins il était sûr.
Il se désinterêssa du sort des autres , et resta là , seul avec son martyr.

Enfin, comme dans un rêve , une porte s'ouvrit et un homme rocher apparut. Il lui fit signe de venir. A demi conscient ,il fit jouer ses muscles engourdis et trébucha, ses pieds faisant le bruit d'une ventouse grotesque alors qu'il se traînait jusque dans la salle adjascente.

Il arriva dans un petit bureau, ou la température était légèrement plus élevée . On lui offrit une chaise, de la nourriture et de la boisson. Il accepta la chaise, mais se méfia de la boisson.

L'homme-rocher le considéra un instant, puis sourit.
"_Tu te méfies de nous n'est ce pas'
_Vous.....vous nous faites souffrir. Pour rien. " avait balbutié Caïn, grimaçant toujours à cause de ses jambes.
"_Oh, pas pour rien, rassure toi." avait rectifié l'homme rocher. "Tu comprendras , bien sur, tu comprendras plus tard. Es tu sûr de ne rien vouloir manger ?" ajouta t'il en se servant quelques baies.
Caïn ignora la question , préférant poser celle qui lui tenait à coeur.
"_Qu'est il arrivé aux.........aux autres ?"

"_Ca aussi , tu comprendras plus tard, continua l'homme-rocher. L'important, c'est qu'ils ont échoué, et toi as réussi.
"_Alors , je vais vivre ?" demanda Caïn, presque par provocation.
"_Peut être ............on est jamais sûr de rien en la matière. Mais tu as fait preuve d'un grand courage, d'une force physique et morale suffisante, et tu es..........compatible. C'est un début."

"_Mais que vais je devenir ?" demanda Caïn ,qui ne comprenait plus rien
"_Ca, ça va dépendre de toi. Dis moi, qui es tu?"
"_Caïn Paleone monseigneur."

"_Non. Désormais tu es l'aspirant Thumiel des Emperor's sword.
Répète après moi, qui es tu ?
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 19:56

Les hommes étaient au sommet de leur gloire
Fiers, sages et ombrageux
Sous la férule de l'empereur majestueux.
Mais sur cette perfection pesait une ombre noire
Celle de l'oisiveté, du vice et de la dissension
Notre seigneur, dans son génie
Apporta aux hommes l'essence même de leur vie
Il conçut un rêve, une chimère, une vision
Pour sceller les hommes dans une grande union
Et fédérer chacun dans ce but que l'on nomme
A jamais et pour toujours,

L'hégémonie de l'homme.

" Histoire de la majesté de l'espèce humaine ", genèse 1.3


********************************************************************

Barge de bataille invictus des emperor's sword, oeil de la terreur

"Vous avez demandé a me voir frère chapelain' "Demanda frère Marziel
Sa voix était ténue et chuchotante, comme il se devait dans cette petite annexe de la chapelle, territoire réservé du chapelain Annael.

A intervalles réguliers sur les murs, de grandes torches flamboyaient, faisant luire par intermittence certains aspects des vitraux.
Ici, un homme élevait une coupe aux cieux, là, neuf hommes en armures occupaient de petits vitraux défraîchis, alors que neuf autres vitraux restaient étrangement vierges.

Entre chaque torche, une longue file de crânes s'étalaient, leurs arrêtes polies par le temps. Les ombres qui régnaient dans leurs orbites vides dansaient sous l'éclairage incertain.

C'étaient les crânes des dix-neuf prédécesseurs d'Annael, et ils jugeaient par delà la mort les actes de leur élève.

-"Oui frère Marziel. Je vous en prie, asseyez vous. "
Le marine obtempéra, obligeant ses deux mètre cinquante à s'adapter à sa chaise.
"Savez vous la raison de votre convocation mon frère ?"
-"Frère Thumiel ? "
Le chapelain sourit brièvement." Bien sûr"
_"Je sais .....Qu'il nous a quittés. "

Les yeux des deux marines rougeoyèrent dans le flamboiement des torches.

_"Et que devinez vous, frère Marziel ? "
_"Je n'ai rien a deviner. J'observe les faits. Les hypothèses, les doutes et les rumeurs font le lit de l'hérésie."
La voix de frère Marziel gagnait en assurance alors qu'il récitait une vieille leçon.

Le chapelain regarda un instant son frère , puis soupira. L'ennui et la déception se lisaient sur son visage. Il se leva, et sa vielle carcasse se dirigea vers un des crânes accrochés au murs. Il était passablement détruit , amputé de sa partie gauche.

"_ Le réclusiarque Sammiel. Il fut l'un des plus redoutables défenseurs du credo. Nul doute que son esprit vous applaudit, mon frère. Mais j'avoue que je m'attendais a mieux de votre part. Plus.....d'originalité peut être........
On m'a dit que vous connaissiez bien frère Thumiel, pour avoir été recruté en même temps que lui. Alors je vais me répéter: que devinez vous' "

Une éternité passa, puis frère Marziel croassa difficilement:
"Je devine...........que sa foi n'était pas indemne de toute souillure."
Annael se détendit légèrement.

"Bien mon frère ce n'était pas si difficile à dire n'est ce pas' Et comment êtes vous arrivé à cette conclusion ? "
_ "Je l'ai observé. Je l'admire, enfin, je l'admirais" se reprit il." Je l'ai vu.....changer. Sur Dal'Yth Mesprime."

_"C'est là le coeur du problème, n'est ce pas' C'est là que tout a commencé? Vous y étiez, mon frère, vous étiez a la source de cette corruption.
Frère Thumiel est un traître, la pire lèpre honteuse qui ait jamais souillé nos veines Il est notre pire crainte réalisée. Mais nous devons le comprendre , pour qu'il n'y ait plus jamais de cas comme lui parmi nous. "

Frère Marziel tremblait. La sincérité du chapelain le choquait. Plus que jamais ,il sentit le poid des regards morts des chapelains rivés sur lui, le jugeant au travers des siècles.

_"Racontez nous, mon frère. Soulagez votre conscience. Racontez nous tout."



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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 19:57

e que je me souviens de lui ? Comment se souvenir d'une vie ? J'ai gardé des images, des impressions.

Il commença par comprendre.
Il vécut la vie qu'on avait prévue pour lui.
Il connut la détresse de la solitude, le silence plat et glacial des cryptes, le vrombissement calme des armureries, la lueur vacillante des torches.

Il perdit le souvenir brûlant du soleil, de la fournaise étouffante, et de l'éclat jaune des herbes calcinées.
Il troqua la sensation du vent frais sur son corps contre la moiteur de la carapace noire.

Il sentit la douleur du bistouri, la rudesse de la scie, l'irruption soudaine de la foreuse dans sa chair.
Il se fit aux corps étrangers, assimila la glande de Betcher, sentit un second coeur naître dans sa poitrine.

Il observa ses veines se gonfler et se faire sinueuses comme des câbles électriques, ses muscles devenir méconnaissables, ceux d'un autre, d'un étranger.

Il changea.

Il perdit son effronterie et son culot, et adopta une attitude résignée et sereine.
Il adopta sa destinée comme un vêtement de pluie: avec philosophie, en espèrant qu'il fera meilleur demain.

Il apprit les deux mille versets des catéchismes de haine, les écrits des grands maîtres, les sentences des héros, les noms de martyrs, les litanies de visée inflexible, de juste châtiment, de fureur vertueuse.

Il entonna l'hommage aux morts sans retenue, oublia les choses le plus simples, formata son esprit, ne fit qu'un avec son rôle, trahit sa nature, sentit une part de lui même s'arracher et être jetée dans le néant.

IL se sentit vide, insignifiant.

Mal.

Alors il se rebella.
Il redevint Caïn, et il dit merde à l'Empereur.
Il se dressa contre les chapelains, et leur demanda, avec toute sa haine, de quel droit ils estimaient décider à sa place ce que devait être sa vie.

Il rit à la mention d'anciens pactes, de responsabilités vis à vis de l'humanité.
Il rit.

Alors il connut l'ennui des cellules de méditation, les chaînes d'adamentium, l'obscurité perpétuelle.
Il subit les pires épreuves physiques, les cages d'entraînement à longueur de journée, l'odeur de boue putride. Il revit la lumière du jour, mais ce fut pour souffrir de la soif.

On lui enseigna l'abnégation, le renoncement, la beauté du sacrifice.

Et c'est ainsi que par une étrange ironie du sort, ce fut pendant son initiation que frère Thumiel reçut un premier aperçu de ce qu'il appellerait plus tard la beauté du mal.


Il comprit mieux.
Il reçut le saint sacrement, s'agenouilla devant l'autel et reçut pièce par pièce l'armure énergétique.
Il éprouva le poids des épaulières auto réactives, la sensation d'étouffement du plastron et la sécurité qu'offrent les jambières .

Il partit a la bataille et fit ce pour quoi il avait été conçu.

Il connu le glissement du va et vient de la chambre d'armement du bolter. Il vit les giclées de douilles de bolts, le rugissement du tir, l'éclat blanc derrière le cache flamme.

Il s'adapta à la franche camaraderie de la compagnie, se fit des amis et des rivaux.
Il se plia aux ordres comme aux reculs de son arme, et aimât la mort, la gloire, la bataille, et la victoire par dessus tout.

Il voyagea.

Il connut les cieux d'un millier de mondes, les odeurs d'un million de continents et la flore d'un milliard d'écosystèmes.

Il tua par le bolt et la lame, par le poing et les genoux, par le crachat et le coude, par les dents et le front.

Il chercha à donner un sens à sa vie, et se passionna pour l'histoire et la tragédie, dévora l'oeuvre des philosophes sumaturiens, les apocryphes poussiéreux, les pages jaunies du codex astartes, rêva longuement sur l'histoire des neuf traîtres et des neuf saints .
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:02

Sur la lune de Vecma , il fut blessé, et prit conscience de sa mortalité. Il comprit qu'il n'était ni une légende ni immortel. Il le regretta.

Alors la main du destin le rattrapa enfin, et il fut envoyé sur Dal'Yth Mesprime, pour une campagne génocide dont il ne revint pas.

Pas complètement.




Dal'Yth Mesprime, empire Tau.

Ce fût un dernier carré d'anthologie, sanglant et terrible.
Une action pleine d'héroïsme vain et de fureur inutile. Le lieu, en lui-même n'eut que peu d'importance par rapport a la magnitude des évènements qui s'y déroulèrent.

Un théâtre.

Un théâtre d'un quartier huppé de Caneb, petite ville portuaire de Dal ?Yth Mesprime. C'était un lieu sans véritable âme, un simple carrefour culturel dans la vie quotidienne des Tau de ce monde.
Autrefois, en des temps meilleurs et plus simples, on y voyait la cohorte bigarrée des représentants des cinq castes qui s'y pressaient : guerriers de feu en permission, turbulents et railleurs, diplomates raffinés sirotant leurs boissons à l'ombre des piliers, marchands hyperactifs et ignorants'???.

Le bâtiment en lui-même était de forme ovale , et sont toit bombé était fait de cristal, lui donnant l'aspect d'un énorme champignon blanc. Comme tout les bâtiments Tau, il était d'une propreté parfaite, témoignage de la méticulosité de ses constructeurs.

Il était.

Ce soir là le monde avait changé. L'Imperium des hommes avait tourné son regard sur Dal'Yth Mesprime, et l'ère d'insouciance avait pris fin.
Le théâtre était assiégé par les armées de l'empereur des hommes, et le bâtiment roussi devenait l'unique bastion de la résistance Tau de la ville.

Ce théâtre ordinaire prit une signification terrible. Seul, il portait le poids d'une civilisation mourante, le désespoir de civils égarés, l'effondrement moral de soldats blessés et déjà vaincus.

Dans ses derniers instant il allait donner sa dernière représentation, celle d'une tragédie bien réelle, horrible par sa nature définitive et brutale.

Les habitants de ce monde commençaient à bien connaître les Spaces Marines du chapitre des Emperor?s Sword .

Le quartier lui-même était en feu, et l'air était opaque d'étincelles et de fumées.
Un vent venu du large apportait aux habitants retranchés quelques fragrances d'un passé révolu, celui des retours de pèche et des tavernes du vieux port.
Les Spaces Marines chantaient en c'ur les psaumes de batailles, leur voix reprenant en canon des mots qui avaient déjà résonnés sur un millier de scènes semblables.
Le théâtre cerné d'adamantium et de flammes sembla se tasser comme une bête apeurée.


Le décor était planté.


Les vagues d'acier déferlèrent ensemble sur l'édifice, et le staccato des bolters enrichit les chants de leur note austère.
Alors en réponse s'éleva un millier de goutelettes d'un bleu pur, les mortels fruits des carabines à impulsion, que même l'astartes avait appris à redouter.


Ce fut un flamboiement incontrôlé d'énergies, des ondes ardentes, succédant aux traînées blanc-bleu. L'on vit disparaître des pans entiers de murs, de la roche qui cèdait à l'appel de ruine venant de toute parts.
Les lignes des marines furent malmenées par les tirs des xenos. L'ont vit des armures s'effondrer, jaunies par la chaleur et le matraquage systématique d'impulsions lumineuses.


Ailleurs frère tiberias, dreadnougt révéré, connut enfin la paix qu'il recherchait tant depuis bientôt trois siècles. Fous de rage et de colère, le sergent vétéran henril mena une charge suicidaire à découvert, s'immolant volontairement dans les lignes de feu des Tau .

Mais il eût le temps de gratifier le cibleur responsable d'un chargeur de bolt dans le thorax en punition de son insolence.

A moins de quarante mètres de là, l'archiviste paulus emmagasinait l'énergie psychique nécessaire pour susciter la débandade des guerriers de feu. Un tir de plasma artistiquement placé lui calcina la tête, libérant un déluge warp qui emporta trois des vétérans de son escouade de commandement.

Frère Martel acquit a ce moment sa réputation de tireur d'exception qui lui valut deux ans plus tard une mutation au sein des dévastrators de la compagnie. Son missile antichar défonça une grille d'aération pour exploser en plein milieu du plastron d'une exo armure broaside qui se croyait en sécurité.

Les scouts infiltrés à moins de dix mètres du hall d'entrée furent liquéfiés au moment ou ils s'élançaient. Ils durent leur perte à une faute d'attention, n'ayant pas remarquée la subtils reflets sur les vitres , seuls témoignages de la présence de six exo armures stealth invisibles.



Bloqués tout autour du théatre par la cadence de tir désespérée des défenseurs, les Space Marines connurent un certain flottement. Des débats houleux s'élevèrent entre les sergents qui discutaient de la meilleure voie d'approche . On estima à quatre pour cent le taux de pertes dû au refus de certains marines à se mettre à couvert, qui estimaient un tel déshonneur inenvisageable.


Dans de telles situations un homme révèle le plus souvent sa vraie nature. La plupart des Marines , dépassés par les événements, laissèrent l'initiative à leurs supérieurs et ripostèrent tant bien que mal mais sans conviction.


Au plus fort de l'attaque alors que l'opinion générale qui se dégageait était celle d'un repli avant harcèlement , on vit une silhouette se détacher soudain des lignes impériales. Un marine, solitaire s'élança dans la tourmente avec l'aplomb d'un primarque. Il fut accueilli par un bouquet de missiles, et son corps malmené chuta dans un cratère boueux.


Ce fut un spectacle étrange qui s'offrit alors à tous, si étrange qu'il aurait dû marquer les archives du chapitre pour les décennies à venir. Le marine se releva, son armure incendiée achevant de se consumer, le paquetage arraché, et une jambe tordue, il se mit à trottiner vers le théâtre avec une lenteur grotesque.


Trois fois il fut jeté à terre mais trois fois il se releva, et quand il eût traversé l'orage de tirs , il s'adossa lentement au murs du théâtre, pour reprendre son souffle. Ce n'était quasiment plus un space marine. C'était un roc déformé d'adamantium chauffé à blanc . Une épave .

Mais nulle épave n'eût jamais suscité autant d'émerveillement.

Longtemps après on parla de miracle, de divine ingérence .
Plus tard, encore, quand l'impossible ce fut produit, on parla de sombre présage, de curieuses coïncidences et d'une ingérence divine d'une autre nature.
Mais pas un des frères de bataille présents ce soir là ne put oublier l'image de frère Thumiel au pied de ce théâtre, résurgence soudaine d'une gloire d'antan, quand l'imperium était jeune et les marines incorruptibles.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:06

Frère Marziel lui-même qui assista au spectacle se rappellerait toujours la vision de son ami faisant irruption sur la galerie supérieure du théâtre. Gravé à jamais dans sa mémoire, au delà de l'atteinte des archivistes, il y avait la silhouette de frère Thumiel, se découpant en ombre chinoise derrière les vitres de la galerie, exterminant glorieusement les défenseurs.


Il se souviendrait de cette ombre noire qui s'agitait la haut , dansant avec les silhouettes éphémères des guerriers de feu qui s'effondraient un à un. Enfin , quand il eu un instant de répit, il posa ses grenades le long de cette galerie et la fit se volatiliser, de toute la puissance de Sa foi.


Il y eut un géser de débris une irruption de fumée grise, et une brèche de dix mètres s'ouvrit sur le flanc du théâtre . La quatrième compagnie s'élança comme un seul homme pour le dernier acte, celui de la mise à mort . On retrouva le corps de frère Thumiel, évanoui au milieu des débris. Même s'il n'assista pas au ultimes instants de la bataille, son nom resta associé à jamais à la prise du théâtre de Caneb .

La suite fut un massacre organisé, un carnage mathématique, la désagrégation totale du système de défense Tau fut l'affaire de dix minutes de fusillade ininterrompue. A dessein ou involontairement, la poignée de survivants entourèrent leur commandeur sur la scène ou ils avaient jadis assisté au drames antiques.


Il y eût un instant de silence, un instant de paix avant la fin. Les deux races se défièrent un instant du regard. Peut être y eût il quelque grâce ou pardon demandée du regard .
Rien ne fût accordé.


Mais il y eût cet instant, cet instant béni, cet instant parfait, au cours duquel humains et Tau se regardèrent autrement qu'avec haine.

Cet instant de noblesse qui contribua à faire entrer cette bataille dans les légendes.
Cet instant a été, et plus jamais ne fût.


Alors le meurtre et la guerre reprirent leurs droits, et les guerriers Tau s'étreignirent par les épaules , comme à l'époque de leur rituel de Talissera. Ils sentirent les mêmes bolts les transpercer, la même souffrance les saisir, et ensemble, ils moururent.



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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:07

Frère Thumiel se tenait, silencieux, sur les décombres de ce qui avait été le théâtre de Caneb. Le jour s'était enfin levé sur la plus longue nuit de sa vie. A l'ouest, l'aube s'élevait tremblotante, comme si elle n'osait éclairer le spectacle qui s'offrait à ses yeux.


Onze croix avaient été dressés sur les décombres, et onze Taus y étaient crucifiés. On ne distinguait pas vraiment les corps, car ils disparaissaient dans la fumée résiduelle qui baignait les lieux.
Par contre, on distinguait très clairement les gémissements de douleur. L'odeur âcre du prométhéeum enveloppait la scène . A l'aube, nous en finirons avait ordonné le capitaine.


Une voix à peine audible, un murmure s'éleva lentement. Un à un les Tau se mirent à chanter :

Ô Bien suprême,
Des enfants d'une nation de guerriers
Elèvent vers toi leurs mains désarmées

Ils t'implorent des docks de Caneb aux mines de Valna
De la servitude orkoïde et humaine,
Délivre nous , bien suprème.



Un chuintement discret s'éleva , et le grondement sourd des flammes étouffa bien vite leur chant. Rapidement , les onze croix disparurent dans le brasier
La chaleur accompagna leurs dernières paroles dans une ultime prière.

Thumiel n'avait jamais rien vu d'aussi beau . Les flammes, l'odeur, les chants'??
Le mal.

Il sentit des larmes lui monter aux yeux.
« C'est la chaleur », se dit il .
Oui , rien d'autre que la chaleur.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:13

Riche d'un tel héritage ,
Il fonda les loups blancs
Qui forgèrent sa légende a travers les âges,
Ainsi naquit l'orgueil du serpent .

Alors, il se dressa, et se fit félon,
Et dit a son père impérial :
« Laisses moi mener cette guerre a ma façon
Pourquoi cacher aux hommes la beauté du mal ?
Laisses moi perpétrer le meurtre et la destruction,
Laisses moi me livrer a toutes mes passions . »

L'Empereur Dieu acquiesça , et dit :
« Va et fait ce qui te semble bon ,
Mon fils .
Mais a l'heure de ta mort, tu comprendras enfin ,
Que tout ce que tu as fait a servi mon dessein . »

Histoire de la majesté de l'espèce humaine, genèse 1.4


Barge de bataille invictus, ?il de la terreur.

Le silence planait dans la sacristie, un silence lourd, emprunt de courroux. Il y avait peu de lumière, et la présence de trente space marines n'était révélée que par le rougeoiement des lentilles de leurs casques et les discrets reflets sur les courbes de leurs armures .

Il y eût quelques grincements de servomoteurs et quelques murmures discrets .
Et le silence se fit tout à fait
Alors, de la voûte ténébreuse jaillit un pilier de lumière, tandis que très loin , là haut , une fenêtre blindée s'ouvrait .
Une silhouette en armure se trouvait là, debout, immobile dans le faisceau de lumière.

« _Frère Marziel , la cour a rendu sa sentence, êtes vous prêt a assumer son verdict, quel qu'il soit, selon les lois du chapitre? » lança une voix issue des ténèbres .

« _Je le suis . »

« _De l'accusation de trahison au second degré , pour avoir caché la corruption d'un frère de bataille , par amitié et non par respect envers votre charge , la cour vous déclare?. »

« _Coupable ! » scandèrent les vingt marines de jury à l'unisson .

La silhouette de frère Marziel courba la tête .

«_ De l'accusation de laxisme et lâcheté au second degré, pour avoir abandonné un frère de bataille à ses démons intérieurs, la cour vous déclare? »

« _Coupable ! »

« _De l'accusation de défaillance au premier degré , pour défaut de vigilance ayant entraîné la mort de cinq novices, la cour vous déclare? »

« _Coupable ! »

Le silence reprit ses droits , chargé de mépris cette fois.

Frère Marziel ,consumé par une honte intérieure dévorante resta figé, comme si l'assemblée autour de lui s'apprêtait à le lapider et à le nommer traître , hérétique ou démon .

« _Cette faute est terrible frère Marziel, car l'abandon d'un frère dans les bras des quatre puissances est la pire injure qui puisse être faite à notre ordre et à notre fraternité . Néanmoins, l'étude de votre cas révèle en vous un fort potentiel de pénitence.
Etes vous prêt a chercher le pardon de notre père l'Empereur, à effacer l'infâme souillure que vous avez laissé s'étendre sur Son trône ? »

Frère Marziel releva la tête, et l'on put voir un court instant un douloureux espoir s'étendre sur son visage, avant que la retenue de son peuple ne reprenne ses droits .

« J'y aspire plus que tout , monseigneur ,dusse ai-je aller chercher la pardon dans l'?il de la terreur. »

« _Et c'est là en effet que vous le trouverez , frère Marziel. Vous devez effacer ce qui c'est passé par votre négligence , et cela signifie mettre fin au service de frère Thumiel .
Vous allez être banni à vie du chapitre en punition de vos péchés . Vous abandonnerez votre nom, votre honneur et vos frères . Vous perdrez votre grade et votre existence sera bannie des archives ,tout comme celle de frère Thumiel . Désormais vous n'êtes plus rien, rien d'autre qu'une âme damnée en quête de rédemption . »

Frère Marziel savait a quoi s'attendre, et il n'était pas un lâche, mais à cet instant ses forces l'abandonnèrent, car ces paroles étaient celles que tout space marine redoutaient d'entendre un jour. Par ces simples mots, des siècles d'efforts étaient réduits à néant, il perdait tout ce qu'a force d'abnégation et de courage il avait acquis .
Il tomba à genoux , accablé .

Devant lui, la silhouette en robes du chapelain Annael se détacha des ombres, et posa une main sur son épaulière .
Marziel releva la tête et il eût la surprise de voir un visage encourageant, paternel .

« Bien que l'opprobre du chapitre soit une chose , le mépris de l'Empereur en est ne autre, incomparablement plus grave . Or, ce mépris, il vous est encore possible de l'effacer frère Marziel. Relevez vous . »

Frère Marziel s'exécuta, empli du ferveur nouvelle, inconnue. Ce sentiment l'emplissait avec une telle fougue qu'il ne vit pas le bref hochement de tête de l'archiviste Sanar en direstion du chapelain . Alors, au son du chant de pureté renouvelé, repris par l'assistance, il franchit d'un pas défaillant les marches de l'autel .

Là l'attendaient trois serviteurs étincelants qui le regardèrent sans vraiment le voir. Le premier tenaient une couronne de lauriers, le second une longue toge de velours bordeau, et le dernier une longue lame à deux mains.

Un nom lui vint, un nom qu'il avait lu bien longtemps auparavant, quand il était novice, dans une cellule de méditation, sur les pages d'un ouvrage de vélin usé.

Justicia Gladius Le glaive de justice.

Dans son dos , la voix du chapelain s'élevait de nouveau :

« _Recoit maintenant les attributs de la nouvelle nature, Marziel . Il te guideront dans ta quête.
Accepte tu la couronne de sagesse, qui purifiera ton esprit des doutes de l'hérétique et t'emmènera sur la voie de la pureté ? Acceptes tu , par ce don ,de ne jamais permettre au mal de s'imposer à toi ? »

« _Je ne faillirais plus. »
Alors Marziel mit un genou un terre devant l'autel, coiffa son casque, et le serviteur y déposa les lauriers de métal blanc. Il y eût un flamboiement soudain, et le casque de Marziel fut couronné d'étincelles alors que le serviteur effectuait la soudure. Il sentit au plus profond de lui-même la plainte de son armure, mais la béatitude qui flottait en lui la fit taire. Il se releva , et les lauriers rougeoyaient sur son casque.

« _Acceptes tu le velours de la quête, qui te rappellera ton devoir si les dégâts tu temps attaquaient ta mémoire? Acceptes tu, par ce don, de passer le restant de ta vie à accomplir ta quête, et de la poursuivre au-delà ci nécessaire ? »

« _Je l'accepte. »
Alors Marziel se releva et écarta les bras, et il laissa le serviteur déposer sur ses épaules la longue toge écarlate, qui recouvrit les symboles de son ancien chapitre sous la liste de ses péchés . Un instant, il se sentit déshonoré de ne plus porter les couleurs des Emperors Sword, mais cela n'était rien ,un détail par rapport à ce qui s'ouvrait devant lui.
« _Acceptes tu de recevoir le Glaive de Justice? De devenir l'instrument de Sa vengeance , de retrouver l'hérétique Thumiel et de l'éliminer, par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix ? »

Marziel , alors, hésita une dernière fois. Tout comme Thumiel avant lui , il se sentit le jouet de puissances beaucoup plus puissantes que lui, et tout comme Thumiel, ce fut dans un mélange de peur, d'excitation et d'émerveillement, qu'il commença sa nouvelle vie .

Par n'importe quel moyen. Quel qu'en soit le prix .

« _ Je l'accepte. »

Alors le dernier serviteur s'avança ,et , avec délicatesse et fermeté, déposa la longue lame dans les mains tendues de Marziel . Le serviteur recula d'un pas , et d'un coup sec il retira un unique câble qui était resté relié à la garde .
Alors la lame longue d'un mètre trente s'embrasa soudain, d'un feu profond et scintillant qui dansait de captivants motifs sur toute sa longueur . La température doubla instantanément alentour alors que le réacteur à fusion miniaturisé de déverrouillait enfin après un sommeil de six siècles.

« _Le glaive de justice c'est réveillé, et il n'accepte nul fourreau tant que justice ne sera pas faite . Va, Marziel, et accomplit ta quête . »

Longtemps après , quand l'homme qui avait été frère Marziel parvint à arracher son regard des ondes d'énergie dansante de l'épée, son regard ne reflétait ni honte ni regrets .

Rien que du fanatisme . Du fanatisme pur .
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:16

Un monde sans nom, oeil de la terreur.

L'horreur.

La boue. La pluie. Le froid. La jungle. La nuit.

Bruissements infini des trombes d'eau de l'orage...Odeur entêtant de pourriture...Air lourd d'horreur et de sueur accumulée...
Les fougères bruissent vaguement dans les relents d'humidité qui collent à la peau et poissent les uniformes. Dans son misérable cratère creusé au milieu de la jungle, coupé du monde, le sergent hyxas des 46 iemes dragons de Jouran était recroquevillé, les yeux englués d'adrénaline.

Sifflement indistinct d'animaux inconnus... Les fougères bruissent toujours, et à la longue cela s'apparente aux murmures d'un démon , qui à l'oreille , vous dévoile le vrai sens du mot :

L'horreur.

La pluie tombe toujours, et son rideau gris mouvant fait apparaître des formes belles ou monstrueuses, démentes ou réalistes, improbables ou réelles.


A moins de trois mètres devant lui, une silhouette indistincte hachée par la pluie . Le soldat jiil, étendu de tout son long au milieu des fougères.

Ils pourraient se parler, rompre un peu l'enfer autour d'eux par quelques paroles rassurantes. Mais Hyxas et Jiil se taisent, comme les autres. Chaque homme se replie sur soi au cours des interminables heures de veille, et reste seul, face à ses démons.

Hyxas sent le matraquage systématique sur son ventre et son menton , celui de la pluie qui tombe du sol vers le ciel, grotesque caprice des dieux sombres s'amusant à inverser les lois de la gravité.


Des trombes d'eau jaillissent des fourrés et du sol torturé, et a se moment il faut se tasser dans son abri car ce déchaînement annonce la venue d'éclairs flamboyants. Ils jaillissent soudain tels des piliers de lumière, et pendant un instant, un court instant magique, tout est d'une blancheur parfaite, la nuit recule, la peur aussi , les fourrés , les troncs étincellent et tout, absolument tout semble aussi propre et parfait qu'au premier jour .

Avant qu'Elle ne revienne.

L'horreur.

C'est quand l'espoir meurt dans les derniers flashes résiduels de la tempête qu'ils ont l'habitude de venir.
Hyxas et Jiil se redressent dans leurs trous et forcent leurs yeux injectés de sang à percer la chape de ténèbres qui les entoure. Parfois, par chance, on peut les voir assez tôt, suffisamment tôt pour ne pas être surpris, ce qui fait toute la différence.

Cela commence toujours de la même façon : une longue plainte s'élève, un murmure sadique haché par la pluie, qui serpente entre les arbres :

« Nous...venons.......vous...prendre ! »

Battements de coeurs...rugissement de la pluie...coups d'oeils désespérés à gauche et à droite...poignée du fusil laser qui glisse dans les mains moites...

L'horreur.

Le monde explose encore dans un univers blanc qui brûle les paupières alors qu'un nouvel éclair s'élance vers les cieux.

Il est là.

Dominant les deux gardes impériaux du haut de ses deux mètres soixante, il a jailli d'un fourré , à moins d'un mètre de Jiil. Et il se tient là , dans toute la sombre majesté. Le crâne surmonté de deux cornes vrillées, a la façon d'un bouc, l'armure énergétique ruisselante, d'un blanc éclatant dans la lumière de l'éclair. Sur son torse, des dizaines de crânes inhumains rient en silence, propageant une atmosphère de démence muette qui paralyse les gardes.
Des lambeaux d'une cape déchirée tissent un halo de ténèbres mouvant autour de sa silhouette.

Seigneur de la nuit. Night Lord.

Jiil n'a même pas le temps de bouger. L'éclair s'évanouit, les ténèbres reviennent, et la malheureuse silhouette du soldat et brutalement aspirée dans les fourrés, traîné par la poigne de fer du marine du chaos.

On entend ses cris , il se débat, il y a un vague remue ménage dans la végétation. Ce ne sont que les premiers cris parmi les innombrables que poussera Jiil cette nuit.

L'horreur.

Hyxas, dans son cratère, s'élance à moitié hors de son trou. Mais c'est absurde et il le sait. Déjà les hurlements de son compagnon se font moins audibles, et lui et son ravisseur son déjà loin.

Le sergent Hyxas retomba sur le dos dans son trou, et resta là, étalé, le souffle court, attendant en vain l'aube d'une nuit qui ne finissait pas.

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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:22

Tout avait commencé huit mois plus tôt, selon la vision du temps qu'avaient les mortels.
C'était une histoire tristement ironique, une tragédie que l'imperium se hâta d'oublier.


Huit mois plus tôt donc, un obscur inquisiteur eût une vision, un idéal. Il se vit, triomphant, à la tête d'une expédition dans l'?il de la terreur alors que le système cadien s'enflammait sous les pas du fléau.

Cela devait selon lui donner un formidable coup de fouet au moral des troupes impériales, tout en démystifiant l'?il de la terreur. Il y eût des discours enflammés, un engouement sans bornes pour le projet. Quel symbole ! Prendre pied dans l'antre du fléau quand celui-ci tentait de s'installer dans les contrées matérielles ! Que pourraient redouter des hommes qui avait vaincu l'enfer ?

On cita Macharius, on se revendiqua de Sa divine volonté. On brandi l'étendard de vengeance, on fit des serments solennels et terribles. On promit aux hommes des lauriers immortels, on jura que l'histoire retiendrait leurs noms.

« Plus rien ne sera comme avant ! leur avait on dit. Au coté de l'astartes, vous écrirez les premières pages d'une première ère , celle ou l'humanité, enfin adulte, s'affranchira définitivement des ténèbres ! »


Hyxas, Jiil, leurs supérieurs et des millions de pauvres bougres avaient marché. Une chimère. Une vision. C'était ce dont tout homme rêvait, et jamais Hyxas n'oublierait ces heures d'euphorie et d'enthousiasme, ou il avait cru donner un sens exceptionnel à sa vie.

Vingt régiments de la garde et deux chapitres de l'astartes avaient formé le fer de lance de cette expédition lancée à la hâte. Dès le moment ou ils disparurent dans les bourrasques violettes de l'?il, les choses commencèrent à mal tourner. On perdit rapidement le contact avec la moitié de l'expédition. Le reste des vaisseaux s'acharnèrent à rester ensemble alors que l'un après l'autre, sur les ponts impeccables, les navigateurs s'écroulaient en vomissant leurs encéphales.

Lorsque enfin on trouva ce monde sans nom, les hommes qui avaient survécu se réjouirent. Enfin il allait être possible d'agir concrètement.

On débarqua.

On déchanta.

L'horreur les avait rattrapés, et chacun prit conscience, comme si ils s'éveillaient d'un rêve , de l'audace de leur acte.
Ce fût des heures de confusion indescriptible. Des pelotons entiers devenaient fous au moment où ils posaient le pied à terre. D'autre se mutinèrent dans les convoyeurs, refusant de descendre.
Des compagnies blindées se volatilisaient petit à petit lorsque la foudre jaillissait du sol. Les commissaires se trouvaient possédés, les officiers ordonnaient aux amiraux de bombarder leurs propres troupes, et les marines ne faisaient plus confiance à personne.


Puis, après cinqs jours de démence, vint l'ordre, ahurissant, d'évacuation générale. De toute évidence, l'existence de l'expédition avait enfin atteint des autorités un peu plus compétentes et raisonnables. On avait jugé en haut lieu que les ressources à la disposition de l'inquisiteur pouvaient être mieux employés. L'enthousiasme disparut aussi rapidement qu'il était apparu. Ainsi était l'enthousiasme des hommes, vain , tragique, et sans lendemain.


Dans la plus grande panique, les maigres têtes de pont furent abandonnées par ceux qui les avaient payé de leur sang et de leur santé mentale. En orbite, les amiraux ne cachaient pas leur impatience, ajoutant au stress ambiant. Enfin, après une évacuation rondement menée en deux jours, la flotte prit le chemin du retour, vers l'espace cadien.

Le seizième peloton du 46ième des dragons de Jouran avait été oublié.

Oublié.

Même après que l'horreur soit devenu sont quotidien, que sa mémoire ait été détruite par l'influence démoniaque de ce monde, Hyxas ne pouvait oublier ce qu'il avait ressenti lorsque il avait vu , au loin, le dernier convoyeur partir.

IL était tombé à genoux, et avait hurlé, encore et encore, l'implorant de revenir, refusant de le croire.
Ils avaient été oubliés dans la confusion du départ. Ce n'était pas une mort digne ou un sacrifice héroïque. Ce n'était pas un dernier carré pour permettre aux autres de s'échapper. Ce n'était même pas un tortueux complot fomenté par un régiment rival ou un inquisiteur machiavélique.


C'était un oubli. Un simple oubli, un fichu putain de scribe régimentaire qui avait sauté une ligne en recopiant un rapport.

Parfois, au cours de ses crises de désespoir, il se demandait si quelqu'un s'était apercu de leur absence, ou si un responsable quelconque avait réalisé que soixante dix hommes avaient été condamnés par négligence.

C'était là qu'avait commencé le véritable calvaire du peloton.


********************************************************************


Hyxas revenait de sa longue veille, seul. Il se refusa à regarder les hommes, qui à son passage, lui demandèrent ce qui était arrivé a Jiil. Depuis que les Night Lords avaient surgi, ce genre de question ne méritait pas franchement de réponse.

Hyxas émergea de la jungle, et déboucha sur la « clairière ». C'était là qu'avait pris position le peloton en attente d'un secours qui n'arriverait jamais. Hyxas esquissa un sourire résigné. Inconsciemment, tout en sachant que personne ne viendrait, ils avaient voulu être à découvert pour être plus facilement repérable depuis l'orbite.


Il observa les alentours avec amertume. La « clairière » n'était en fait qu'une pâle trouée dans la jungle faite d'une terre rouge torturée, quasi volcanique. Celle-ci étai en perpétuel mouvement : des convulsions l'agitaient soudain, déséquilibrant quiconque se tenait dessus. Ailleurs, des centaines de pointes effilées poussaient subitement, grotesquement, comme si un gigantesque cactus avait surgi du sol.


Ce qui effrayait le plus Hyxas n'était pas ces phénomènes en eux-mêmes mais plutôt la rapidité avec laquelle il s'y était habitué. Parfois il se forçait à croire que c'était grâce à ses facultés d'adaptation exceptionnelles. Mais dans les moments les plus solitaires de ses nuits, il réalisait que ce monde, cet univers cauchemardesque lui était familier.



Il reconnaissait dans le motif du feuillage la plantation de ses parents. La clairière lui rappelait par sa taille et la couleur du sol, le gymnase d'entraînement de la garde sur Jouran. Il entendait la nuit les sifflements de ses chiens avant de réaliser que ce n'était que le vent dans les buissons.


Il avait cru qu'il était fou, naturellement . Possédé. Souillé. Mais il avait rapidement réalisé que ses camarades étaient eux aussi soumis à cet effrayante superposition de leur passé avec l'horreur routinière de se monde.


Peut être étaient ils tous déjà possédés. Mais tous les matins, le médecin chef Gent inspectait chaque homme, à la recherche du moindre grain de beauté ou excroissance suspect. Personne n'était atteint jusque là.

Hyxas atteignit le point central de la clairière, ou se dressait un baraquement minable, branlant. Il aurait pu passer pour une ébauche de pc de campagne, si il n'était pas couvet de cloques de béton éclaté et si il ne s'enfonçait pas dangereusement dans le sol sur son angle sud-ouest.

Lui non plus n'échappait pas à l'influence corruptrice de ce monde.
Six gardes, armés de pelles et de sacs de sable, s'efforçaient de donner des fondations plus solides au bâtiment. Avec une énergie superbement vaine, ils tentaient d'écarter des coulées de terre rouge pour y glisser les sacs de sable. Fasciné, Hyxas observa une irruption de terre soudaine engloutir le labeur de longues minutes de travail acharné. Une langue de boue jailli soudain comme un fouet, jetant deux gardes à terre.

Un court instant , tous restèrent interdits. Il y eût peu être un sanglot camouflé en reniflement de rage, puis tous, se remirent au travail, écartant furieusement des masses de terre qui reviendraient à la charge dans la minute.


Pourquoi continuaient ils tous à lutter, alors que la planète elle-même se jouait d'eux ? Pourquoi cet acharnement grotesque alors qu'ils étaient abandonnés de tous ?
Pourquoi continuaient ils à partir, tous les soirs, par équipe de deux, s'enterrer dans la jungle pour servir de pâture au Night Lords ?
Pourquoi Astur l'officier radio continuait il imperturbablement ses heures d'écoute, se martyrisant les tympans dans une bourrasque sonore insensé ?
Pourquoi vouloir bâtir un pc de campagne alors qu'aucun officier au dessus du grade de sergent n'avait survécu ?

Hyxas ne comprendrait pourquoi que bien plus tard, dans les derniers instants de sa vie , quand un fou lui aura ouvert l'esprit sur ces mots :
La beauté du mal.

Hyxas, abandonnant ses camarades à leur labeur pénétra dans l'abri et se laissa tomber à terre.

Sifflement insupportable d'une machine à café??.grotesque dans toute cette démence?
Gémissement sourd des blessés résistant au sommeil pour ne pas sombrer dans leurs cauchemards'?????.
Fatigue qui s'échappe par les moindres pores de la peau, battement de cils dans l'atmosphère surchauffée .
Détente horriblement douloureuse des nerfs, qui hurlent après la tension d'une nuit bien trop longue?douleur effroyable comme une seconde naissance.
Grondements indistinct de la structure du bâtiment , alors qu'il s'enfonce un peu plus sous terre?.
Hurlements lointains des perdants de la nuit'??.Jiil'??..les autres'?ceux de la nuit d'avant'?.
Ricanements à glacer le sang des gargouilles qui tournent, en nuées ,au dessus de la clairière?.courte rafale de fusil laser, pour la forme??
Voix nasillarde de Kirk, annonçant l'arrivée d'une navette dans les cinq minutes'?.
Dormir?oublier?.tous le sang?toutes les larmes'?mourir?en paix.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:27

Ainsi allait la vie dans l'?il de la terreur.

Mais il fallait que cela change bien sûr, que ce cauchemar routinier prenne une nouvelle tournure, sans quoi le châtiment des gardes fût devenu habituel, supportable presque.
De cela il n'était pas question. Ainsi en avait il été décidé, et les mortels qui s'étaient cru dignes de souiller Leurs domaines devaient en payer le prix.

Lorsque une éternité fût passée et que l'espoir fût tout à fait mort, enterré dans les vagues de boue qui déferlaient sur le pc de campagne, il se passa quelque chose.

Il arriva.

Cela se passa au cours d'une nuit qui ne finissait pas. L'obscurité régnait, comme toujours, et la pluie martyrisait le ventre et le menton d'Hyxas , comme toujours. Il s'abandonnait à la mort et restait la étendu, les yeux fermés, attendant qu'on vienne le chercher et que tout, enfin, soit terminé.
Déjà, il entendait les glissements furtifs de l'adamentium dans les herbes, le sifflement sourd empli de sadisme, le murmure devenu rituel :
« ???..Nous ??????venons'..vous'?????.prendre ! »

Serait-ce enfin pour cette nuit ?

Puis il y eût une lumière. Pas le flash violent et agressif d'un éclair, ni l'éclairage glauque du pc de campagne. Une vraie lumière, saine et continue, une lumière croissante, apaisante.
Hyxas se concentra. Se souvenir?du temps'?..d'avant'??.d'avant l'abandon'?d'avant les ténèbres'??
Ils tombaient'?.. comme des gouttes d'eau ???..de vraies gouttes d'eau?..du ciel vers la terre?comme avant.

Hyxas, un instant, se força, encouragé par la réminiscence de ce souvenir. Il les voyait distinctement maintenant, il se souvenait les avoir vus tomber depuis les baies d'observation des transporteurs.

Ce bruit croissant, cette odeur d'ozone, cette forme en goutte d'eau?. «module d'atterrissage » lui souffla , épuisé mais heureux, son cerveau.

Il y eût un choc , une pluie de terre, des feuillages craquants.
Il se passait vraiment quelque chose.

Hyxas s'obligea à réagir, roula lentement sur le coté, en direction du vacarme.

Il était là , flamboyant , d'une intense couleur or, luisant dans la pluie. Des nuées de vapeur d'eau s'en échappait alors que les arbres, liquéfiés par le choc et la chaleur le sa coque, s'effondraient alentour.
Une intense lumière pulsa de l'intérieur, puis un bruit, un bruit nouveau se fit entendre, celui des rampes de débarquement qui s'abaissaient .
C'était trop d'informations pour le cerveau engourdi de froid et d'horreur d'Hyxas.

Une silhouette?..en contre jour?issue du module?un remue ménage dans les fourrés'.cris d'alarme poussés d'une voix hystérique , comme les cris des grox que l'on égorgeait, avant , pendant la saison des fêtes, sur ce monde ou il était né et dont il avait oublié le nom'???

Grondements sourds d'une arme à feu, cris de douleur?se réveiller, vite, voir, comprendre?.

Puis il le vit.
Et le monde changea.

Ou étaient passés la fatigue et l'horreur ? Il était là, l'élément perturbateur, celui qui brisait le cycle infernal, le porteur de changement.

Haut de deux mètres soixante, porteur d'une armure dorée, revêtu d'une capuche et portant la lumière d'une lame crépitante et d'un bolter étincelant'?.Qu'il était semblable?et si différent'.de ceux qui les tourmentaient depuis'..si longtemps.
Il les affrontait'??.ses cauchemars, ceux à qui on ne pouvait résister?ceux qui jouaient avec eux, leurs tourmenteurs'..

Mieux, il pouvait les vaincre. Tout pouvait cesser. Il vit un revers magistral, une irruption de lumière, et une silhouette cornue reculer, tituber, s'effondrer.

Un ange ?.marmonna Hyxas, un envoyé de celui qui nous avait abandonné??.
Il ferma les yeux, et sourit. En son c'ur il sentait renaître l'espoir.
Comme avant. Exactement comme avant.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:33

Un envoyé de l'Empereur.
C'est ainsi qu'il s'était désigné, et c'est ce qu'ils voulaient entendre.

Le matin avait vu le monde changer. Même la nuit avait semblé finir plus vite. Il était venu, tenant dans ses bras le corps endormi d'Hyxas.
A sa vue , Gent avait enlevé ses écouteurs radio, révélant des oreilles recouvertes de croûtes de sang.
A sa vue, les blessés avaient cessé de conjurer le médecin de les achever.
A sa vue, Manke avait cessé de mettre en joue les gargouilles.
A sa vue, les six travailleurs du pc avaient laché leurs pelles et leurs sacs de sable.
A sa vue , Kirk avait cessé d'annoncer l'arrivée de la navette.

Tous s'étaient rappelés du temps d'avant, ou la pluie tombait du ciel, ou l'aquila flottait, inaccessible et éternel, ou les pc de campagne s'assemblaient en trois heures et ou un Space Marine était un héros et pas un assassin.

D'un coup ils n'étaient plus les macabres pantins d'une comédie funèbre ni les sinistres jouets des Night Lords. D'un coup une éternité de cauchemar prenaient un sens, et la raison d'être de leur résistance était toute trouvée : ils avaient tenu jusqu'à l'arrivée le l'envoyé.


Ils n'étaient pas heureux. Ce qu'ils ressentirent alors dépassait les fades limites du bonheur et du malheur. Ils étaient au-delà, soulagés à un point inimaginable.

Ils tombèrent à genoux, et demandèrent à l'envoyé ce qu'il attendait d'eux.

Aucun n'entendit le rire moqueur des gargouilles.


********************************************************************


Ce fut une période, étrange , irréelle. Lorsque Kyxas fut capable d'y penser, avec le recul, il songea qu'ils avaient dû être drogués, encensés.

Leur comportement n'avait plus rien d'humain. Ils suivaient l'envoyé dans les profondeurs de la jungle, plus loin qu'aucun n'aurait osé s'y risquer auparavant. Ils affrontaient les Night Lords le sourire au lèvres, et ceux qui tombaient riaient dans leurs dernier souffle.

Il se souvenait d'un héroïsme dément, d'une gloire surgie du néant. Son c'ur lui semblait s'être enflammé. Rien ne paraissait impossible. Les Night Lords ne lui inspiraient plus que du mépris, car ils étaient incapables de ressentir l'euphorie qui le possédait.


Il se souvenait d'avoir crié : « Pour ce sacré putain d'Empereur, qu'il crève pour nous avoir oubliés ! »
Et il se sentait le plus nobles de tous Ses soldats, car bien que l'Empereur l'ait abandonné, il continuait à le servir, envers et contre tout.
Il se souvenait avoir vu l'envoyé de l'Empereur sourire en l'entendant.
Il connût la gloire, la rage de vaincre, la fierté du devoir accompli.

Le soir, de retour au campement, les survivants et l'envoyé se rassemblaient dans le pc, et ils parlaient d'avant, du monde d'avant, de la raison, et chacun racontait son histoire, et lentement, ils réapprirent ainsi ce qu'ils avaient oublié. Lentement, il lui semblait revenir à la raison, et s'éveiller d'un mauvais rêve.

Il fût heureux.
Tout simplement


********************************************************************


L'horreur.

La boue. La pluie. La jungle. Le froid. La nuit. L'envoyé.

Hyxas a la foi. Ils murmurent dans les ombres :
« Nous'?????.. venons'?????. vous ????.prendre ! »

L'envoyé sourit sous son capuchon. Les gardes rient.
Tapis dans la jungle, l'envoyé et les gardes écoutent, l'oreille aux aguets, les chuintement caractéristiques du combat dans la jungle. Sur la gauche, dans les fourrés, un mince fil de laiton , véritable fil d'Arianne, relie chaque poste avancé tout autour de la clairière. Le fil est recouvert de rosée. Si un Night Lord venait à passer entre les postes de surveillance , il ne pourrait le faire sans ses pas éjectent les gouttes du fil.

Le silence.

Dans le ciel tournoient les gargouilles, rejointes, depuis quelques nuits, par d'hideux rapaces.

Aucune importance. L'envoyé est avec eux.

Tremblotement du fil. Jaillissement des gouttes. Détente des muscles et rictus vengeur. Hyxas se précipite dans la jungle à la suite de l'envoyé. Ils apparaissent au détour d'un tronc. Ils sont trois : grands , monstrueux, recouverts d'airain.
Terrifiants dans une autre vie, pas dans celle-ci.

Déjà l'envoyé a frappé : trois bolts qui arrachent les fougères et jette à terre un des Night Lords. Les tirs croisés des gardes distraient le suivant alors que l'envoyé l'empale sur sa lame.
C'est si facile.
Le soldat Gane, trop lent, à donné sa vie pour donné quelques secondes à l'envoyé. Il meurt empalé sur une branche, les cervicales brisés, en encourageant l'envoyé.
Deux passes éblouissantes, une baïonnette dans la genouillère, et le Night Lord est à genoux. Une herse de baïonnettes s'enfonce dans son plastron, et un déchaînement d'éclairs ponctuent son agonie alors qu'il se débat.


Sourires empreints de fierté?.regards d'adoration pour l'envoyé??hurlement perçant de Jildane, emporté comme une bourrasque par un rapace.

L'horreur.


Course effrénée à travers la jungle?treillis alourdis par la pluie qui freinent les mouvements'?. Le groupe débouche dans la clairière.

Le rapace est là, ces réacteurs dorsaux luisent encore, carbonisant les jambes de Jildane alors qu'il éviscère le garde impérial en caquetant.

« Salopard'? »

Ils se jettent sur lui, essayant de le mettre à terre sous leur poids conjugué.

Hurlements de Jildane?contact avec une la surface de l'armure du rapace, hérissée d'électricité statique ?Sentiment d'attenter à un être hors du temps, incroyablement vieux?Malveillance brute, insoutenable?.Epée tronçonneuse qui jaillit, bouquet de viscères'

Et là haut l'enfer se déchaîne, l'apocalypse quotidienne qui éclate, sous les rires moqueurs des gargouilles entamant leur attaque.

Notre heure a sonné. Mais l'envoyé est avec nous'.
On le cherche des yeux?.sa belle armure, son sourire?
Son aide.

« Ne nous laisse pas seuls, envoyé, ou est tu ? »

L'horreur, sourde, soudaine, qui revient, insidieusement, avec mille fois plus d'intensité??Cette horreur dont nous croyions nous être affranchis, qui revient, accablante. Le doute, horrible qui perce brutalement notre foi?S'il nous avait abandonnés, lui aussi ? Comme les autres, comme avant ?

« Ou est tu ? »

« Envoyé !!!!!!!!!!!!! »

Le rapace rue, triomphant, et nous jette à terre. Il hurle au travers de son masque un cri, un cri inoubliable, celui de notre déchéance. Un cri de ranc'ur, et de haine, qui a mis dix mille ans à mûrir dans sa bouche nécrosée?.

Nous nous effondrons vaincus, alors que nos tympans éclatent et qu'une lune rouge se lève , déchirant le ciel perpétuellement violet de l'?il de la terreur.

« Envoyé, ou es tu ? ?»

Ouragans de griffes démoniaques'?.larmes de désespoir perlant à mes yeux?Le soldat Yseec, seul, à genou face au rapace, le fusille à bout portant au fusil laser?.Le night Lord charge, et une tonne de ranc'ur et de mal brut écrase le malheureux, broyant tout ce qui ce trouve sous la ceinture?ruée des gargouilles s'amassant sur le soldat en piaillant, comme les mouettes que je voyais jadis au port d'Ildraw , sur Jouran, avant'

Et d'une main déchiquetée, bouillonnante de bave démoniaque, s'élève une grenade, le dernier effort d'un homme d'exception que je ne connaîtrait jamais'?détonation , nuée de shrapnell'?..Gargouilles enflammées retournant à leurs créateurs'??.
Et là le rapace, effondré sur le corps du soldat Yseec, un unique éclat au travers du casque?


Un héros'Celui que je ne serai jamais'.Il a tué un Space Marine et il ne connaîtra plus la peur.

Moi, si.

« Envoyé?.par pitié, répond moi !!! »

Moulinets enragés ?.puis , brusquement, les gargouilles s'envolent , toutes ensembles, hurlant leurs sarcasmes'

L'horreur.

Il est bien là. L'envoyé. Dans son armure dorée. Son sourire au lèvres. Sa lame dans la main.

Le bolter braqué sur nous.

Entouré de Night Lords.

Comprendre ? L'incompréhensible ? L'impossible ?

« Envoyé ? »

Et je le vois sans comprendre nous égorger, nous brûler, nous mutiler, nous décapiter, piétiner nos corps, et il le fait lucidement, avec une rage froide, déterminée.

L'horreur. La vraie.

Je ne lui en veux pas, je suis au-delà de ça?.mais j'éprouve viscéral, le besoin de survivre, de survivre pour comprendre.

Rires moqueurs des Night Lords'.Sifflement de sa lame dans l'air?.hurlements d'incompréhension, cris de stupeur?....
Je rampe dans la boue comme un ver, sans dignité, nu, horrifié, cent fois plus vulnérable qu'avant car je suis monté en zénith de l'espoir?..ma chute n'en est que plus rude?ramper, jusqu'au pc ??.tout doit finir là?vivre encore?pour comprendre.


Derrière moi tombe le dernier de mes camarades'.Je suis les seul, l'ultime survivant du peloton dont j'oublie à nouveau le nom'
Je sens leurs regards de prédateurs braqués sur moi, je sens le sol se lover tel un serpent sous ma poitrine et le vois leurs bottes en armure marcher autour de moi, m'accompagnant'?.

********************************************************************

Le pc'enfin'.tout peut finir? Je me hisse comme un ver à l'intérieur, saoul d'horreur et d'incompréhension. Dehors l'orage redouble, et je vois, vaguement, que seul l'envoyé me suit à l'intérieur, et que les autres restent là , dehors sous la pluie, à attendre qu'il en ait fini avec moi.

Je me tasse dans un coin du pc'...Je sanglote, brisé, écartelé de douleur au-delà de l'imaginable?.Je suis couvert de boue?Il fait si sombre ici, et le silence est si pesant'..La rumeur de l'orage n'est qu'un murmure.

« J'ai peur du noir, maman'?? » Je me revois, terrifié, au commencement de ma vie d'avant, quand tout était simple et logique, avant cet océan de démence. Je me souviens de la terreur que j'éprouvais, dans ma chambre, quand l'obscurité régnait et que la lumière du couloir s'estompait derrière la porte.

L'horreur.

J'hyper ventile, ma vision se brouille, je sens mes paupières craquer tant mes yeux sont exorbités. Il est là, et il me contemple, du haut de son gigantisme, lui qui m'avait apporté l'espoir et qui me terrorise aujourd'hui plus que tout au monde.
Il hôte sa capuche et me regarde , et ses traits sont cachés dans la pénombre exactement comme ceux de ma mère, quand elle venait me rassurer, dans ma chambre, avant'.

« J'ai peur du noir, maman'?.. » et de cette phrase si simple j'exprimais une terreur si profonde?Car ma mère me rassurait, mais je savais que cela n'était que temporaire et que sitôt qu'elle partirai, les ténèbres reviendraient, avec plus de force?

L'horreur.

Il s'accroupit devant moi, il a comprit, je pense, que je ne lui demande qu'une chose, comprendre.

« -Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas souffrir ?.»
Je m'en fous, il faut qu'il m'explique !

« -Je suis le produit d'une machine?qui broie les êtres humains, comme toi?De ce point de vue nous sommes frères'?Mais la différence , la véritable différence qui implique que tu doive mourir c'est ta vision archaïque du mal'? »

Il caresse ma joue ensanglantée et contemple, un instant, mes larmes et mon sang se mêler?
« C'est si beau?? »murmure t'il.

« Tu es mon chef d'?uvre, Hyxas. Tous mes actes, toute cette tuerie c'était pour aboutir à toi. A cette larme qui se mélange à ton sang. Si délicat. Si tu voyais ces arabesques'tu comprendrais, oui, et tu m'approuverais. »

Je ne comprends rien du tout. Tout ce que je sais ,c'est que ce type est dingue.

« J'aurais pu vous massacrer dès le début, j'aurais pu arriver, et aussitôt aider mes nouveaux frères'?Mais cela aurait été si brutal'??.si primitif?si laid.
Alors j'ai préféré vous aider, vous redonner espoir, vous redonner cette foi. Je me suis émerveillé de pouvoir susciter une foi que j'ai renié. J'ai combattu mes frères pour vous exalter, pour vous faire croire que vous aviez de l'avenir?Votre enthousiasme était si pathétique, si beau??
Puis , quand vous avez été murs, je vous ait tués. J'ai ajouté a la douleur de votre mort celui de la trahison, de l'espoir trahi, de l'affection baffouée?Et ainsi votre mort a été mille fois plus douloureuse que si je vous avait affrontés directement ! »

Le regard du marine étincelait. Une incontestable fierté s'étalait sur son visage.

« Je suis un artiste.» chuchote il, « rien de plus, rien de moins »

Hyxas ne voulait plus rien entendre?.Le marine se redressa, lui palpa tendrement la gorge , et lui arracha la tête. Il contempla longuement les yeux révulsés et le mélange de larmes et de sang sur ses joues. Puis il l'accrocha à son épaulière, en murmurant :

« Mon chef d'?uvre, oui, mon chef d'?uvre. »


Il sortit. Dehors la tempête se déchaînait, et les rangs impeccables des Night Lords l'attendaient.

Il fut envahi d'un dégoût si violent de lui-même qu'il tomba à genoux. Désespérée, sa dernière étincelle d'humanité se manifestait. Il vomit, encore et encore , jusqu'à se sentir vide. Il tremblait d'une fièvre lancinante alors que sa part humaine agonisait, noyée dans le flot de ses passions. Des changements inquiétants se produisaient en lui alors qu'une force nouvelle l'investissait.

Alors, tout passa, tout changea.

Il fut soudain, immobile, glacé. Il ne sentit ni l'urine qui lui souillait les jambières ni la matières gastrique qui lui maculait le visage.

C'est ainsi que frère Thumiel, tournant le dos à l'univers dans lequel il était né, fit ses premiers pas sur les chemins de la damnation.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyLun 9 Mar - 20:41

La différence entre les dieux et les démons tient en grande partie à la perspective de l'époque.
Le primarque Lorgar


L'histoire commençait toujours à la façon d'un conte, d'un vieux conte pour enfants, sauf que les « enfants » qui l'écoutaient étaient des rénégats, des parjurés, des damnés, la lie de la galaxie, les scrotum de l'univers, les habitants de l'oeil de la terreur.
« Sur le monde de methénon, il y a une terre barbare, torturée par les tempêtes, et au milieu de cette terre il y a une chaîne de montagnes déchirée, et dans un de ses pics, il ya une caverne , et dans cette caverne, vit Phylaas'pek......... »

Son nom était Phylaas'pek, mais il s'agissait là d'une appelation commune, ridicule, usuelle, qui n'avait pour seul but de permettre à ses fidèles de le nommer.
Lui même était loin, si loin de telles préoccupation mortelles, lui qui n'avait pas d'âge, pas de parents, pas d'origine, pas même de corps.

Une âme. Un esprit. Sans doute ces deux mots désignaient ils mieux Phylaas'pek que n'importe quel autre. Un jour un de ses sifflements s'étaient répercutés en échos sur les murs de sa caverne, et ses fidèles en avaient tiré ce nom, qui l'amusait et le courrouçait à la fois.

Néanmoins, à défaut de nom, Phylaas' pek avait une histoire, et il la ressassait sans cesse, dans son délire masochiste, afin de revivre encore, encore et encore l'instant maudit ou, cent siècles auparavant, sa destinée avait croisée celle du capiaine Bellern des chevaliers gris.

Il avait passé l'éternité à comploter, car tel était sa nature, et on ne pouvait le juger, car un démon de Tzeench n'existe que pour le complot, et n'a aucune vision du bien ou du mal. Dans les ténèbres qui l'avaient enfanté, il avait longuement tissé sa propre toile de destinées, indifférent aux sentiments des hommes. Il avait dérivé dans le flot des rêves humains, se jouant des mortels, arrangeant des convergeances selon ses caprices, distribuant les faveurs de Son maître et créateur au gré de ses envies.

Puis il avait pris goût au pouvoirs matériel, et négligeant les recoins obscurs de ses visions d'avenir, il s'était engagé sur la route qui le mènerait tout droit dans les griffes de l'inquisition.
Il avait exercé ses charmes, crée une cabale, trouvé des êtres assez simples pour le croire. Il avait murmuré à leurs oreilles, s'était repu de leurs esprits, avide qu'il était d'en apprendre toujours plus sur les contrées matérielles.

Longtemps après, en pensant à cette période de son existence, le démon de Tzeench éprouvait un frisson, un douloureux vertige. L'espace d'une fraction d'éternité, il avait mesuré toutes les fantastiques opportunités qu'offrait l'intellect des humains. Il n'y avait aucune limite, et Phylaas'pek l'avait compris.

Aucune limite, sauf l'Inquisition.

Le Capitaine Bellern des chevaliers Gris l'avait trouvé , et avait mis fin à ses rêves de la façon la plus brutale et cruelle qu'il soit possible d'imaginer.
Le démon maudissait inlassablement le nom de cet hideux personnage, plein de rationnalités et de certitudes ineptes. Il n'avait jamais compris le discours de ce mortel, ni ses motivations. Rien n'aurait pû concilier deux êtres aussi différents.

Leur affrontement avait été à la hauteur de leur incompréhension .Et quand les énergies psychiques s'étaient tûes, quand l'étoffe meme du monde avait implorée pitié , Bellern, l'avait banni.

Tout son univers s'était écroulé, et il était retourné au ténèbres originelles. Longtemps, il était resté prostré, cherchant à humer la douce fragance d'un pouvoir qu'il n'avait qu'entrevu.

Il s'était réfugié dans l'oeil de la terreur, et sur un de ses mondes obscurs, il avait trouvé une sombre caverne, dont il avait fait son repaire.

Là il avait crû, et lentement, si lentement, il avait recouvré ses forces, et tout au fond de sa caverne, les nuées démoniaques s'accumulaient petit à petit, lui façonnant un nouveau corps, en prévision du jour ou il pourrait de nouveau fouler les mondes de l'Imperium.

Et alors que les siècles passaient , les habitants de ce monde avaient pris conscience de son existence, puis étaient venus, d'abord les plus braves et les plus audacieux, puis les sots et les désepérés, puis enfin tous les autres, la meute servile, ceux qui suivaient leurs chefs à l'abbattoir.
Phylaas'pek s'était contenté de cette fade dévotion à défaut de mieux, et il avait joué de ses charmes, fait miroîté ses dons, prostitué ses pouvoirs pour satisfaire ses individus misérables.

Puis , lorsque tous s'étaient trouvés piégés au plus profond de ses toiles, il avait commencé à apprendre tout ce qu'il pouvait . Il avait envoyé ses serviteurs au quatre coins de l'oeil de la terreur, porter sa bonne parole, et observer pour lui. Sa science et son savoir avaient cru sans aucune limite, jusque à ce que l'on parle de lui jusque sur la passerelle du tueur de planètes, au sommet de la tour du sorcier et dans le moindre des royaumes des contrées infernales.

Et depuis, il venaient de tout l'oeil de la terreur pour pactiser avec lui, tous les damnés en proie aux doutes, car on racontait que Phylaas'pek le démon de Tzeench possèdait les réponses à toutes les questions des mortels.

********************************************************************


Le hurlement du vent sur les arrêtes rocheuses du col avait atteint un niveau d'aigu que Marziel n'avait jamais imaginé. Même ses oreilles de Lyman n'étaient pas en mesure de le supporter, et il n'en fallait pas plus pour que Marziel soit convaincu que le démon était à l'oeuvre. Il vérouilla son casque, et constata avec soulagement que les choses étaient plus supportables.
Il leva la tête vers la minuscules corniche qui allait en serpentant le long de la paroi rocheuse. Au bout de cette corniche se trouvait Phylaas'pek, et peut etre la réponse à la seule question qui l'obsédait.

Tout le long de la corniche, une file ininterrompue de misérables caricatures d'êtres humains se traînaient, accomplissant avec la régularité d'un métronome leur pélerinnage vers l'antre du démon.

Vêtus de la même robe beige noyée sous la crasse, ils avançaient par centaines, courbés dans les bourrasques, apparament indifférents à la présence du Space Marine. Ce simple fait, ajouté à leur prodigieuse résistance au fond sonore, prouvait que bien peu de chose pouvait atteindre un esprit consummé par une entité telle que Phyllas'pek.

Arborant un rictus méprisant, Marziel entama l'ascencion de la corniche , précipitant dans le vide les adeptes d'un coup d'épaule, sans qu'aucun d'entre eux n'esquisse le moindre geste de défense ou d'esquive. Marziel se demanda brièvement s'ils avaiet seulement conscience de tomber avant de s'écraser deux cent mètres en contrebas. Mais de telles préocupations n'avaient pas d'intérêt pour le glaive de justice. Marziel étouffa un renifleùent de frustration : cela faisait trois mois, selon l'horloge de son armure, qu'il avait quitté la barge d ebataille Invictus et ses frères.

Il ferma les yeux, tentant de se remèmorrer ces derniers mois....Tout était si confus , si différent, dans l'oeil de la terreur. Le temps.....oui le temps avait changé. Il se sentait d'une incroyable maturité, comme s'il avait connu d'innombrables expériences en très peu de temps. Le regard qu'il posait sur la moindre chose était nouveau, empreint d'une sagesse et d'une perspicacité qui ne lui ressemblait pas.
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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyMar 10 Mar - 14:50

Et cela l'effrayait.
A juste titre.

Il ne se sentait pas à l'aise. Tout au fond de lui, sa vraie nature grondait, hurlait, le suppliait de partir, avant qu'il ne soit trop tard, d'abandonner cette sotte chasse à l'homme, de revenir dans l'univers ou il était né. Marziel n'était pas sur de pouvoir étouffer cette plainte très longtemps.
Phyllas'pek, démon de son état, incarnation de tout ce que Marziel haïssait, était le seul être qui savait peut être ou était Thumiel, et permettre ainsi à Marziel de revenir dans la dimension qu'il n'aurait jamais dû quitter.


Lorsque le marine atteignit l'antre du démon, il comprit que celui ci l'attendait. Le hurlement du vent s'était tu brusquement, quelques pierres s'étaient détachées, et une onde de malveillance brute l'avait atteint de plein fouet.

Marziel s'avanca jusque à l'orée de la caverne, et dans la demi pénombre, il parla:
_"Très impressionnant, démon. Il manque juste queques éclairs et un tremblement de terre pour que je m'enfuie en gémissant comme le ramassis de pauvres bougres que tu as dupé... Ignores tu qui je suis'"

_"Es tu Bellern ? " la voix avait été sèche, désagréable, elle évoquait le crissement d'une craie sur un tableau d'ardoise. Malgré cela, on ne pouvait pas l'ignorer, car son pouvoir d'attraction était fort. On l'écoutait avec douleur, mais on l'écoutait.

Que l'on soit Space Marine ou non.

"Quoi ?"
"_Je t'ai demandé si tu étais le capitaine Bellern des chevaliers gris, mortel. Tu lui ressembles... J'ai senti ton âme le long du chemin, et j'y ai trouvé le même esprit simple, le même manque abyssal d'imagination....et les mêmes fadaises, incrustées plus profondément que la crasse sur la peau d'un grand immonde..."

"_Je ne suis pas celui que tu appelles Bellern, démon, et je ne viens pas ici débattre de la valeur de mon âme...Je suis ici parce que l'on dit que tu possèdes les réponses à toutes les questions des mortels."

Longtemps, Marziel resta devant la caverne, attendant une réponse, répugnant à entrer sans en savoir plus. Il sentit un regard peser sur lui depuis les profondeurs de la caverne , un regard impalpable , immatériel, qui perçait les esprits et lisait dans les coeurs. Puis, enfin, la voix crissa a nouveau.

"_Entres, Marziel le banni, porteur du Justicia Gladius, valet du dieu charogne."

Un court instant, Marziel se demanda pourquoi il ne courait pas dans la caverne pourfendre le monstre qui osait tenir de tels propos. L'instant d'après il sut que c'était parce qu'il était trop stupéfait pour bouger.

Une araignée tissant sa toile. C'est ainsi que certains l'avaient décrit, et Phylaas'pek prouvait que l'image était bien choisie. Marziel venait de s'écraser dans la toile du démon, et captivé par son savoir, n'en ressortirai pas sans avoir été dévoré...à moins que le démon n'ait d'autres projets.

L'endroit était sombre et humide, mais les sens améliorés de Marziel se jouèrent de si élémentaires contraintes naturelles. Alors qu'il avancait, il commenca à percevoir une odeur, d'abord acre, épaisse, étouffante, comme celle dégagée.....
....par les encensoirs de la chapelle, sur la barge de bataille invictus, il y avait si peu de temps.......

Marzie secoua la tête. Ses sens le trompaient. Il se forca à répèter...

« N'écoutes pas le démon , ne regarde pas le démon, ne parles pas au démon ! »

Les mots venaient de résonner dans la caverne , avant même qu'il les ait prononcés.
Un court moment,il fut destabilisé , et la panique s'empara de son âme.

« A moins que ce ne soit pas la panique... »
« Cours, vole, danse , bats toi mon bel ange..... »
Une aile qui s'étend, une plume qui tombe, une bouche qui s'entrouvre, une pensée qui s'égare. »


« _ Assez ! » Hurla t'il, et une centaine d'échos s'éveillèrent, chacun teinté d'une intonation différente : suppliante, perverse, colérique , languissante, lassée, autoritaire, un véritabe kaléïdoscope de sentiments se répercutèrent en un instant, et moururent aussitôt.

Le démon se jouait de lui, il en était certain, et par réflexe il leva sa lame, la lumière du glaive de justice jailli, incandescente, et il sembla qu'un soleil miniature venait d'éclore au coeur de la grotte.

Alors dans la lumière projetée par le glaive se matérialisa la forme.....
.....anguleuse d'une armure énergétique mk6 argentée, une sombre statue d'airain glacial, immobile dans le halo de lumière. Marziel reconnu instantannément la silhouette du chapelain Annael, celui qui l'avait amené ici, celui qui avait illuminé son esprit de la douce foi, celui qui avait tissé une toile de mensonges et de fanatisme autour de lui, celui qui l'avait fait haïr son ami.... Marziel hésita, il lui semblait que certaines de ses pensées étaient inconnues, étrangères, interdites. Annael ôta son casque, et e visage du chapelain se figa dans un masque de contrariété.

« Es tu près à accomplir ton voeu, par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix? »

C'était impossible. Annael n'était pas ici, il était dans l'univers réél, dans son sanctuaire de la barge de bataille. Comme un enfant qui s'éveille à la conscience, lentement, Marziel en déduisit que l'être en face de lui ne pouvait être que.....

....Phylaas'pek

Marziel ouvrit les yeux, et sentit un liquide visqueux lui poisser le visage. Secouant la tête, il s'aperçut que sa salive tapissait l'intérieur de son casque. Il se releva, sans avoir eu conscience d'être tombé. Il ôta prudamment son casque, et grimaça au contact de l'air. Sa salive se répandit en cascade sur la pierre de la grotte. Son regard se porta au centre de la grotte , là ou se trouvait le chapelain , et il ne vit qu'une nuée sombre, tourbillonante. C'était la première fois que Marziel était confronté au chaos à l'état brut, et il lui fallu un long moment pour retrouver l'usage de la parole.
Le démon n'avait pas de corps, mais les énergies chaotiques s'amassaient à cet endroit, comme un nuage maléfique, un milliard de tâches d'anti lumières s'imbriquant entre elles pour lentement, siècle après siècle, reconstituer le corps du démon de Tzeench.

Le regard de Marziel était confondu dans les formes spectrales qui s'agitaient au fond de cette toile, alors que la nuée grossissait à vue d'oeil, s'étoffait, flamboyait, puis se dissolvait lentement, évanescente, incompréhensible.

« _Que m'avez...vous...fait ? » parvint à articuler Marziel.
« _ J'ai sondé ton esprit, Marziel, et je te connais. Désormais tu ne peux rien me cacher. »
« _Ma quête ...Mon voeu ? »
Il sembla que la nuée sourillait, frétillante d'excitation.
« _Je connais tout, Marziel, même la question que tu vas me poser, mais j'aimerais que tu me la poses toi même , car tu es un grand garçon n'est ce pas' »

« _Ou...ou est frère Thumiel des Emperor's Sword, démon ? »

« _Je te le dirais, mortel, au prix de ton âme. »

Le visage de Marziel, luisant sous sa salive, se tordit brusquement. Il avait toujours su, bien sûr, que le démon exigerai une contre partie à son savoir. Il n'avait jamais douté, non plus, que le prix à payer serait élevé. En y repensant à ce moment précis, il se demanda comment avit il pû aller aussi loin dans cette folie, comment s'était il mis à ce point en danger ? Mais il sentit dans un coin de son esprit, un pan de béatitude flotter, de cette béatitude qui l'avait saisi alors qu'il gravissait les marches de l'autel, pour prendre possession du Justicia Gladius.

Ce n'est qu'à ce moment précis que Marziel prit conscience qu'il avait été ensorcelé, dans cette crypte , et pas par un démon.

Il se vit, marionette gesticulante sous le regard narquois d'un démon moqueur et d'un ange impassible.

Alors, son esprit s'ouvrit, la vérité se déversa, lumineuse, et frère Marziel pleura pour la première fois de sa vie quant il comprit à quel point on s'était joué de lui.

Devant lui, le démon ne disait rien, sachant déjà probabement la réponse finale de Marziel et la déchirure qui meurtrissait son âme.
Marziel savait à présent qu'il n'était qu'un outil, une friandise des dieux, et que tous, de Phylaas'pek au chapelain Annael, n'avait cure de sa vie. Révolté, il voulut partir, s'enfuir, et s e soustraire à la vue de tous.

Mais quelque soit la responsabilité d'Annael, des archivistes, des démons ou des dieux, il en était un, un qui par dessus tous avait contribué à sa déchéance.

Thumiel. Le traître.

L'esprit de Marziels'enflamma, et une haîne inhumaine s'empara de lui. Avec un sentiment de plaisir féroce, il sentit que même Phylaas'pek reculait, surpris devant la violence de ce sentiment.
Thumiel s'était damné, mais de son propre chef. Aujourd'hui il obligeait son ami à faire de même.
Et ce crime, même la profonde nature timide, conciliante et influançable de frère Marziel ne pouvait le pardonner.
Un moment néanmoins, il hésita. Etait ce dû au velours de la quête, aux lauriers qui se rebellaient contre leur porteur, à l'esprit de la machine de son armure? Il apprécia pleinement l'éternité de douleur et de supplices qui l'attendaient après la mort s'il se damnait. Il envisagea de fuir, d'abandonner sa quête, et de vivre en paria jusqu'à sa mort. Mais sa haine pour Thumiel avait déja fait le choix à sa place,

Le chapelain Annael l'attendait, ricanant, et sa voix le poursuivait :
« ...par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix. »

Ce serment lui avait paru si noble à l'époque. Et même s'il ne subsistait plus guère de respect pour le chapelain Annael dans le coeur de Marziel, il fallait reconnaître que le vieux marine avait eu raison.

« _Parles, démon, et mon âme sera tienne. »

Six minutes plus tard, un marine sortit de la caverne, et sur son casque, des lauriers en lambeaux finissaient de se décomposer. Une nouvelle rafale de vent acheva de les disperser.

Le Glaive de Justice était en marche, et il n'était plus seul .


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:32

Alors, il vint, l'ange noir, le rebelle,
Et de sa bouche s'échappa un unique son
Inconnu, jamais prononcé, surnaturel
Ce son que tous avaient oublié : non !
Car il n'y avait pas de négation
Au royaume éternel.

Et, par milliers, ivres, ils crachèrent
Leur soif de liberté à la face du père,
S'organisant en cohortes vengeresses,
S'abîmant en sombres promesses

Alors parla le rebelle
Faisant miroiter les joies de la science
Pour les souder dans un but immense,
De défier l'Empereur Dieu en bâtissant Babel

Histoire de la majesté de l'espèce humaine, genèse I.VI


Ou était il ? Qu'était il ? Ou en était il ?

Tant de questions aux réponses nombreuses et horribles.
Il arrivait à celui qui avait été Thumiel de s'en rappeler. Parfois, en des lieux qu'il se refusait d'évoquer, après avoir commis des choses trop affreuses pour s'en rappeler, il s'arrêtait, et dans ses yeux voilés revenait, l'espace d'un instant, la lueur qui avait autrefois séduit les chapelains des Sword of Emperor.

Il n'était pas mort.

En se concentrant, il pouvait parfois écouter le battement de son c'ur. Il s'accrochait à cette pensée, alors qu'il se laissait porter par les cohortes de Night Lord sur le fleuve de la damnation. D'une façon ou d'une autre, il avait survécu.
D'une façon ou d'une autre.
Alors ses cauchemars revenaient. Il voyait des hommes et des femmes s'écrouler sous sa poigne, des gens qui durant ses excès de violence lui avaient paru monstrueux. Il était entouré de flammes, une ville brûlait. Il voyait la pierre se cloquer et fondre, il entendait des cris de détresse, il voyait des êtres sans défense brûler, des femmes violées avant d'être jetées dans les flammes, des enfant équarris sur des étals de boucher, des vieillards dévorés vivants par les oiseaux.
Et lui, Thumiel, qui riait au milieu de tout cela.

Car tout cela était bon.

Plus tard, il se retrouvait sans savoir comment dans d'énormes cocons démoniaques, il sentait contre son armure le poids des chairs d'outre monde et de veines charriant des fluides immondes. Il sentait de douces caresses sur son visage qui le faisaient hurler l'instant d'après.
D'autres fois il s'émerveillait des plaisirs du génie, sentait son âme enfler d'un amour inexprimé, se sentait investi d'une verve et d'une muse inconnue. Il aurait voulu composer des poèmes, ou lire de la philosophie. Puis il contemplait ses mots, et ne se souvenaient plus de leur sens.
Sa nature était rebelle. Autrefois, il s'était heurté aux Chapelains, refusant d'être leur jouet. Alors, une ou deux fois, il se rebella, cherchant à découvrir qui il était ou avait été, ce qu'il faisait, qui le dirigeait. Et il lui semblait y parvenir, lorsque il s'effondrait dans la nuit, qu'il vidait son esprit et cherchait à repartir du début. Mais à chaque fois qu'il croyait se souvenir, que les mots traître et déchéance se formaient dans son esprit, alors il contemplait l'horreur de sa destinée.


Puis il fermait les yeux vaincu, et s'empressait d'oublier, de refuser de se souvenir, car il préférait de loin vivre dans le chaos perpétuel que d'affronter, pleinement, ce qu'il était devenu.


Et il retomba dans ses rêves amers.


Il tombait. C'était Sa chute. Oui, il se sentait tomber, dans un gouffre sans fond, loin, très loin de la pensée, loin des joies de l'existence. Il se trouvait face à une créature gigantesque, terrible, à la présence insoutenable. Un être divin, et il pouvait sentir les forces primitives de la création bouillonner, se tordre, onduler devant lui, à une vitesse et une puissance inimaginable. Il se sentait illuminé, fier, encensé d'être en présence d'une telle créature, puis terrifié à l'idée de lui faire face.

Lorsque elle lui parla, ce ne fut dans aucune langue que les mortels emploient, ni dans aucun langage parlé. Il lui sembla que le message était d'une clarté minérale, brute, comme si les informations forçaient son cerveau à les lire.

« _Caïn. »

Ce mot évoquait d'étranges souvenirs. Il essaya de s'en rappeler, mais l'image ne se forma pas. Il siffla, frustré. Il y eût un brouillard qui se déchire, et il vit des champs dorés à perte de vue, des éclairs au loin, un ciel d'un bleu violent qui agressait les yeux.
Il reçut sur son corps les vagues d'une chaleur sèche, familière.

« _C'est bien. Continue. »

Il y avait un univers. Non, un monde. Des maisons de pierre blanche.
Un trou d'eau. Son champ de vision fut recouvert d'éclats de lumières, féeriques, qui tournaient au bord de l'eau.
Le trou d'eau des lucioles.
Il s'en désintéressa, il ne voulait plus se souvenir, tout cela était si lointain.

« Caïn ! Tu dois te souvenir ! »
« _Etes vous un dieu ? » demanda t'il, distrait, cherchant surtout à éviter la réminiscence de souvenirs douloureux.

Il sentit la créature bouger, se cambrer, et l'instant d'après son cerveau sembla brûler, imploser, quelque chose tentant de se forer un passage dans son crâne.

_Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, Caïn. Tu dois te rappeler de ce que tu étais, de ce que tu as fait, de ce en quoi tu as cru. Tu t'égares, mon fils. Si tu refuses de faire ton introspection, je t'y forcerai. Et crois moi, tu souhaites que ce ne soit pas le cas. »

« Qui suis-je, alors ? » Rugit il « Ne pouvez vous pas me le dire, enfin ? Pourquoi m'obliger à me rappeler ? »

« Très bien. » Alors son univers bascula, il fut catapulté dans un orage psychique déchaîné, et là, tournoyant sur lui même au gré des pensées humaines, il revit l'intégralité de sa vie dans les trombes d'orages, de son premier hurlement à son agonie, sur le monde sans nom, devant le pc de campagne des gardes.
Il se revit chasser les lézards au lance pierres avec Vane.
Il se revit écraser le crâne de l'aspirant Cilk dans le dortoir.
Il se revit courir vers le village, affolé.
Il se revit, resplendissant sur le balcon du Théâtre Tau de Caneb, massacrant des guerriers de feu paniqués.
Il se revit arpentant, accroupi, les jungles du monde sans nom, suivi par les gardes qu'il avait dupé.


Il se revit drapé dans toute sa félonie.


Alors il cessa, et considérant son existence, tout fut net et précis, et il comprit, enfin, ce qu'il lui restait à faire, ce qui l'attendait.
Et d'un geste, il fit cesser la trombe démoniaque. Alors,il parla et sa voix enflait démesurément :
« _Je suis Caîn, fils d'Hastur Paléone, et je n'ai jamais cessé de l'être. Tout ce qui est advenu depuis n'est qu'une perversion de mon destin. J'aurais dû mourir il ya plus de trois siècles, en temps que simple fermier. A présent, enfin mon voyage touche à son terme. »

Et la créature le considéra un instant, et dit :
« Si tu veux t'affranchir de ce qui s'est passé il ya plus de trois cent ans, tu sais ce que tu dois faire. Tu seras mon nouveau Lucifer, mon porteur de la révolte, celui qui se dresse, et qui dit « non ». Il te faut construire Babel, et là, tu défieras ceux par qui ton destin a chaviré. »


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:36

Croiseur de classe Murder « Slaves of Nostramo », espace cadien


Lorsque il ouvrit les yeux, le Night Lord était recroquevillé dans une alcove, enchaîné à la paroi, et une lourde silhouette le regardait en souriant.
« _Mal dormi, mon frère ? Toujours les vilains cauchemars ? Tu as hurlé comme une femme pendant tout le cycle de nuit. » La voix du marine suintait un mépris abyssal, et chaque syllabe offensait Thumiel au plus profond de son être.
« Je n'ai pas de leçons à recevoir de toi, Phélion. Tu?tu parles de choses dont tu n'as pas idée. »
« Laisses tomber tes grands airs mystérieux, Thumiêêêêêl . » bêla le dénommé Phélion. Pour, moi, comme pour de nombreux disciples de Nostramo, tu restera toujours la misérable hyène impériale qui a sacrifié une dizaine des nôtres juste pour t'amuser à persécuter cette poignée de gardes impériaux. »

Thumiel soupira. Par saccades lui revenait des nausées et des envies de vomir. Il réprima un haut-le-c'ur. Il ne devait pas montrer sa faiblesse. Pas ici, pas devant Phélion. Il s'efforca de s'éclaircir l'esprit en regardant son interlocuteur.
Phélion avait revêtu son armure complète d'un bleu nuit, et les éclairs stylisés peints sur son armure se lovaient, serpentaient entre les crânes d'airain et les moisissures verdâtres qui s'accumulaient dans les articulations. Perdue entre ses épaulières cloutées , vestige d'une armure qui avait protégé son porteur des drames de la Grande Trahison, la tête nue de Phélion était d'un blanc albinos, effrayant, une pâleur mortelle qu'aucune émotion ne venait jamais altérer.

Phélion détestait Thumiel. Ce n'était pas franchement une question de rivalité, de désaccord ou d'incompréhension. Ils se détestaient pour ainsi dire maladivement. Thumiel incarnait aux yeux de Phélion l'archétype du bambin arrogant dont sa légion s'encombrait parfois par un caprice du destin. Pour Thumiel, Phélion n'était qu'une brute sans sophistication, inculte, un abruti imperméable aux rêves et aux promesses du chaos, et qui ne méritait pas mieux que de finir berzerker de Khorne.

Dès son arrivée, le schisme avait éclaté au sein des Night Lords au sujet de Thumiel, il y avait ceux qui tenaient pour sacrée la pureté de la légion, ceux qui ne toléraient pas dans leur rangs un être qui n'aurait pas, comme eux, connu la douleur de l'exil et la ranc'ur de Night Haunter.
Ceux là avaient été nombreux, et Thumiel avait fait l'objet d'une dizaine de tentatives d'assassinats. Ainsi abordait on les problèmes chez les Night Lord. La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main.


Heureusement pour Thumiel, il s'était trouvé en haut lieu quelque vétéran ou grand seigneur pour le prendre sous sa protection. Un quelconque élu de la légion avait apprécié les tourments infligés au gardes de Jouran, et la personnalité confuse du jeune renégat lui avait paru prometteuse.
Et un matin, on avait retrouvé une dizaine de « traditionalistes », empalés sur les murs du couloir qui menait à l'alcôve de Thumiel. Ainsi réglait on les problèmes chez les Night Lords.
La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main et une longueur d'avance sur les autres.


Le principal intéressé avait eu conscience de cette lutte d'influence, bien sûr. Quoi qu'il en soit, depuis ces évènements, ses opposants en restaient prudemment, à l'offense verbale, comme Phélion.
C'était ce que Thumiel tenait pour acquis, jusqu'à ce qu'il remarque le pistolet bolter qui ricanait sinistrement dans la poigne gantée de Phélion.

« _Tu vas me tuer ? Tu tiens vraiment à ce que ce couloir soit richement décoré ? » Ironisa Thumiel en désignant de la tête les cadavres de ceux qui avaient essayé de l'assassiner, et qui pendaient toujours, pathétiques, derrière eux.

« _Je serai toi, je n'aurais pas trop confiance en mon généreux et mystérieux protecteur, gamin. J'ai vérifié en venant : il n'y a personne dans ces quartiers. » le sourire de Phélion se fit carnassier alors qu'il dirigeait son arme, mine de rien, vers Thumiel.

Celui-ci se raidit, banda ses muscles, tout en sachant qu'il n'avait pas une chance : épuisé psychologiquement comme il l'était, il ne résisterai pas a la brute en face de lui. « L'avantage d'être crétin »songea t'il , amer.
Puis il sentit d'imperceptibles vibrations se répercuter le long des cloisons autour d'eux, el la plainte conjuguée du métal et des esprits démoniaques.

Phélion soupira, en rengainant son arme.
« Dommage, tu y as cru un instant, hein ? Malheureusement, c'est pour une bonne raison qu'il n'y a plus personne ici et que je suis armé. Les augures ont repéré un navire des laquais de l'Inquisition, et nos sorciers préparent déjà les téléportations. Un abordage : nous n'allons pas dédaigner cet amuse gueule, n'est ce pas ? Nous attendons tous que tu fasses tes preuves, petit rat. Qui sait, ajouta t'il avec espoir, peut être que tu ne seras pas digne de la confiance placée en toi, et que rien ne s'opposera plus à ta mort après ça?. »

Thumiel se mit en route en vérifiant ses armes, en s'efforçant d'ignorer les halètements menaçants de Phélion dans son dos, et les petits ricanements que celui-ci lançait parfois sans raison.
« Je te suis, petit rat, et au moindre faux pas, tu seras à moi?.. »

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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:42

La chambre des téléportations du Slaves of Nostramo avait autrefois abrité de brillants techniciens qui appliquaient avec professionnalisme un art qu'ils avaient appris à maîtriser sur le bout des doigts. Ainsi, dix millénaires auparavant, des techniciens dans des robes impeccables regardaient les téléporteurs avec confiance, compréhension et amour.


Mais l'hérésie avait joué ses tours cruels aux hommes, et aujourd'hui, c'étaient des êtres misérables, languissants et crasseux qui actionnaient en gémissant de terreur des téléporteurs démoniaques qu'ils ne comprenaient plus. La clarté empirique de la science s'était chargée des relents de la superstition, et , cruelle ironie de l'histoire, c'étaient des sorciers et des rituels occultes qui avaient remplacé la science et la raison de la grande croisade.

Thumiel se tenait là, au milieu d'un de ces pentacles de téléportation, entouré de l'escouade Shyphilis, qui l'avait recueilli. Il suivait d'un regard inquiet ses êtres misérables qui trottaient, courbés, d'un téléporteur à l'autre en implorant les dieux d'insuffler au matrices de visée des instructions qu'ils ne pouvaient plus donner.

« _On a peur, petit rat ? »Chuchota Phélion dans son dos. « On regrette le confort des services du dieu charogne, peut être ? »
Thumiel ferma les yeux et inspira profondément. L'absence de fiabilité des téléporteurs chaotiques aurait peut être le mérite de le débarrasser de Phélion. Puis la lumière verte l'aveugla, et en se raidissant, il sentit son corps s'étirer à travers le Warp.


S'est encore étourdi des visions de cauchemar que frère Thumiel se retrouva, à genoux, au beau milieu d'une vaste baie d'armement. Il lui fallu quelques instant pour s'habituer à cet environnement. Alors que les marines du chaos autour de lui , rompus à ces arrivées fracassantes, se dispersaient en ouvrant le feu, Thumiel regarda, médusé , les gigantesques pièces d'artillerie navale, de la taille d'un Thunderhawk, qui s'alignaient, en rangées infinies, sur trois étages.
Partout, comme des vagues infinies d'une marée humaine, des marins impériaux s'agitaient, allant et venant vers les pièces, leurs tuniques grises en lambeaux sous les matraques incapacitantes des commissaires de bord. Du sol surgissait soudain, à un rythme effréné, des montes charges lourds d'obus, aussitôt pris en charge par la marée humaine.


Dehors, par la grande baie ouverte sur les étoiles, des fulgurances soudaines laissaient deviner le duel qui s'engageait entre le vaisseau impérial et le Slave of Nostramo.
Après avoir été si longtemps isolé des hommes, nourri de ses délires et d'une obscurité quotidienne, ce brusque contact avec la foule, la foi en l'empereur, et la lumière violente du navire impérial laissa Thumiel groggy. Puis il sentit une longue lame de fond, un chant intérieur monter en lui. Son esprit, ivre de sensations nouvelles, absorbait les peurs, la souffrance et la servitude de tous ses êtres qui trimaient, parfois depuis leur naissance, dans cette salle lugubre. Sa vision devint rouge, et il se releva d'un bond, investi d'une force nouvelle. Sous ses yeux ,une vingtaines de matelots fuyait les marines du chaos, alors que le mouvement de foule s'amplifiait.


Il sentit la joie malsaine des marines du chaos, les réactions primitives des marins, celle de bêtes chassées, fuyant stupidement devant des prédateurs. Il crut que son cerveau allait exploser tant les sentiments des êtres autour de lui l'inondaient. Alors, comme pour se libérer, il brandit sa lame, et bolter à la main il se jeta dans la foule des marins. Il y en avait trop. Trop de sentiments, trop d'esprits.
Il balaya leurs rangs avec rage, avec hargne, exorcisant sa douleur dans leur sang, il les renversait comme des quilles, les broyait sans s'en rendre compte. Rendu fou par la douleur, il les piétinait, regrettant de ne pas avoir quatre bras de plus pour les massacrer plus vite. Leurs voix, la médiocrité de leurs existences, tout cela lui était insupportable.
Et il broyait leurs jambes, son épée tronçonneuse s'enfonçant dans leurs ignobles tuniques tachées de sueur, son Bolter disloquant les crânes, arrachant bras et têtes.



Ils lui faisaient horreur. L'existence pathétique qu'ils menaient lui rappelait trop sa propre destinée. Lui aussi, pendant si longtemps, il n'avait été qu'un pion obscur au service de l'Empereur. Mais leur nombre le désespérait. C'était trop de vies gâchées, car il ne pourrait jamais leur expliquer à chacun ce qu'il avait compris, ce qu'il avait tenté d'expliquer à Hyxas, ce même Hyxas dont la tête se balançait toujours à son épaulière.

Alors, il noyait son désespoir et son impuissance dans leur sang. Son Bolter lui avait échappé des mains, ou peut être l'avait il jeté comme une comète dans la foule des égarés. Alors il saisit sa lame à deux mains.


Il savoura le doux ronronnement, la vibration apaisante de son épée tronçonneuse. Son esprit hurlait toujours en échos les cris de surprise et de douleur de ses victimes. Il ouvrit les yeux, deux globes noirs englués dans le flot carmin qui lui recouvrait le visage.
Il ne pouvait les convaincre, ou leur expliquer.
Ils étaient trop.
Il les libèrerait pourtant.
Un par un, s'il le fallait.

Son rugissement résonna en multiples échos dans l'immense caverne ensanglantée.

Sa rage l'avait abandonné. Epuisé comme jamais auparavant, Thumiel gisait, adossé à une des pièce d'artillerie. A perte de vue, les corps des marins sans défense s'étalaient, recroquevillés, la plupart méconnaissables.

Et les voix dans sa tête s'étaient tues, enfin.

Il ne savait pas très bien quel cap il venait de franchir, mais pour la première fois depuis qu'il avait tué Hyxas, il se trouvait enfin en paix avec lui même.

« Ils ne vont pas tarder à envoyer des équipes de combat quand ils ne recevront plus les rapports de celui là » fit le champion de l'escouade, un dénommé Tulkis, en désignant le cadavre désarticulé du commissaire de bord, à ses pieds.»
« Que?devons'nous ..faire ? » Articula péniblement Thumiel, éprouvant le besoin d'être guidé, tant sa fatigue était grande.

Et pour la première fois, il n'y eut pas de ricanements, pas de moqueries ni de menaces en réponse. Tous les marines du chaos le considérèrent gravement, presque avec....compassion.


« _Il l'a senti. »
« _Oui, sans doute, il n'y avait qu'à le voir. »
« Cela ne fait pas de lui un des nôtres », rappela Phélion
Pourtant, Thumiel croyait discerner dans ses yeux quelque vague lueur de respect.

« _Nous descendons par les monte-charges, Thumiel, répondit enfin Tulkis. C'est là que nous trouverons ce que nous sommes venus chercher. »
Thumiel sentit que sa curiosité aurait dû être piquée au vif. Pourtant il n'en était rien. Les choses, ses actions, ses pas, lui semblaient être guidé. Il s'en remettait entièrement aux dieux, sans chercher plus loin, tant le moindre effort d'imagination lui était douloureux.

Ils errèrent dans des couloirs sans fin, ils défoncèrent d'innombrables cloisons blindées. Dans ses oreillettes, le cri des mourants régnait en maître, il n'écoutait même plus les injonctions de Tulkis. Seule la vue des impériaux le tirait de sa léthargie, réveillant une honte et une colère si profonde qu'elles lui semblaient familières, éternelles.

Il s'aperçut soudain que le corps sans vie qu'il tenait dans ses mains était celui d'un magos de l'adeptus mechanicus. L'homme-machine avait la tête ravagée : quelqu'un-et Thumiel soupçonnait qu'il s'agissait de lui- avait arraché une à une les connections électriques qui reliaient son crâne à son paquetage dorsal. Puis il avait plongé ces fils dans les yeux du malheureux. Les globes oculaires s'étaient fondus avec les paupières dans un magma informe.
Derière lui, Phélion avait mis à nu le fémur d'un technicien. L'homme , qui vivait encore, hurlait alors que le Night Lord crachait de l'acide dans ses plaies, avant de les refermer avec une cruauté consommée.


« Les codes ! Donne nous les codes, petit homme, et tes souffrances cesseront ! »

Les codes.
Ces mots éveillèrent dans l'esprit égaré de Thumiel de vagues souvenirs. Lentement, comme s'il revenait à la raison, il sentit que les pièces se mettaient en place. Et la question qui s'imposait depuis le départ, la seule qu'il aurait dû poser, lui vint naturellement au lèvres.

« _Que sommes nous venus chercher ici ? »

Il lut la réponse dans le regard enfiévré du technicien, qui détaillait quelque chose dans le dos de Thumiel. Celui-ci se retourna, et comprit

Elle attendait là depuis une éternité, elle qui avait vu le jour pendant le moyen-âge technologique, à l'époque ou aucune limite éthique n'entravait la soif de savoir des hommes. Incroyablement vieille, plus vieille encore que les marines du chaos, elle luisait d'un éclat ténébreux. Longue d'une dizaine de mètres, de forme cylindrique comme une torpille, elle portait en elle les germes d'une destruction et d'une puissance inimaginable.
Mandée par la très sainte Inquisition, elle voyageait vers sa dernière destination, pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée par ses concepteurs, en des temps immémoriaux.

La mort. La purification. A l'échelle planétaire.

Thumiel repensa aux milliards d'êtres qui vivaient dans l'erreur et le gâchis impérial, et qu'il ne pourrait jamais convaincre.

Il pouvait maintenant convaincre. A l'échelle planétaire.
Thumiel enleva son gantelet, et sa main palpa la surface froide le l'annihilatum. Un objet puissant, riche en opportunités et apte à apporter le changement. Le changement qu'il avait désiré toute son existence sans l'obtenir. Un changement si brutal, si irrémédiable?
Si beau. Les dieux faisaient bien les choses.

Sa main s'attarda un instant sur les runes de l'adeptus mechanichus qui luisaient d'un feu sombre au centre de la torpille. Son sourire s'élargit alors qu'il déchiffrait l'inscription :

« ?Babel' »


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:48

Vaisseau de l'inquisition Triumph of partenor , chambre de l'annihilatum

A l'intérieur d'un casque bleu nuit, sous des croûtes brunâtres de salive, de crasse et de sang mêlé, derrière un respirateur modèle mars standard souillé par un souffle corrompu, il fleuri, amusé.

Un sourire.

Un sourire simple, sans prétention, pas le rictus moqueur et sarcastique qui agitait normalement ses traits. Un vrai sourire, humain, innocent.

Tout était d'une limpidité de cristal, aveuglante. Thumiel ferma les yeux, et savoura l'océan de certitudes qu'il accueillait à bras ouverts.
Bérathon fut le premier à mourir. Le bolt de Thumiel vint se loger à bout portant dans son bassin, profitant de la faiblesse de l'armure énergétique mk III au niveau de la hanche .

Il s'écroula sans un son, et une âme damnée acheva son voyage comme il l'avait commencé.

Dans la trahison.

Markiarus mourut ensuite, la nuque broyée d'un coup ascendant fulgurant d'épée énergétique, son paquetage dorsal soufflé par la puissance du champ de force crépitant. Le traumatisme majeur emporta la conscience du Night Lord avant qu'elle n'ait pu remettre en cause les milliers de crimes qu'elle s'était efforcée d'oublier.
Le temps s'arrêta. Les six Night Lord survivant se tournèrent vers Thumiel.
La trahison...
Les Night Lords l'avaient fait leur dix millénaires plus tôt. Elle était devenu leur compagne, leur fierté, leur raison d'être, leur privilège. Ils avaient savouré le parjure, les sentiments bafoués, le manque de reconnaissance était leur marque. Sur le lent fleuve de la damnation, ils avaient étreint la trahison avec la fougue de jeunes amants.

Elle était leur. Pour l'éternité, pensaient ils.

Et c'est là que les seigneurs de la nuit avaient commis leur erreur. Une erreur infime, triviale, quasi inexistante. Experts en trahison, ils avaient oublié qu'elle n'appartenait à personne.

Et pour avoir oublié cette leçon élémentaire, ils devaient maintenant quitter la scène.
La trahison s'avança devant eux, et elle avait le visage de Thumiel. Ils le refusèrent, bien sur. Ils refusèrent d'admettre leur erreur, et se jetèrent sur Thumiel, le maudissant de la parole et du geste.

Derrière son masque, le sourire de Thumiel ne faibli pas.

Ce fut une belle lutte, par bien des aspects. Mais la chambre de Babel était petite, resserrée, et de toute part pendaient les connexions, les mires de visée et les consoles de ciblage. Le manque d'espace jouait contre eux.

Ils durent l'affronter loyalement, ce qui prouvait que les dieux ne manquaient pas d'humour.

Le fracas des armes s'éleva dans la pièce, les ombres gigantesques des spaces marines se mesurant dans un jeu complexe d'éclairs soudains des armes, de grognement de haine, le fracas éternel de l'adamantium sur l'adamantium, l'insupportable crissement des épées tronçonneuses se rencontrant dans un enfer d'étincelles'

Pour l'amusement des dieux.

Phélion bondit soudain, les coeurs enragés, et Thumiel se retrouva face à la rage pure d'un marine du chaos, vainqueur de milliers de duels contre toutes les races de la galaxie. Son expertise martiale était parfaite, ses mouvements d'un synchronisme si pur qu'un marine loyaliste n'aurait pas eu le coeur à nier sa parenté avec lui. Et pourtant il fut vaincu. Thumiel reçu son assaut de front, puis, laissant son arme dériver au gré de ses folies, traça un dédale mortel et inextricable de passes et de feintes qui défia la raison de son adversaire.


Thumiel se mit à rire, alors que chaque coup, chaque pas, chaque tintement d'acier était prévu, anticipé, attendu, et il lisait dans l'art martial de son adversaire comme dans un livre ouvert. Il s'amusa d'une attaque circulaire visiblement inspirée d'un seigneur ork. Il la détourna avec une perfection toute artistique, plaçant sa propre arme au millimètre près pour dévier légèrement l'arme de Phélion sans risquer de briser la sienne. Il plongea sous la garde du marine du chaos, et sut avant même de frapper, que son coup serait mortel, et que Phélion n'aurait pas la moindre chance de la parer, car son art de combat n'avait jamais été enrichi du style Eldar, qui lui seul pouvait parer ce coup ascendant.

Alors Thumiel, maniant sa lame à deux mains comme un pinceau, apporta à son oeuvre une magistrale touche finale.


Seul restait Tulkis, couvert du sang de son escouade, les yeux papillotants, incapables de suivre l'épée de Thumiel.


« _Par les quatre !!! Quelle....Quelle genre de créature es tu donc ? »grogna le champion.


Thumiel regarda autour de lui, son nouveau sourire aux lèvres. La salle autour de lui était magnifique. La lumière infernale qui irradiait des machines magnifiait la moindre goutte de sang cristallisée sur les murs, comme si des milliards de rubis avaient soudainement éclot.
Les rictus des marines du chaos apparaissaient par intermittence au creux de casques ravagés, et leur pâleur maladive tranchait de façon saisissante avec l'univers mécanique.

Il était particulièrement fier de la façon avec laquelle Brukas s'était effondré, en position quasiment foetale était émouvante, inspirait une pitié que le marine du chaos n'aurait jamais pu inspirer de son vivant.

Oui, c'était une belle oeuvre. Il n'y manquait plus que sa signature.

Il se tourna vers Tulkis.

« _Un artiste. » répondit Thumiel en s'approchant.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:53

Alors vint la colère de l'Empereur,
Et grand était son courroux
Terrible était sa spendeur
Et le traître devint fou
Quand le glaive de justice
Le frappa droit au coeur

Et toute l'humanité
Dans leurs mains fut broyée
Ecrasée, pulvérisée, ravagée
Dans les flammes de leurs volontées
Jusqu'à ce qu'enfin vienne l'ultime commandement
La dernière parole, L'Impériale sentence :

« Que le silence soit ! »
Et le silence fut.

Croiseur de l'inquisition Triumph of Partenor, Empyrean.

Une nouvelle bordée à bout portant ravagea la proue du croiseur Impérial, pulvérisant sans discrimination près de quatre kilomètres de coque. Le nuage compact de débris, d'acier ou humains, voltigea à une vitesse inconcevable le long de la coque, puis disparu brutalement hors du champ de Geller, aspiré dans les trombes déchaînées du Warp.


« Pitié pour les âmes qui dérivent dans l'infini... »marmonna l'un des prètres de la passerelle.


Le capitaine Ystaeus, fleuron de l'académie navale d'Obstrancia, savoura cet éclatant exemple de la futilité de l'existence humaine. En quelques nanaosecondes, probablement plus d'un milliers de personnes venaient de mourir. Son sourire s'élargi lorsque il croisa le regard épouvanté des valets de l'inquisition qui se terraient, juste en contrebas de lui. Ystaeus haïssait ses abrutis prétentieux qui avaient réquisitionné son navire en brandisssant leurs maudit I comme s'il s'agissait des couilles de l'empereur en personne, qu'il lui pardonne.


Avec leurs grands airs de juges suprêmes, distribuant les rôle de bien et de mal, ces fous obscurantistes ne connaissaient rien au combat naval.
D'ou leur épouvante.
Il prit un plaisir sadique à les voir se recroqueviller un peu plus alors que l'echo des dégats de son navire atteignait la passerelle. Les cloisons craquèrent sinistrement, et en réaction les béliers de compression furent libérés de leurs attaches, écrasant dans l'oeuf les déformations de structure. Quelques serviteurs logisticiens furent catapultés de leur sièges et voltigèrent pathétiquement, leurs longs cables de connection pendant derrière eux.


Oui, ces experts en torture faisaient bien moins les fiers maintenant que six mois plus tôt, lorsque l'Inquisiteur lui avait annoncé que son vaisseau aurait l'honneur d'administrer le châtiment de l'annihilatus sur le monde de Jentaur. Ystaeus, en bon capitaine de tradition de la marine impériale avait instinctivement detesté cette mission, et la mise sous tutelle de son navire qui en découlait.


Seule la peur du sceau Inquisitorial avait contraint Ystaeus à faire bonne figure. Mais désormais, l'inquisiteur n'était plus rien. Dans son croiseur engagé dans ce duel à mort, le capitaine jouissait d'une autorité absolue sur ce navire. C'est pourquoi, alors que le Triumph of Partenor brûlait de la proue à la poupe en dérivant mollement au sein du Warp, que des frappes chirurgicales de marines du chaos démenbraient, pont par pont, son navire, le Capitaine Ystaeus ne pouvait s'empêcher de sourire.

Debout derrière les consoles principales, il s'était redressé, dominant le chaos ambiant, invectivant ses subalternes pour des broutilles, lorgnant son adversaire d'un rictus réjoui en remerciant l'Empereur de lui accorder cette revanche.
« -Monsieur Naber, la barre au zéro-neuf-trois, il faut maintenir la distance sur cet hérétique. Tant que nous sommes assez loin, ils ne pourront plus se téléporter notre bord! Estimation des dégats de proue, au trot ! Remettez l'équipage aux bateries dès que nous aurons récupéré nos boucliers ! Monsieur Hamys, rapport des intrusions ennemies ?
« -Les batteries B6,11,12,13 et 17 ne répondent plus monsieur. Les équipes de combat se dirigent vers elles.» exposa son subordonné en désignant les zones correspondants sur l'image en trois dimension du croiseur qui grésillait au milieu de la projection tactique.
« -Rappelez les immédiatement, abruti. Ces batteries sont perdues. Transferez ces hommes à la défense des batteries voisines. Essayons de conserver ce que nous avons. »


Son comportement n'était pas celui qu'on attendait d'un officier de son rang, mais cétait ainsi que son équi page le respectait, et il savait qu'au combat rien ne valait le respect des milliers d'âmes qui trimaient tout autour de lui..
Et si, en plus, il pouvait choquer ces larves inquisitoriales....

Le capitaine Ystaeus se rassit dans son fauteuil, agrippa les accoudoirs, engueula copieusement son magos pour sa lenteur, et jura de profiter pleinement de cet ultime combat.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 19:55

Comme toujours, il arriva quand on ne l'attendait pas. Comme toujours, il n'était pas ce qu'il semblait être, et comme souvent, il se jouait de tous. Il vint couvert de sang, sa belle armure souillée de graisse luisante, sa cape lourde de sueur et d'horreur. Mais il vint aussi auréolé de gloire, car il tenait dans ces bras le technicien Valper, horriblement blessé, mais vivant.

La rumeur de sa venue le devançait alors qu'une foule de matelots, d'équipes incendies le suivaient, l'acclamaient, pour ce qu'il était: un démon purifié, sorti des flammes démoniaques en cet instant de péril pour les ramener à la lumière. Le bleu nuit de son armure avait disparu, calciné par les flammes. Les crânes grimaçants des icônes blasphématoires avaient fondu, et nulle mutation ne souillait son visage. De sa longue lame gouttait le sang des Night Lords, et on murmurait sur son passage qu'il en avait pourfandu plus d'une douzaine, libèrant à lui seul la batterie numéro treize.


Il était parvenu en toute hâte à la passerelle, et, profitant des codes que lui avait confié Valper, il avait pû passer les systèmes de sécurité qui tenaient en échec les Nght Lords. Le malheureux Valper, délirant, suffocant, ne cessait de raconter à tous l'extraordinaire histoire du Space Marine qui l'avait sauvé des griffes des rénégats, se battant comme un lion pour les repousser, et empêchant ainsi que les traîtres ne s'emparent de l'Annihilatum.


Bien que sincère, Valper pouvait se tromper, et l'on demanda donc au marine de se désarmer, d'accepter des entraves, et de se présenter, avant de le laisser accèder, sous bonne garde, à la passerelle. Le géant se laissa faire de bonne grâce, même s'il refusa obstinément de se débarasser d'un macabre trophé qui pendait à son épaulière. Il se présenta sobrement comme un « envoyé de l'Empereur. »

L'on placa Valper en soins intensifs, et l'on écouta son histoire. On chercha à démèler le vrai du faux, on se perdit en conjonctures sur la nature du sauveur. L'Inquisition s'indigna que l'on puisse faire confiance à un être qui, « s'il n'était pas un traître, en avait au moins l'aspect. »
Ystaeus leur fit remarquer avec dérision qu'au point ou ils en étaient, mourir sur la passerelle des mains d'un marine du chaos était probablement la mort la moins honteuse qui fut. Puis le capitaine, peu charitable, se moqua de leurs airs mortifiés.
L'esprit pratique du magos argumanta en faveur du marine, arguant que s'il était loyal, son expérience et sa connaissance de leur ennemi était leur ultime espoir.


Puis finalement Ystaeus trancha en faveur de « l'envoyé », accèdant aux suppliques d'un équipage prêt à se vouer passionnément au moindre espoir.
C'est ainsi que Frère Thumiel entra enchaîné sur la passerelle du Triumph of Partenor, entouré de gardes aux matraques incapacitantes, et que le destin du vaiseau fut scellé.


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 20:01

Ystaeus, vautré dans son fauteuil, observait du coin de l'oeil le nouveau venu. Dans l'éclairage sépulcral de sa passerelle, placée en mode d'économie d'énergie, le marine semblait de pierre, une gigantesque statue immobile dont le regard vide se perdait dans la contemplation des étoiles. Le marine n'avait que peu parlé, alors que le Triumph of Partenor manoeuvrait pour gagner du temps, disputant à des milliards de kilomètres de distance son duel à coups de poignées de degrés et de rendements moteur.


Tout juste l'envoyé avait il confirmé les dires de Valper, avant de donner quelques détails sur la nature de leur ennemi, et sur le manque de précision des téléportations chaotiques. « Lents à mettre en oeuvre et peu sûrs » avait il dit.


Ystaeus avait considéré l'information sans grande passion, ne lui trouvant pas un grand intérêt tactique. Ce fut un marmonement du magos qui le mit sous la voie.
« -On ne peut pas dire que notre invité est loquace...mais il a sauvé Valper, et grâce lui soit rendue pour cela : c'est le dernier à connaître les codes d'activation de l'annhilatum. »
Ystaeus, amusé, ricana au nez de son subordonné.
« -Merci, magos, c'est particulièrement réconfortant de savoir que nous pourrions raser une planète si seulement nous n'étions pas condamnés à creuver ici...... »

Puis il s'arrêta. Dans ces flancs, il disposait d'un annihilatum, du pouvoir de détruire toute atmosphère. Y compris celle d'un vaisseau. Et il n'avait même pas songé à l'utiliser, alors qu'il était assez désepéré pour accueillir un marine du chaos plus ou moins repenti sur sa passerelle. Certes, cela représenterait un gâchis énorme, en tout cas du point de vue de l'Inquisition et du mechanicum, mais, lui, Ystaeus, avait un navire à sauver. Le reste n'importait pas.

L'idée lui vint. Il la repoussa prudemment dans un premiers temps et la lorgna ainsi à distance, pesa le pour et le contre. Si il s'approchait suffisement , il pourrait mettre au but cet unique coup décisif. Et si l'envoyé ne mentait pas, les rénégats seraient trop surpris pour avoir le temps de mettre un route une nouvelle vague de téléportations. L'idée, d'abord ridicule, revint, et elle sétait faite séduisante. Insensée, Audacieuse, inédite, potentiellement glorieuse.

Comment résister à une telle idée ?

« -Monsieur Naber, la barre au deux-quatre- trois, droit sur ces traîtres. Magos, renforcez notre bouclier avant. Calculatus Logistii , donnez moi une solution de tir de torpille, avec le maximum de chance de succès dans notre configuration.... » L'équipage, brusquement tiré de sa léthargie, s'agita. L'envoyé jeta un regard froid sur Ystaeus. Celui ci hésita un court instant, puis poursuivi.
« ........Technicien Valper, les codes de Babel, je vous prie. »

Le concert de protestations éclata, enfla, s'alimentant lui même dans sa rage. Sous leurs capuchons, les sbires de l'Inquisition s'étouffaient littéralement alors que le magos, son oeil organique équarquillé, se dirigea vers Valper. Il lui interdit d'obéir, ses mécadendrites écartant brusquement le personnel médical.
« C'est hors de question capitaine. Cette fois vous allez trop loin. Passent encore vos manières rudes et votre grossièreté, mais l'adeptus mechanicus ne tolèrera pas que vous dilapidiez ainsi le fleuron de sa technologie. » articula t'il d'une voix glaciale. La délégation inquisitoriale vint se tenir à ses cotés, en hochant frénétiquement la tête.

C'est là qu'Ystaeus franchit le pas sans retour. Son exaspération qui couvait depuis si longtemps s'enbrasa soudain. Ils étaient là, à ergoter, blâmer, accrochés stérilement à leurs dogmes et à leurs traditions, abrutis par leur amour des procédures. Sa rage s'enflamma, alors qu'il les dévisageait du haut de sa passerelle avec un souverain mépris.

Tous n'étaient que des médiocres. Incapables d'innover, imperméables au génie improvisateur qui faisait les véritables chefs. .

« -La chiourme se révolterait-elle? » Grogna t'il enter ses dents serrées. Son regard dériva sur toute la passerelle. « Qui d'autre désire se joindre à cette mutinerie? »
Dans le silence mortel qui s'ensuivit, Ystaeus chercha le regard complice qui le réconforterai.


Il trouva celui de l'envoyé, deux éclats d'un vert tranchant, dans lequel il trouva l'assentiment et la compréhension intime de ce qu'il ressentait.
« -Demandons à l'« envoyé » d'arbitrer ce conflit voulez vous' »
« -C'est hors de question ! Il n'est pas digne de confiance ! Il n'est rien d'autre qu'un prisonnier ! » hurla en choeur l'inquisition.
« -Vous êtes prévisibles à un point que s'en est écoeurant. Technicien Valper, c'est à de vous que tout dépend. Entendrez vous l'homme qui vous a sauvé ?»


Dans la pénombre, au creux des gigantesques épaulières d'adamentium, la tête de l'envoyé se redressa, et d'un seul regard il décida du sort de tous les hommes présents.

Alors que tout le monde se tournait vers Valper et que celui ci ouvrait la bouche , les yeux fixés sur l'envoyé, le magos commit l'erreur qui lui fut fatale.
« Non!!! Personne ne doit utiliser cet arme !! » hurla t'il, son servo bras se redressant comme un serpent près à mordre, dirigé sur le technicien.


Pour la première fois depuis que le Triumph of Partenor était sorti des chantiers spatiaux qui l'avait enfanté, l'echo d'un tir résonna sur sa passerelle. Dans ce sanctuaire de rationnalité et de froide analyse, la fureur faisait enfin son entrée. Et c'était son capitaine qui lui avait ouvert.

Ystaeus, son pistolet laser brandi à bout de bras, le visage noyé sous la sueur et la passion, désigna du menton le cadavre du magos à ses subalternes. « Ôtez cette larve de ma vue. Valper, je croît que tout à été dit. Maintenant, choisissez, le sort de ce vaisseau et de son équipage est entre vos mains. »


Le Triumph of Partenor vira gracieusement de bord, pourfandant les trombes du warp de son étrave ornée d'un aigle. Il n'était qu'une parenthèse rationelle dans un univers de folie. Mais alors qu'il lançait son millard de tonnes d'acier au travers de toute cette démence, les démons mugissaient sur son passage, car ils ressentaient le maëlstrom de passions qui consumaient les hommes là haut, sur la passerelle.

Au plus profond de ces soutes d'armement, Babel vibra , tandis que Valper se soulageait enfin de son fardeau. Il tapa les codes d'activations avec une foi aveugle, ses mains tremblantes d'excitation. Tout autour de lui, les hommes quittaient leurs postes, s'approchaient de la grande baie d'observation pou assister à la charge désespérée de leur navire. Beaucoup se donnèrent la main, et commençèrent à psalmodier en choeur leurs suppliques.
Dans l'atmosphère surréaliste qui s'installa, nul ne remarqua comment l'envoyé s'était déplacé pour jeter un oeil sur les codes d'activation.


********************************************************************


Au fond, Thumiel s'amusait. Des liens d'adamantium l'étouffaient, il était entouré de méprisables larves impériales , mais il souriait intérieurement. Leurs psychés, leur divisions, leurs rivalités......Tout cela traçait une toile monumentale de sentiments sur lesquels jouait Thumiel avec une cruauté perverse. Au centre, la personnalité d'Ystaeus occupait tout l'espace. Sa rivalité avec l'Inquisition hurlait silencieusement sur la passerelle. Tous le sentaient, mais aucun autant que Thumiel. Il ressentait aussi l'admiration qu'il inspirait, la montée croissante de l'anxiété, qui avalait progressivement tout lereste. Et, en toile de fond , la frustration de la cabale inquisitoriale, rejetée et méprisée. Thumiel sentit bientôt que ce sentiment touchait à son paroxysme.

Il était temps pour l'artiste d'agir.

Thumiel avait soutenu Ystaeus car cela avait permi la révélation au grand jour des codes de l'annihilatum, ce que Thumiel n'aurait jamais pû obtenir seul. Mais il ne s'était pas donné ce mal pour la simple destruction du Slave of Nostramo. Non, Thumiel carressait un autre emploi de l'annihilatum, une oeuvre magistrale qui consacrerait son génie.

En conséquence, Ystaeus et Valper devaient mourir.

Il lui fallait un pinceau, un moyen d'agir. Ce serait l'Inquisition. Leurs personnalités étaient si primitives que Thumiel les aborda avec la même facilité que l'art martial de Phélion. Il démenbra leur logique par sa seule parole , fit mirouater la promesse du salut, partagea leur crainte de l'échec, joua sur la haîne que leur inspirait Ystaeus. Il leur promit sa tête si ils le relâchaient.

Ils résistèrent à leur façon, ignorant d'abord Thumiel, enfermés dans une posture hautaine. Mais jamais ils ne comprirent que leurs vraies pensées n'avaient pas de secrets pour « l'envoyé ». Et qu'il savait déjà que leur ressentiment envers Hystaeus et la peur de faillir à leur mission l'emporterait sur le bon sens.


Le Triumph of Partenor jaillit des trombes du warp en semant derrière lui un nuage de débris. Les derniers ajustements de trajectoires d'effectuèrent en urgence tandis que droit devant, à moins d'un millier de kilomètre, le Slave of Nostramo , incrédule, se riait de la charge pathétique de sa proie.

Sur la passerelle du navire impérial, tous les yeux ou presque étaient rivés sur le croiseur chaotique.
Dans l'ombre des marches qui menait au fauteuil de commndement, le choc de pas chaussés d'acier se fit entendre.
Ystaeus prêta l'oreille, avant de reporter toute son attention sur la manoeuvre la plus folle de sa carrière.
Lentement, sans un son, Thumiel grimpa les marches. Le couteau de combat que dans leur folie, les sbires de l'inquisition lui avaient confié, sortit de son fourreau. Ystaeus sentit l'ombre le recouvrir. Autour de lui, les écrans se voilèrent tandis que la masse de Thumiel absorbait la lumière. Son regard tenta d'accrocher celui de son assassin, mais Thumiel lui refusa cet honneur, et plongea sa lame dans son costume d'apparat. Ainsi mourut le capitaine de Triumph of Partenor, à l'heure de sa gloire, le visage écrasé sur l'armure glacée de celui en qui il avait cru voir un allié.

Le simple hoquet d'agonie du capitaine Ystaeus rompit le charme, et l'équipage prit conscience qu'il venait d'être décapité. Alors que tous dévisageaient l'envoyé avec stupeur, l'Inquisition enclencha les procédures d'urgences pour faire sortir le croiseur de l'Empyrean.

Une manoeuvre aussi délicate ne pouvait être si rondement enée sans conséquences. Aussi, quand le Triumph of Partenor renoua avec l'univers de matière, ce fut la structure tordue et les boucliers en berne.

Mais au loin , les lumières d'un système solaire avaitremplacé l'enfer quotidien qui amplissait les baies de la passerelle. Et tous les hommes, quelques aient été leurs divisions quelques instants plus tôt, furent soulagés, comme des naufragés aperçevant enfin la terre ferme.
Alors, avec un empressement et nervosité, tous les esprits oublièrent le rêve du capitaine Ystaeus pour savoir ou le destin les avaient portés. Et là haut, à coté du fauteuil de commandement, frère Thumiel détenait les rênes du navire et les codes de Babel.


********************************************************************


L'inquisiteur s'approcha silencieusement de l'envoyé. Son intervention avait évité le pire, et maintenant qu'ils étaient sains et saufs, il tenait à le remercier et à lui annoncer les nouvelles.
Le Space Marine, les bras croisés sur la poitrine, regardait avec attention les minuscules orbes su système solaire qui luisaient au loin. Tout autour d'eux, l'équipage commencer à murmurer contre ses nouveaux maîtres, mais l'Inquisiteur n'en avait cure. Les nouvelles étaient bonnes.


Le Space Marine affichait une expression douloureuse, une nostalgie si puissante que l'Inquisiteur se demanda se qui pouvait lui causer cette peine. Après un long moment un lent sourire s'épanouit sur les lèvres de l'envoyé.
Un frisson parcouru le corps de l'Inquisiteur, qui recula d'un pas.

« -Envoyé....Nous avons identifié notre position. En vérité, L'Empereur veille sur nous. Il nous a amenés auprès de ses plus nobles serviteurs. Le système de Marsile, c'est le monde d'origine d'un chapitre de l'Astartes. Les Emperors Sword, peut être les connaissez vous. »

« -Marsile. Comme s'est surprenant. »


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MessageSujet: Re: Une autre histoire   Une autre histoire EmptyJeu 12 Mar - 20:05

Alors , comme une orchidée éternelle
Monstrueuse, divine, mortelle
S'éleva une floraison infernale
Un bouquet d'explosions grandioses
Ou disparurent toutes choses
Et éclatèrent les belles fleurs du Mal



Marsile.

"Une boule d'un blanc ardent, aveuglant. Une boule qui recueille, reflète et irradie la lumière de son soleil décuplée."

C'était là les paroles des premiers colons, qui, lors de la première vague d'expansion humaine, bien avant qu' "Empereur" ne devienne un nom propre, avaient découvert ce monde.
Dans les années qui suivirent, il s'étaient trouvé d'innombrables mauvais poêtes pour renchérir sur toutes sortes de métaphores faciles, sur cette boule de foi éclairant les profondeurs du vide... Les plus illustres de ces poêtes de mauvais goût avaient été les archivistes des Emperor's Sword.


Ceux ci, pourtant, s'étaient vite aperçus que la luminosité de ce monde n'était pas dûe à quelque croyance ou bénédiction, mais au fait que l'essentiel de sa surface fut recouverte de sable, ou d'herbe sèche. Aussi les teintes jaunes de la flore Marsilienne s'enflammaient elles à chaque aube, présentant pour l'éternité un spectacle d'une rare vitalité.


Mais l'éternité touchait à son terme.
Et cette aube serait la dernière.




De cela, nul n'en avait moins conscience que frère Marziel.
Depuis une semaine, le glaive de justive attendait dans l'orbite de son monde natal. Il avait voyagé dans sa petite corvette rapide, don de son ancien chapitre. La dizaine de serf decérébrés qui lui servait d'équipage affichait une sérénité que le space marine leur enviait. Leurs yeux restaient vides de toute expression, des regards bovins, qui ne manifestaient aucune surprise malgré l'étrangeté de leur odyssée.

Tout d'abord, ils s'étaient immergés dans les remous de l'oeil de la terreur, chose qui aurait suffi pour bouleverser n'importe quel homme. Les raisons de cette immersion auraîent également dû leur donner des insomnies : il s?agissait de retrouver et de châtier un traître au chapitre des Emperor's Sword. Le concept de loyauté et de trahison n'était pas très clair pour des serfs. La trahison n'existait pas pour eux car il n'y avait aucune place dans leur esprits pour autre chose que l'amour du chapitre. Mais puisqu'ils n'envisageaient même pas la trahison, pouvait-on parler de loyauté ? Ils n'avaient jamais eu à choisir.


Le glaive de Justice secoua la tête en grimaçant. Depuis sa rencontre avec Phylaa's Pek, il connaissait bien souvent ce genre de reflexions. Elles n'étaient pas hérétiques en elles mêmes, mais Marziel s'en méfiait. Il sentait qu'elles représentaient un danger potentiel, qu'elles pourraient l'amener à remettre en cause des fondements de sa doctrine. Cette doctrine, sa vision du bien et du mal, était le dernière chose stable dans son univers chancelant. Si il la perdait de vue, il ne répondait plus de ses actes.

Marziel frissona. Certaines éventualitées devaient rester dans l'ombre. Alors, pour garder son esprit hors du marasme, il songea au voyage qui l'avait mené de l'oeil de la terreur au monde de son enfance. Il avait traversé les brumes violettes de l'empyrean sans la moindre difficulté, et son vaisseau n'avait pas subi les désagrements habituels d'un retour trop rapide au monde de matière. C'était étonant...


"Pas tant que ça", fit l'autre.

Ne parle pas au démon.

Marziel cessa de respirer, et ses doigts se refermèrent de toute leur force sur la barrière de sa passerelle de commandement. Un muscle se mit à palpiter sur son cou. Il resta là, figé, dans une immobilité absolue, les yeux fermés, tout son corps crispé.

"Attention, ô Justicia, Gladius, si tu restes trop longtemps comme ça, tu vas salir ces belles robes...Es tu sûr de ne pas vouloir aller aux latrines?" repris l'autre, sarcastiquement.

"Ne parle pas au démon." Répéta Marziel avec toute la détermination dont il était capable.

"Rââââh.....je suis vaincu ! Je vais être forcé de partir, maintenant, car ta foi me térasse !" L'autre ne dissimulait plus son hilarité désormais.


Jamais Marziel n'avait été aussi frustré. La bénédiction de l'Empereur l'avait sublimé, et il n'était nul être de matière qu'il ne pouvait affronter, mais l'autre.......l'autre était différent.

L'idée d'être possédé avait terrorisé Marziel pendant tout le trajet. Il s'était attendu à voir ses yeux rougeoyer, sa peau changer de couleur, ou, pire encore, sentir son respect de l'Empereur muer en quelque chose d'inenvisageable. Prudemment, il s'était lui même entravé dans ses quartiers pour dormir, de peur que le démon ne profite de son sommeil pour lui voler le contrôle de son corps.

Rien de tout cela ne s'était produit.

Mais le démon était bien là, et son influence était autrement plus subtile. Parfois, Marziel sentait que certaines idées lui étaient étrangères, certains gestes n'étaient pas naturels. A chaque fois anodins, ces incohérences semblaient n'avoir pour seul but que de lui rappeler la nature du pacte qu'il avait dû sceller.

Son âme....contre l?endroit ou se trouvait frère Thumiel.

"A la genèse", lui murmurait le démon, à chaque fois que Marziel l'interrogeait. "Dans l'orbite de Marsile, au début, au commencement.. "

C'est pourquoi le glaive de justice attendait, et son crâne en tempête commençait à envisager que le démon aît pu lui mentir.

"Je n'oserais pas" fit l'autre, sans aucune ironie cette fois. "Les dieux sont assez intransigeants en matière de pactes. Ils doivent être sincères des deux côtés. C'est bien dommage, je trouve..." ajouta t'il.

Ne parles pas au démon.

"Si ça t'amuses... Mais je te rapelles qu'il ya peu, ton premier crédo était "N'écoutes pas le démon." Tu as déja oublié ? "

Lorsque Marziel ouvrit les yeux, la barrière de sa passerelle lui restait dans les mains, arrachée.


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