Bon, je me suis enfin décidé à écrire l'histoire de mon Sept.
Pour ça, rien de tel qu'une petite poignée de chapitres centrés autour d'une intrigue principale (avec, si possible, un titre accrocheur
)
Donc en voici le Prologue (le Chapitre 0, quoi), et, je vous préviens tout de suite, c'est un véritable pavé !
Donc ceux qui auront le courage d'arriver jusqu'au bout auront toute ma reconnaissance ...
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LE REVEIL DU MONSTRE
Histoire de la colonisation du Sept For'es
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Prologue «Le Fio'va'rheta est en aménagement, il est temporairement impossible d'y atterrir avec un vaisseau de taille trop importante».
- Ça veut dire que nous devrons rejoindre un autre spatioport pour atterrir sur cette planète, Fio'o. J'en suis désolé, je sais que vous ne vous attendiez pas à être accueillit de cette façon. Mais ne vous en faites pas, tout a été prévu pour que vous puissiez rejoindre le centre dans les plus brefs délais. Nous rejoindrons le spatioport de Jai'ka'taan, un Piranha vous y attendra pour vous conduire au Fio'va'rheta.
Du point de vue du Fio'o Bork'an Ko Savon, ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle. L'honorable membre de la Caste de la Terre détestait les voyages en Piranha : ces « engins de malheur », comme il les appelait, lui ballottaient les entrailles à chaque manœuvre un peu brusque. Mais c'était le genre d'accueil auquel il fallait s'attendre de la part d'un Sept encore en développement. Et puis, les relations entre For'es et Bork'an ont toujours été bonnes. De nombreux Fio avaient quitté le Sept glacé pour s'installer sur ce nouveau monde, qui malgré sa petite taille, jouissait d'une faune et d'une flore étonnement riche, un véritable paradis pour les biologistes de Bork'an fatigués d'étudier les vers des glaces. En tant que dirigeant d'un important centre d'étude sur la planète gelée, le Fio'o Savon n'avait pas pu participer directement au développement de ce petit Sept, mais cette fois-ci, la situation nécessitait sa grande expertise en xénobiologie. Enfin, ça c'était ce que disait la transmission, car il faut avouer que l'honorable Fio'o se sentait quelque peu frustré par le secret qui entourait cette convocation urgente au Fio'va'rheta, le « grand centre de la Caste de la Terre », ce grand complexe scientifique qui fait la fierté de For'es. Au moins, la mention urgent était assez explicite pour le faire sauter dans son escorteur, direction le complexe du jeune Sept …
Plongé dans ses réflexions, le Fio'o fut surpris par la secousse qui annonçait l'entrée du vaisseau dans l'atmosphère. Le volet de protection anti-frottements s’était déployé sur le hublot, ce qui l'empêchait d'observer la surface de la planète, contribuant encore au mystère qui entourait cette convocation.
- Fio'o, nous traversons actuellement l'atmosphère de For'es, nous ne sommes qu'à quelques kilomètres au dessus du centre militaire de Jai'ka'taan. Nous n'allons pas tarder à atterrir, je vous conseille d'attacher votre ceinture.
Le Kor'ui Bork'an Shovah était attaché au pilotage de l'escorteur du Fio'o. C'était un Tau distant et quelque peu froid, comme tous les membres de la caste de l'air, mais c'était également un être de confiance, sur lequel le Fio pouvait compter dès qu'il était convoqué n'importe où au sein de l'Empire. Il était toujours prévenant envers ses passagers, mais avait la fâcheuse tendance à oublier à quel point le Fio'o détestait les voyages spatiaux et aériens, préférant même se livrer à des manœuvres complexes dans le but de tester ses capacités de pilote.
Enfin, les secousses diminuèrent et le volet se rabattit. A présent se dessinaient à travers le hublot de grands plateaux verdoyants, parsemés de larges bosquets d'arbres géants. Entre deux de ses bosquets, on pouvait deviner une petite tâche grise, qui grossissait au fur et à mesure que le vaisseau se rapprochait d'elle. Le Fio'o pouvait déjà deviner les bâtiments du complexe de Jai'ka'taan, avec le spatioport sur lequel reposait un Manta gris et blanc, orné de motifs jaunes, la couleur de For'es. Une seconde secousse, qui provenait cette fois de l'estomac du Fio, indiquait que le vaisseau se redressait afin d'entamer la manœuvre d’atterrissage. Une plate-forme circulaire se déploya à partir d'un grand bâtiment orné du symbole de For'es. *klong* L'escorteur avait posé ses trains d’atterrissage sur la « terre ferme ». Pas trop tôt. Le Fio'o pouvait enfin détacher sa ceinture et quitter son siège, pour rejoindre la rampe de sortie. Alors que la rampe s'abaissait lentement en projetant des jets de vapeur, la lumière des soleils entrait progressivement dans le vaisseau, éblouissant les yeux d'O'Savon. Puis, il put enfin poser le pied sur le sol de la plate-forme, et se dirigea vers un groupe de personnes qui avançait vers lui. Au fur et à mesure que ses yeux s'habituaient à la lumière du jour, O'Savon pouvait distinguer l'environnement alentour. Des vaisseaux militaires et des véhicules personnels virevoltaient entre des tours d'un blanc éclatant, des drones mécaniciens s'affairaient autour des engins spatiaux en transportant des réservoirs de carburant, des régiments entiers de Guerriers de Feu s'engouffraient dans le ventre immense du Manta dont la silhouette imposante dominait le spatioport. A ce spectacle typique des centres de la Caste du Feu s'ajoutaient le vrombissement assourdissant des réacteurs plasmiques, le gargouillement des hectolitres de carburant déversés dans les cuves à plasma et les bruits de sabots réguliers des soldats. O'Savon fut accuelli par un Shas haut gradé qui l'escorta jusqu'à son Piranha. Ce dernier était légèrement plus grand que celui de ses escorteurs, et il était équipé d'un habitacle pressurisé, élément typique des transports de hauts dignitaires.
A peine le Piranha avait-il décollé que l'estomac du Fio'o fut à nouveau mis à mal. Il jura intérieurement puis essaya tant bien que mal de se concentrer sur ce qu'il voyait à travers la vitre de l'habitacle. Avec un pincement au cœur, il vit décoller son propre vaisseau, dont la place fut rapidement prise par un TigerShark à l'aile droite très abîmée. Quelques minutes plus tard, la ville de Jai'ka'taan n'était plus qu'une tâche blanche à l'horizon. Le Piranha survolait les mêmes paysages que le Fio'o avait pu apercevoir à travers le hublot de son vaisseau une vingtaine de minutes auparavant : de grandes plaines verdoyantes parsemées de bosquets d'arbres géants, et séparées par de profonds canyons. A mesure que le temps passait, la végétation se faisait de plus en plus rase, les arbres géants avaient disparus, les couleurs environnantes se rapprochaient du blanc et le relief se faisait de plus en plus accidenté. Le Fio'o, habitué aux grandes étendues gelées de Bor'kan, ne s'était pas aperçu immédiatement du changement, qui annonçait une progression vers les froides terres du nord de For'es. Une grande chaîne de montagnes couvertes de neige s'étendait à l'horizon, surplombant de grands plateaux à la végétation rase. Le pilote s'adressa alors à lui :
- Nous arrivons, Fio'o, vous pouvez déjà apercevoir le Fio'va'rheta si vous regardez vers l'avant.
En effet, une grande tour blanche en forme de lame de couteau se dressait sur l'une des montagnes, dominant un vaste ensemble de bâtiments tout aussi blancs. On pouvait déjà apercevoir des petits vaisseaux slalomant entre les tours, dont certaines étaient encore en construction. De gigantesques grues transportaient des panneaux de blindages, et les drones mécaniciens fourmillaient autour des engins de construction. Le Piranha filait à toute vitesse vers une petite plate-forme bien trop étroite pour accueillir des vaisseaux de la taille de ceux qui stationnaient à Jai'ka'taan. Cette plate-forme était reliée par un pont à un grand bâtiment en forme de dôme, lui même reliée à la grande tour qui dominait le complexe. Il était orné d'un gigantesque symbole de la Caste de la Terre. A mesure que le Piranha s'approchait du bâtiment, le Fio'o pouvait distinguer une seconde délégation chargé de l’accueillir, plus importante que la précédente. Le Piranha commença sa complexe manœuvre d’atterrissage, au grand dam d'O'Savon, et se posa en douceur, tandis que les deux escorteurs filaient vers un bâtiment plus éloigné. Avec un soupir de soulagement, O'Savon se leva de son siège, et descendit rapidement les marches dépliantes.
- Vous êtes arrivé à destination, Fio'o, je vous laisse aux soins de votre comité d'accueil. Je vous souhaite un bon séjour sur For'es.
O'Savon était si soulagé d'avoir enfin posé le pied à terre qu'il oublia de remercier le pilote, et se dirigea vers les Tau qui l'attendaient sur le pont. Il pouvait déjà les distinguer : l'un d'eux était plutôt grand et fort, se tenant droit, les jambes serrées. Un Shas. A côté se tenait un Tau plus petit et légèrement courbé, sans aucun doute un haut dignitaire Fio. Le reste du comité était composé exclusivement de gardes en armure. Ce fut le Shas qui s'adressa le premier au Fio'o.
- Fio'o Bork'an Ko Savon, je vous souhaite la bienvenue au Fio'rheta, dit-il en s'inclinant. Je suis le Shas'o Suam Nan Kais, responsable des opérations militaires de la planète et commandeur du premier Kau'ui de For'es. Laissez moi vous présenter le Fio'o Jen'akta, responsable du département de biologie du centre.
Le Fio qui accompagnait le Shas'o s'inclina à son tour, et invita O'Savon à les suivre. Alors qu'il se dirigeaient vers la porte coulissante du bâtiment en forme de dôme, le Fio'o jen'akta pris la parole.
- Je suis désolé si vous vous êtes senti frustré de ne pas connaître les raisons de votre convocation sur notre planète, Fio'o, comprenez que cette affaire concerne les hautes instances, pas un seul détail de nos recherches actuelles ne doit parvenir aux oreilles de la population.
- Je dois avouer que cela me surprend, répondit O'Savon, les études en biologie ne renferment pas, habituellement en tout cas, d’éléments qui pourraient mettre en danger l'ordre public.
- C'est justement parce que cette affaire n'a rien d'habituel, Fio'o -passez devant je vous prie-, dit O'Jen'akta alors que la porte coulissante s'ouvrait, que nous vous demandons de garder le plus grand secret de ce que vous découvrirez dans le département d'études biologiques n°3. Mais avant de vous montrer notre découverte en question, laissez-moi vous expliquer où nous nous trouvons actuellement. Le grand dôme dans lequel nous venons d'entrer représente la plus grande partie du Fio'rheta. Il est occupé par les départements d'études et de recherches en biologie et xénobiologie. Les départements d'archéologie et recherches militaires représentent eux aussi des parts importantes du complexe, mais la biologie est la spécialité de notre planète, c'est pourquoi nous lui avons réservé la plus grande partie du centre, dit-il en désignant le plafond du bâtiment.
Le petit groupe venait à présent d'entrer dans un gigantesque hall circulaire dont le plafond laissait deviner la forme en dôme du bâtiment. Le centre de la pièce était occupé par un grand vide cylindrique qui donnait sur les niveaux inférieurs. Partout dans le hall circulaient des Tau (des Fio pour la plupart), certains avaient à la main des documents holographiques, d'autres vêtus de blouses blanches discutaient en petits groupes, d'autres encore donnaient des instructions à des drones, ou se renseignaient aux guichets d’informations. Ils se dirigeant à présent vers une double porte coulissante qui était surmontée de l'inscription «Département n°3 - Xénobiologie ». Intrigué, O'Savon prit alors la parole :
- Dites-moi Fio'o , cette découverte en question, elle provient bien de la planète sur laquelle nous nous trouvons ?
- En effet, elle a été trouvée dans les jungles du cœur du continent sud de For'es, pourquoi ?
- Alors j'aimerais que vous m'expliquiez pourquoi nous nous dirigeons vers le département consacré à la biologie xéno ?
O'Jen'akta eut un léger sourire.
- Je n'en attendais pas moins de vous, Fio'o Savon. Votre sens de l'observation nous avait été vanté depuis longtemps. C'est tout à fait ce dont nous avons besoin. Mais d'abord, je vais vous présenter son excellence l'Aun'el Shas Or'es, l'éthéré responsable de notre planète. Il nous attend dans le laboratoire.
Cela aussi, O'Savon l'avait deviné. Depuis qu'ils avaient passé la porte coulissante, il avait ressenti cette sensation de bien être et de confiance qui accompagnait toujours la venue d'un membre de la Caste céleste. Une deuxième porte s'ouvrit, et le Fio'o vit enfin celui qui était responsable de cette sensation. Le célèbre Aun'el For'es Shas Or'es se tenait droit, les mains dans le dos, avec son éternel et fameux sourire en coin. Il était flanqué de deux guerriers de feu dont le casque était dépourvu de tout viseur optique. Bien que leur aspect impressionnant ne pouvait contrebalancer l'aura bienfaisante de l'Aun, O'Savon eut des frissons lorsqu'il les aperçut.
- C'est un honneur pour nous de vous recevoir ici, Fio'o, dit l'Aun'el d'une voix assez grave. Nous avons entendu parler de votre expertise en biologie. Cela nous était plus que nécessaire compte tenu de la situation.
O'Savon s'inclina profondément et assura qu'il fera tout son possible pour que sa contribution soit bénéfique (bien qu'il ignorait toujours de quoi il était question).
- Je crois qu'il est inutile de garder encore le secret alors que nous venons d'entrer dans le laboratoire, dit le Shas'o. Il est temps de montrer au Fio'o de quoi il est question.
- Vous avez raison O'Suam, dit à son tour O'jen'akta. Nous resterons dans la galerie d'observation. Il est inutile de vous faire pénétrer dans le laboratoire même, afin de nous éviter de passer par le sas de désinfection.
Le petit groupe s'était à présent arrêté devant une grande vitre encore couverte par un volet mécanique. Après un bruit mécanique, celui-ci se leva lentement, faisant entrer peu à peu une lumière vive et bleutée dans la galerie d'observation. Derrière la vitre apparaissait maintenant une salle aux murs d'un blanc éclatant, remplie de dispositifs électroniques complexes. Les murs étaient tapissés d'écrans qui affichaient des courbes, des suites de chiffres défilant à toute vitesse et des diagrammes circulaires colorés. La plupart des appareils étaient directement branchés sur une grande cuve cylindrique remplie d'un liquide bleu. Une cuve de stase. Et au beau milieu de la cuve flottait ….
- Que l'Aun'va nous protège … murmura O'Savon, la bouche tremblante, les yeux fixés sur la créature.
Fin du prologue